A l’occasion de la COP21, une éolienne a été installée sur les Champs Elysées.

L’objectif est de sensibiliser les opinions publiques sur les émissions de gaz à effet de serre et sur la solution que pourrait apporter les « énergies renouvelables » sur le climat. Qu’en est-il en réalité ?

Le but est à l’évidence de frapper les imaginations. Mais que faut-il penser des éoliennes ? Qu’en est-il de leur rentabilité, de leur efficacité, de leur propreté, de leur esthétique, de leur utilité ?

Tous ces aspects sont à étudier pour prendre du recul.

Analyse publiée dans « Actuailes n°44 »

De quoi s'agit-il ?

1- La rentabilité des éoliennes?

Pour développer un produit, un acteur économique doit toujours vendre au moins au prix auquel il produit. Or EDF fait le contraire : il achète l’électricité des éoliennes plus cher que le prix auquel il nous revend la même électricité. Pourquoi EDF achète-t-il avec une perte ? Parce que, EDF sait que s’il n’achète pas à ce prix, personne ne voudrait construire des éoliennes. Cela signifie qu’elles produisent une électricité très coûteuse.

2- L’efficacité des éoliennes

Les éoliennes souffrent de beaucoup de problèmes en particulier parce que le vent ne souffle pas en permanence.
- Par exemple, en hiver, lorsqu’il fait très froid, on a souvent des périodes sans vent (pour en savoir plus: ici). Or c'est à ce moment que la demande de chauffage électrique est très élevée. Les éoliennes ne peuvent pas fournir faute de vent, et il faut donc garder en service des centrales traditionnelles au fuel.
- A l’inverse, lorsqu’il y a plus de vent et si la demande n’est pas importante, il faudrait stocker l’électricité. Or ce n’est pas possible (pour en savoir plus: ici). On utilise alors l’électricité des éoliennes pour pomper de l’eau et la remonter en amont de certains barrages. Mais, pour cela il faut prévoir des lignes électriques spéciales coûteuses pour transporter l’électricité au pied des barrages électriques.
Tout cela a un coût qui est rarement pris en compte. Il est donc faux de dire que le vent est une énergie gratuite.

3- La « propreté » des éoliennes ?

Il est tentant de penser qu’on peut justifier une dépense si elle est utile. On pense alors aux éoliennes qui permettraient d'économiser des émissions de CO² pour protéger le climat. Or, on sait que cette corrélation entre climat et CO² ne fait pas l’unanimité des scientifiques (voir article dans Actuailes N° 43). Par ailleurs, pour faire le bilan CO² des éoliennes, il faut penser aux 100 T d'acier d’un mat d’éolienne et aux 1200 T de béton et encore 170 T d'acier pour armer le béton des fondations qui empêchent l’éolienne de tomber. La production de ce béton et de ces aciers nécessite de l’énergie et des émissions de CO² pour les produire. Quand on ramène les quantités de CO² nécessaires à la production d’électricité pendant 20 ans, on s’aperçoit que d’autres sources d’électricité sont en définitive « plus propres » en CO².

4- Quantité d’électricité produite par les éoliennes ?

En 2011, on comptait en France 3.685 éoliennes qui ne produisait que 3 à 5% de la consommation électrique. On ne peut donc pas compter sur les éoliennes pour apporter une solution aux besoins du futur. Peut-on dire que l’accumulation de petites alternatives peuvent apporter la solution au problème ? La Cour des Comptes a très bien expliqué que "le surcoût de l’électricité renouvelable devrait atteindre entre 7 et 8,6 Milliards d'€ par an »!

5- L’esthétique des éoliennes ?

Tous les arguments précédents font oublier l’impact des éoliennes sur l’esthétique de nos paysages. Certes, les lignes à haute tension sont ne sont pas belles non plus, mais, du moins, on sait qu’il n’y a pas d’alternative rentable. C’est donc une nuisance acceptée et acceptable.

