Le 3 juin dernier, la société Facebook a annoncé à Paris la création d’un centre de recherche dédié à l’intelligence artificielle. Il s’agit de la construction de programmes informatiques destinés à accomplir des tâches de l’homme d’une manière plus efficace que les mécanismes intellectuels du cerveau. D’autres projets de liaison machine-cerveau du même type existent. Ils entrent dans le cadre d’une philosophie qu’on appelle le « transhumanisme ».

De quoi s’agit-il ?

Analyse publiée dans « Actuailes n°38 »

De quoi s'agit-il ?

Définition

Le transhumanisme est une philosophie rationaliste et un mouvement culturel qui a pour objectif de transformer la nature humaine. cette philosophie part de l'idée que notre création serait "ratée" puisque l’homme souffre, tombe malade, et meurt. Dès lors, les transhumanistes s'appuient sur la technologie pour changer non seulement la nature, mais la nature de l’homme elle-même.
Il faut se demander si c’est une technique ou une philosophie ? Est-ce du domaine de la pratique ou de la croyance ? Pour y répondre, il faut se demander s’il on peut changer l’homme ? Quels sont les objectifs et quels sont les moyens à disposition ? 

Les quatre objectifs du transhumanisme consistent à:

- Augmenter les capacités cognitives de l’homme.

L’exemple classique qui est souvent cité est celui de l’utilisation d’un médicament destiné à soigner des personnes atteintes de trouble de l’attention. Le but est d’améliorer leur capacité de concentration, de veiller sans fatigue, de calculer plus vite, ou de mémoriser sans effort, alors que ces personnes sont en bonne santé.

- Maîtriser l'humeur de l'homme

On envisage, non plus d’utiliser des antidépresseurs, mais de poser des électrodes dans le cerveau pour influer sur l'humeur des personnes.

- Augmenter les capacités corporelles

Cet objectif couvre déjà le domaine des opérations cosmétiques, mais maintenant celui de la recherche sur les liaisons cerveau-ordinateur. On les utilise déjà, de manière expérimentale pour aider des personnes handicapées, à communiquer avec des ordinateurs et, par ce moyen, avec le monde extérieur. On pourrait aussi modifier les gènes de l’homme pour accroître certaines fonctions corporelles. Les prothèses qui existent déjà pourraient être de plus en plus sophistiquées et permettre d’obtenir des capacités renforcées, par exemple une force musculaire ou une résistance du squelette au-delà de la « normale », par exemple pour courir plus longtemps.

- Augmenter la durée de vie humaine.

Il s’agit de chercher à ralentir le processus de vieillissement grâce à des médicaments adéquats ou même le remplacement des organes. L'idée transhumaniste est de vivre très longtemps, de ne plus mourir de vieillesse et, comme le dit un transhumaniste, "de décider soi-même combien de temps on vivrait ».

Les moyens techniques à disposition du transhumanisme

Une grande variété de moyens peuvent déjà être utilisés pour de tels objectifs d’« amélioration de l’homme », entre autres :
- Avec la nourriture, on peut jouer sur la capacité de conscience en consommant de la caféine à des doses excessives.
- Avec des produits pharmaceutiques utilisés par des personnes en bonne santé, on peut également augmenter leurs capacités de concentration.
- Avec des prothèses ou des implants, on peut augmenter les capacités physiques d'un homme en bonne santé avec des techniques généralement utilisées sur des personnes malades. On peut imaginer implanter des stimulateurs cardiaques sur des sportifs, ou des rétines artificielles permettant à des personnes non malades de développer leur vue dans l'infra-rouge. Il existe de nombreuses technologies pour cela, par exemple des électrodes destinées à exercer une stimulation cérébrale profonde, des puces intégrées dans le système nerveux et toutes les nano-technologies.
- Avec des interfaces cerveau-machines le transhumanisme espère pouvoir connecter un cerveau avec des ordinateurs. Des expérimentations sont déjà en cours. Ce n'est pas de la science-fiction.
- Avec la biologie génétique,
On sait déjà trier les embryons pour une "procréation médicalement assistée". Mais le transhumanisme voudrait modifier la génétique des générations futures. L'idée du transhumanisme est de libérer l'homme de son "incarnation" pour qu'il devienne le constructeur de son corps.

Les grandes erreurs philosophiques du transhumanisme

- Le concept de mort.

Pour le transhumanisme, la mort n’est rien. C’est simplement la fin d'une expérimentation sur la création de l’éternité. A leurs yeux, le vieillissement et la mort sont des pannes qu’il faut réparer.

- Le concept de personne humaine.

Le transhumanisme nous amène à nous demander la conception que l’on a de l’homme lui-même. L’homme n’est pas qu'une machine biologique.

- La confusion entre homme et machine technologique.

Le corps humain n'est pas une machine. Le transhumanisme se trompe en confondant le corps et les objets qui nous entourent. En effet, il y a toujours un lien particulier entre le corps et les machines : le geste. Les machines et les objets que l’homme fabrique ne sont que le prolongement d’un geste. Une machine, même une prothèse, ne copie pas le corps, car le corps et la machine ne sont pas équivalents : même lorsque la machine prend beaucoup de place dans notre vie, elle est actionnée ou fabriquée par un geste du corps ; une prothèse ne remplace pas la partie d’un corps, mais un geste du corps.

- La confusion entre homme et animal

Avec le transhumanisme, tout est embrouillé:

Même quand on réfléchit à la folie des camps de concentration, on se demandait si l'homme n'était pas devenu un loup avec les autres hommes, mais c'était une manière de réaliser que l'homme n'est pas un animal, même si l’homme perd quelquefois son humanité en torturant ses proches. Dans ces cas extrêmes, l’homme est une évidence, l'inhumain est une altération.
Mais le transhumanisme pense que l'homme n'est que l'idée qu'il s'en fait. Pour lui, les limites de l'homme deviennent de plus en plus l’objet de négociations.

