11.000 pétitionnaires ont signé sur le site "les2ailes.com" un appel demandant le vote au parlement d'un amendement valant moratoire sur la recherche embryonnaire. Stanislas de LARMINAT a été leur porte-parole devant Xavier BRETON, député de l'Ain.
Stanislas de LARMINAT a remis, en main propre, et en présence de Michaël LONSDALE, une lettre ouverte destinée à chaque député.
Information: "les2ailes.com"
La délégation s’est transportée en deux 2CV décorées aux couleurs de la France. « J’y vois le symbole d’une faiblesse des moyens mis en œuvre pour affirmer la force d’une conviction : l’embryon ne peut être considéré comme un matériel de laboratoire » a expliqué Stanislas de LARMINAT.
Cette remise s'est déroulée le 7 février 2011 devant la façade de l'Assemblée Nationale, en présence de la presse, juste après la conférence de presse au cours de laquelle Michaël LONSDALE a déclaré : "La loi protège les embryons de pingouins, mais pas les embryons des humains ! C'est malsain".
Texte de la lettre ouverte aux députés:
Madame, Monsieur le Député
J’ai pris l’initiative de proposer, sur le site internet www.les2ailes.com, une pétition sur la recherche embryonnaire.
J’ai été surpris, autour de ce texte, et dans une démarche de démocratie participative, de fédérer 11.000 signatures. Une conférence de presse s’est déroulée ce 7 février. Par sa présence effective, Monsieur Michael LONSADLE a expliqué à la presse pourquoi il soutenait mon appel auprès de vous.
J’attire votre attention, sur trois points :
1°) Toutes vos circonscriptions sont concernées :
Les pétitionnaires de Paris et de la région parisienne ne représentent, en effet, que 30% des signataires.
Concernant la province :
- 20 % des signataires de Province sont domiciliés dans cinq des grandes métropoles françaises (Bouches du Rhône, Haute-Garonne, Loire-Atlantique, Nord, Rhône).
- Au-delà de ces grandes régions, 20 % des signataires provinciaux qui se sont mobilisés sont originaires d’une dizaine de départements moins peuplés (Morbihan, Maine et Loire, Hérault, Isère, Oise, Indre, Seine-Maritime, Alpes-Maritimes, Loire, Vaucluse)
- C’est dire que les 60 autres % des signataires provinciaux sont originaires de partout en France.
Cette pétition restera ouverte jusqu’à la fin des débats sur la loi de bioéthique. Je vous tiendrai informé(e), le moment venu, de l’évolution du nombre de pétitionnaires.
De leur côté, sur le site www.les2ailes.com , les signataires seront informés des déclarations faites par chaque député pendant le débat et de leurs votes sur chacun des amendements proposés.
2°) La science nous prépare pour demain, des « embryons dits artificiels ». Il est donc urgent de statuer par une interdiction de la recherche sur tout embryon :
Deux raisons l’imposent ! Non seulement, les promesses thérapeutiques ne sont pas au rendez-vous après des années de dérogations accordées à la recherche embryonnaire.
Mais, surtout, les cellules souches, même adultes, après différenciation de leur « pluri-potence », pourront être utilisées pour la « production » d’ovocytes et de spermatozoïdes « artificiels ». Que dira le parlement lorsque ces cellules seront fécondées in vitro pour produire des embryons en série? Que décidera-t-on d’en faire ? Après en avoir qualifiés certains de « surnuméraires », ou accusés d’être « dépourvus de projets parentaux », on dira que ceux-là ne sont que des "embryons artificiels" ! Cette sémantique péjorative nous a fait et nous fera encore oublier leur vraie nature : ce sont des embryons.
On vous opposera également un soi-disant "principe d’utilité" en arguant que cette technique évitera des prélèvements douloureux d’ovocytes naturels chez la femme ! Mais l’utilité ne peut être un principe ayant même rang que celui de dignité. Que penser de ce culte rendu à l’utilité? Qui veillera à son éthique? Certainement pas l’Agence de Biomédecine composée exclusivement de chercheurs, et, donc, juge et partie. Se perdre dans des raisonnements sur l'outil qui sera utilisé pour la fin de l'embryon : l'utilité thérapeutique ou l'utilité médicale relève un peu d’une mascarade sémantique qui cache les vrais enjeux.
Aujourd'hui, le parlement a donc une occasion unique de décider un moratoire pour éviter la précipitation des chercheurs. C’est une opportunité majeure pour lui de se poser en garant éthique de la recherche. Il faut donc, interdire que les embryons, quelques soit leur origine, naturelle ou artificielle, servent de matériel de laboratoire. Ne laissez pas votre bon sens être assimilé à de l’obscurantisme !
3°) La soi-disant « liberté de la science » ne peut vous être opposée.
La pétition ci-jointe rappelle que, comme toutes les libertés, celle de la science doit être limitée par des contre-pouvoirs. La liberté du législateur, celles de l’exécutif ou d’un juge sont des pouvoirs régulés par des contre pouvoirs. Pourquoi la science ferait-elle exception ? La liberté, c’est son paradoxe, est une obéissance à certaines vérités de bon sens. Privée de cet éclairage, la liberté perd toute pertinence quand elle est confrontée à l’action! D’ailleurs, les totalitarismes du XXème siècle ne s’y sont pas trompés : pour priver les peuples de liberté, ils commençaient par couper toute référence à quelque valeur que ce soit, allant jusqu’à nier l’existence même de vérités anthropologiques ! Refuser que la « liberté de la science », soit un absolu, c’est sauver en même temps la liberté et la science elles-mêmes. C’est ce dont le parlement doit rester le garant
Je suis sûr, Madame, Monsieur le Député, que vous saurez aller au-delà de la forme de cette pétition qui, pour les uns sera un peu « accrocheur » -c'est la loi du genre- et pour d'autres légèrement humoristique. L’important n’est ni la qualité de son initiateur, ni la forme utilisée, mais le fond du texte ci-dessous.
Je vous prie de croire en l’expression de mes sentiments distingués.
Stanislas de Larminat,
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