6- Conclusion

Les éoliennes et l’énergie solaire peuvent avoir une utilité dans les pays peu développés pour rendre l’électricité accessible dans les régions reculées, sans gros investissements en lignes électriques. En revanche, on s’aperçoit que les éoliennes sont utilisées comme un moyen de publicité pour des institutions qui jouent sur leur impact sur les imaginations. L’éolienne a ainsi été mise en place comme une publicité, par le fabriquant de meubles IKEA, associé à la Fondation Nicolas Hulot et la Ville de Paris. Comme toute publicité, il faut être capable de prendre du recul sur les images

Pour aller plus loin...

a) Pourquoi n'y a-t-il pas de vent quand il fait froid

Pour comprendre, il faut savoir d'où vient le vent.
L'atmosphère n'est pas homogène .
La différence de température entre l’équateur et les pôles, provoque une différence de pression de l'air, et la rotation de la Terre dévie le flot d'air qui s'établit entre ces régions. Cela créé des zones de turbulences. Les plus importantes peuvent aller jusqu'à provoquer des cyclones. Dans l'hémisphère nord, ces turbulences traversent tout l'Atlantique depuis l'Amérique jusqu'à l'Europe. Les mouvements d'air sont alors surtout horizontaux.
Dans d'autres régions, appelées anticycloniques, les mouvements d'air sont plutôt verticaux de l'altitude vers le sol. Ce sont des régions chaudes, près de l'Afrique, ou froide, près de la Sibérie en Russie. Ce mécanisme vertical augmente la pression de l'air sur le sol et a un effet qui éloigne les nuages vers les bordures de l'anticyclone, ce qui garantit ainsi un temps sec et ensoleillé. La pression est assez forte pour que les zones plus turbulentes mettent beaucoup de temps à s'y infiltrer. Pendant ce temps, l'air est stable ce qui explique que, dans les anticyclones, les vents sont légers voire inexistants. Or ces anticyclones se déplacent légèrement et lentement.
- L'été, c'est l'anticyclone des Açores (à l'ouest de l'Afrique)qui peut remonter jusqu'en Europe. On a alors de beaux étés chauds et sans vent.... jusqu'à ce que les dépressions atlantiques l'obligent à redescendre au sud.
- En hiver, c'est l'anticyclone sibérien qui peut redescendre jusqu'en Europe. On a alors de grands froids sans vent.... jusqu'à ce que les dépressions atlantiques l'obligent à remonter en Sibérie.

b) Pourquoi ne peut-on pas stocker l'électricité?

D'un point de vue scientifique, il n'y a jamais "production d'énergie", mais seulement transformation d'une énergie potentiellement disponible dans la nature.
L'électricité est en général le résultat d'un mouvement d'électrons venant de l'effet d'un aimant sur un fil métallique. Quand on fait tourner cet aimant, par exemple dans la dynamo d'une bicyclette, les ions du métal sont excités. Ils ont tendance à se concentrer près d'une des extrémités de l'aimant provoquant des mouvements et des différences de densités d'électrons qu'on appelle la "tension électrique". Ce sont les déplacements de ces différences de tension le long d'un fil métallique qui constituent le courant électrique.
L'électricité ne se stocke pas puisque c'est par existence même, un mouvement. Pendant son déplacement, le courant a tendance à chauffer le support sur lequel il se déplace. L'énergie électrique est donc un potentiel d'énergie qui se transforme en une autre énergie calorique. Dans une lampe, cette température concentrée sur un fil très mince peut aller jusqu'à le rendre lumineux. Avec des techniques particulières, on peut "accumuler" de l'électricité, sans qu'elle ne se transforme en une autre énergie calorique ou lumineuse, dans ce qu'on appelle un "accumulateur". On en connait des exemples: les piles électriques de nos jouets, les batteries. Mais l'électricité étant un mouvement, il est toujours difficile d'en accumuler une grande quantité. Il faudrait construire des "batteries" tellement énormes que leur coût de construction serait exorbitant.
Le stockage d'énergie consiste donc plutôt à constituer un stock d'énergie potentielle dont on n'a pas l’usage immédiat, afin de pouvoir en disposer plus tard, lorsque la demande sera plus importante. Par exemple, un barrage électrique permet de stocker de l'eau en hauteur. C'est de l'énergie potentielle, car lorsqu'on décide d'ouvrir les vannes pour que le flux d'eau fasse tourner des hélices sur lesquelles on installe des aimants, on pourra ainsi produire de l'électricité quand on le désire.

c) Si les éoliennes ont des inconvénients, quelle technique peut produire de l'électricité propre

Le concept d'électricité "propre" n'a pas de fondement logique. Généralement, ceux qui utilisent cette expression reprochent à l'électricité produite dans des centrales qui utilisent des combustibles fossiles, fuel, gaz ou charbon, d'émettre du gaz carbonique. Mais le gaz carbonique n'est pas une pollution au sens où il n'est pas mauvais pour la santé. Certains le considèrent comme une pollution en disant qu'il est la cause du réchauffement climatique, mais cette affirmation est contestée par d'autres scientifiques qui montrent que ces variations dépendent de l'activité du soleil.
Malgré tout, on peut se demander quelles sont les sources d'électricités qui permettent d'éviter des émissions de gaz carbonique. On pense aux éoliennes, mais, comme les panneaux solaires, ce sont des sources qui ont d'autres inconvénients.
On pense aussi à l'énergie nucléaire. Mais certains s'inquiètent des risques radioactifs émis par les déchets nucléaires ou en cas d'accident comme à Tchernobyl ou Fukushima. Pourtant on pourrait imaginer de développer une recherche technique sur une industrie nucléaire propre et sans danger. 
L'autre objection qui est faite à l'électricité nucléaire est son prix. Il y a de nombreux débats à ce sujet. 

