La question pourrait se poser à la lecture de la lettre de Saint-Paul aux Romains. En effet, si la création attend l’enfantement, serait-ce à dire que les animaux ressusciteront ?

A force d’entendre le discours écologique sur le bien être des animaux, et sur un respect mal compris dû aux animaux, on en arrive à penser que les animaux ont, dans la création, un rang du même ordre que celui des hommes.

Nous avons été, de tout temps, sensibles à la vie des animaux. Saint-Thomas d’Aquin disait déjà : « Il est vraisemblable que, si l’on éprouve un tel sentiment de pitié à l’égard des animaux, on s’en trouve favorablement disposé à le ressentir envers les hommes » [1].

Les animaux de compagnie comblent souvent le vide engendré par nos sociétés. Mais 47% de leurs propriétaires pensent que leurs animaux de compagnie iront au ciel [2]. Comment réagir face à ce risque de syncrétisme ?

Dom Anne-Guillaume Vernaeckt, chapelain au sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, répond clairement sur les ondes: « Est-ce qu’on emporte nos animaux là haut ? Il y aura d’abord des anges. Il y aura de nombreuses créatures spirituelles … Aujourd’hui nous ne les voyons pas, parce que nous n’avons qu’un œil physique qui ne nous permet pas de voir spirituellement. Mais quand nous verrons Dieu face à face, spirituellement, nous verrons aussi des anges. La Bible décrit les anges comme des animaux terrifiants avec des pattes de lions, des têtes de Galifon [3] et des ailes. Ce sera à la fois très beau, majestueux et impressionnant. …. Y aura-t-il des animaux physiques, donc matériels ? … Ce que nous savons, c’est que nous ne retrouverons pas tel animal qui aura fait notre bonheur sur terre. Parce que pour pouvoir participer au monde de la résurrection, il faudrait que quelque chose de cet animal subsiste individuellement au-delà de sa mort. Or les animaux sur terre que nous connaissons, n’ayant pas d’âme spirituelle, rien ne subsiste d’eux au-delà de leur mort, donc, ils ne pourront pas, en tant qu’individus, ressusciter. Par contre, il subsistera toujours de l’animal l’idée que j’en ai et le bonheur que j’en ai reçu. … Dans ma résurrection, je garderai cette image de l’animal. Mais individuellement, il n’est pas dit que l’animal ressuscite » [4].

Ce n’est pas parce qu’affectivement nous aimerions voir nos animaux rester avec nous pour l’éternité que ce sera le cas. Croire à la résurrection des animaux, c’est en quelque sorte rendre un culte à l’animal du même type que celui rendu au « veau d’or ». Il s’agit d’une dérive par laquelle on pervertit l’image de Dieu.

 


 

[1] Thomas d’Aquin, Somme théologique, I, II, q.102, A. 6, Sol.8.

[2] http://www.michelemorgan.ca/page-moira.htm

[3] Dragon contre lequel doit se battre la fée Avenant

[4] Don Anne-Guillaume Vernaeckt, chapelain au sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, de la communauté de St-Martin, 3 novembre 2011 – Radio Notre Dame http://www.aquoicasertleglise.com/?cat=81