En tout état de cause, les idées écologiques ont le mérite de nous obliger à nous poser un grand nombre de questions. il faut y répondre en prenant du recul, sans se laisser emmener par l'émotion. En effet, quand un argument fait peur, il y a souvent un mensonge caché dans le message.

Pour approfondir...

Existe-t-il des techniques nucléaires sans danger?

Pour répondre à cette question, il faut être spécialiste et pouvoir comparer entre elles les différents processus possibles de production d'énergie nucléaire. La France, de son côté, a développé un énorme projet appelé ITER à Gadarache. Il existe d'autres processus qui pourraient allier de nombreux avantages, avec :
- des filières produisant de l’hélium qui est un déchet non radioactif,
- des filières sans aucun risque d’usages militaires
- des filières dont les matières premières sont abondantes (lithium), y compris dans nos sols.
- enfin des filières auto-sécurisées à partir de réactions qui s’arrêtent dès qu’elles s’emballent.
Les sociétés américaines, comme Sandia ou Generals Atomics, y travaillent.

Le nucléaire produit-il de l'électricité moins chère?

Quand on compare le coût de l'électricité de l'éolien et du nucléaire, certains disent que les coûts affichés du nucléaire n’intégreraient pas les coûts de démantèlement des centrales. Le coût du nucléaire ne serait donc pas, selon eux, un coût complet.
Pour répondre à cette objection, il faut se demander si le coût complet du nucléaire doit ou non intégrer de simples mises à l’arrêt définitif ou des démantèlements complets allant jusqu’à la "remise à l’herbe" ?
On risque de développer, autour du coût du démantèlement des centrales, une argumentation pour survaloriser le coût complet du nucléaire. J.M. Chevallier, membre de la mission "Énergie 2050", mise en place par le ministre de l’Industrie Eric Besson, évoque la grande confusion entretenue sur ce que l’on entend par démantèlement.
Il y a deux facteurs principaux dans le coût : l’option choisie pour les installations et le temps imparti au démantèlement. La première option, c’est de décider de remettre le terrain dans l’état d’un terrain de football, utilisable pour tous usages. La seconde option, c’est [de] mettre un sarcophage que l’on change tous les siècles. […] C’est évident que cela revient beaucoup plus cher si on démantèle en trois ans que si on le fait en trente ans .
Car un démantèlement total peut durer 40 ans comme celui de Brennilis. Il a commencé en 1985 et n’est pas terminé. Celui de Fessenheim est annoncé comme devant durer plus de 20 ans !
Comme le dit Thierry Charles, Directeur de la sûreté des usines, des laboratoires et des transports de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), on ne peut pas parler de ce sujet sans se poser d’abord la question : "Quelle est la cible finale ?".
Cette question du démantèlement mérite des réponses et nous n’avons pas la prétention d’être expert en question de gestion des centrales nucléaires. L’objet est ici de poser quelques questions qui ne sont jamais évoquées dans les médias, tant les ONG enferment le débat dans l’obsession du tout démantèlement.
Or le coût de ces démantèlements, par rapport à de simples "mises à l’arrêt" est exorbitant. Marc Goua, député socialiste et rapporteur spécial à l’assemblée nationale, a pu prétendre que le démantèlement de sept vieux réacteurs serait de 750 milliards , soit 113 milliards d’€/centrale !
Ces chiffrages sont mensongers car ils prennent comme référence certaines centrales dans lesquelles il faut démanteler des empilements de graphite, ce qui est source de problèmes spécifiques qui ne sont pas représentatifs de l’ensemble du parc.
Si on veut comparer des coûts complets, il faut le faire entre outils de même génération, ceux de grands champs éoliens et ceux de centrales nucléaires modernes.
N’est-on pas en pleine surenchères avec ces rêves de retours à l’herbe ?
Le démantèlement immédiat et complet est probablement un contresens. Car, au fil des années,
- le niveau de radioactivité des éléments de la centrale à découper diminue naturellement. Les équipements de protection des intervenants ont une efficacité d’autant plus grande que la radioactivité résiduelle est moindre. Dans la mesure où leurs enceintes n’ont pas été endommagées, un parc de centrales qui auraient été mises à l’arrêt définitif en les vidant de leur fluide primaire et de leur combustible, forment évidemment un ensemble beaucoup moins dangereux, qu’une seule des centrales en service. Il vaut mieux consacrer des budgets à l’amélioration des dispositifs de sécurité des centrales en fonctionnement que démanteler des centrales simplement mises à l’arrêt.
- les métaux et matériaux à recycler, ayant perdu de leur radioactivité, peuvent être envoyés dans des centres de stockage sécurisés, au lieu de nécessiter un véritable essaimage dans de nouveaux sites de retraitement. Ce risque rappelle celui du démantèlement des immeubles amiantés. De l’avis des experts, les risques de pollution de l’environnement pendant les travaux de réhabilitation d’un immeuble sont largement supérieurs à ceux que courent les usagers d’une installation amiantée laissée en l’état. Si vraiment, on devait sortir du nucléaire et démonter un cœur de centrale, le plus sage ne consisterait-il pas à attendre, tout en gérant le progrès technologique sur place ?
- les coûts s’allègent et les budgets que l’on envisage de payer n’auraient pas à être empruntés. Ils pourraient être placés dans des investissements productifs ou de recherches. Il ne faut pas oublier que les ressources financières, comme les ressources naturelles, font l’objet d’une rareté qui mérite attention.

La justice vis-à-vis des générations futures plaide donc pour ne pas se précipiter dans des démantèlements injustifiés et pour privilégier l’investissement, sur place, dans de nouvelles filières et de nouvelles technologies, quitte à attendre qu’arrive le moment de démanteler les installations à moindre coup.
Malheureusement, l’écologisme a réussi la performance de culpabiliser l’opinion publique et de lui faire croire que pour réparer son péché nucléaire, la société devrait expier sa faute en finançant le retour des sites nucléaires au stade d’une pelouse. En arrivera-t-on, un jour, à réclamer le démantèlement des barrages électriques au motif qu’ils ont été construits sans étude d’impact sur la faune et la flore de l’époque ? Le démantèlement des centrales est devenu un objectif idéologique. Quant aux producteurs de nucléaire, ils investissent dans l'éolien comme pour blanchir de l'argent présumé sale ! C'est du green-washing à grande échelle.


EDF

Ces trois lettres sont les premières de chacun des trois mots du nom de "Electricité de France" qui est l'entreprise qui produit l'électricité en France

Béton armé

Le ciment est un assemblage de sables, de chaux qui se solidifient au contact de l'eau. Cet assemblage, si on veut le rendre plus résistant aux forces ou aux pressions auxquelles ont le soumet peut être renforcé par des tiges de ferrailles. On obtient un "béton armé" par des "armatures" en ferrailles 

Fondation (2 sens)

Le mot vient du latin "fundus" qui a de nombreux sens: "fond", "base", mais aussi, "bien" au sens de "propriété". Au premier sens du mot, on parlera de "fondation" en béton sur laquelle on construit une maison ou une éolienne, Au second sens du mot, Le mot "fondation" peut évoquer un ensemble de comptes financiers qu'un propriétaire consacre à un objectif particulier, généralement humanitaire. 

Cour des Comptes

La "Cour des Comptes" est un organisme administratif chargé principalement de contrôler la régularité des comptes publics, c'est à dire des principales dépenses et recettes de l'État.

Turbulence

Mot venant du latin turbulentia signifiant "trouble". Une turbulence est ainsi le mouvement d'un fluide qui s'écoule en formant des tourbillons.

Hémisphère

Vient des mots grecs hêmi signifiant "semi, mi" et du mot sphaîra signifiant "balle, ballon, globe". Le globe terrestre est ainsi séparée en deux "hémisphères" : celle du nord et du sud.

Cyclone

Du grec kúklos, signifiant "cercle, roue". Un cyclone est un vent animé d'un mouvement circulaire violent.

Tension

Du latin teneo, qui signifie "tendre". Quand on tend quelque chose, on le soumet à une force appelée "tension" qui peut le mettre en mouvement, sauf s'il est fixé par deux extrémités. Une tension électrique se traduit par la mise en mouvement d'électrons. 

Tchernobyl

La ville de Tchernobyl est en Ukraine et connue pour l'accident survenu à sa centrale nucléaire le 26 avril 1986

Fukushima

La ville de Fukushima est au Japon et connue pour l'accident survenu à sa centrale nucléaire lors du séisme de 2011.