- La confusion entre puissance et liberté

On s'imagine que plus on a de capacité à agir, plus on est libre. En fait, quand bien même l'homme serait capable de voler dans l'air comme un oiseau, il ne serait pas plus libre. La liberté est un état d'esprit. Elle est le résultat de l'intention qu'on met dans nos actes.

- Le concept de conscience

Le transhumanisme confond les expressions : "avoir conscience" et "être conscient". La langue anglaise utilise d'ailleurs deux mots distinguant la conscience qu'on "a" (awareness), au sens de la connaissance de mon état qui me permet d'interagir avec ce qui m'entoure. Une machine puissante pourra interagir plus rapidement. L'autre sens correspond à ce dont on "est" conscient (consciousness). Cette conscience est vulnérable et partiale, dans la mesure où elle est le fruit d'un point de vue de la personne. La machine ne peut pas avoir accès à cette conscience-là qui est fondamentalement le propre de l'homme.

Les grandes erreurs morales du transhumanisme

La machine, la technique, les prothèses, tout ce qui résulte de la technologie sont des concepts vides de sens. Ils ne sont ni bon ni mauvais. ils ne sont que ce que l'homme en fait. Des prothèses même très complexes ou microscopiques peuvent être bonnes si l'intention de celui qui l'adopte est bonne. Il faut donc approfondir la réflexion sur le plan moral en se posant quelques questions:

- Les moyens utilisés sont-ils réversibles ?

Par exemple une modification génétique est irréversible car elle produit des changements permanents. Au contraire, la plupart des produits pharmaceutiques ont des effets réversibles.

- Cherche-t-on la promotion de la santé ou l’amélioration de l’homme ?

Il importe de distinguer entre un "traitement" qui restaure un organisme altéré par une maladie, et une "amélioration" des capacités de cet organisme au-delà de leur niveau normal. Cette frontière n’est pas toujours totalement claire.

- Qu'attendons-nous réellement des technologies amélioratives?

Ne sont-elles pas parfois excessives? Répondent-elles à un effet de mode, qui pourrait faire oublier les moyens classiques de développement humain, comme l’éducation, la pédagogie ou le style de vie ? Rêvons-nous de bénéfices dans l’ordre de l’efficacité individuelle et donc des avantages dans la compétitivité sociale, au détriment de la solidarité avec les plus faibles.

- Qu’est ce que l’homme, et en quoi est-il atteint par le transhumanisme?

Il faut s'interroger sur le sens de l'expression "amélioration de l’homme": S’agit-il d’un développement de l’homme ou uniquement de certaines capacités ? Il ne s'agit pas du développement de la personne tout entière. Par ailleurs, la santé humaine ne concerne pas uniquement la dimension corporelle. Elle a une dimension psychologique et sociale, et, il ne faut pas l’oublier, une dimension spirituelle.
Il est important de comprendre ce que ne peuvent pas apporter ces techniques de "transformation de l’homme".
Elles ne proposent pas de moyens pour résoudre les problèmes principaux de la vie humaine : la souffrance, le manque de confiance et d’amour. Pour le Groupe de Réflexion Bioéthique, une vie humaine réussie comporte l’acceptation des limites de la condition humaine.

- En quoi le transhumanisme a-t-il un impact sur le concept de solidarité ?

Certains peuvent chercher à bénéficier de techniques d’ « amélioration » pour des raisons strictement personnelles. Ce qui est recherché peut être une supériorité sur autrui, voire une volonté de domination. Un des premiers effet du transhumanisme serait l’altération de notre solidarité inter-générationnelle : l’envers de la mort, c’est la natalité. Un genre humain qui vieillit n’envisage plus son renouvellement. Quelle place peut-on faire au renouvellement si on ne meurt plus ? Aucune !
Pour résumer, le transhumanisme risque de faire croire que ce que je suis ne dépendrait que de moi, de la programmation que je réclamerai sur moi. Mais quelle valeur cela aurait-il ? La consommation d’objets nouveaux nous apprend que, après un bref plaisir de les posséder, les objets deviennent sans intérêt. L'homme devra-t-il être recyclé comme un simple objet en fin de satisfaction par son propriétaire ?

Perspective

Le transhumanisme ne doit pas nous conduire à condamner les techniques, mêmes les plus modernes. L’évaluation est à faire cas par cas en vérifiant les critères philosophiques et moraux ci-dessus, avant d'appliquer une technologie sur une personne déterminée. Dans les applications sur les personnes présentant un handicap, il convient de faire preuve d’une grande prudence de manière à éviter de franchir la frontière entre thérapie et « amélioration de l’homme ».

Pour aller plus loin...

a) La déclaration humaniste

Comme il y a une déclaration des droits de l’homme, il existe une « Déclaration transhumaniste ». Elle dit dans son 7ème article : « le transhumanisme englobe de nombreux principes de l’humanisme moderne et prône le bien-être de tout ce qui éprouve des sentiments qu’ils proviennent d’un cerveau humain, artificiel, post-humain ou animal ». Cette absence de différence entre l’homme, l'animal et la machine est fondamentale pour les transhumanistes.

b) Le concept de prothèse.

Une prothèse médicale est un artifice utilisé pour remplacer la fonction d'un organe déficient dans le corps. Autrefois, les prothèses étaient très simples. On utilisait une jambe de bois pour remplacer une jambe coupée pendant une guerre, par exemple.
Aujourd'hui, les technologies et les nanotechnologies peuvent être très complexes.
Par exemple, une prothèse de la rétine à l'intérieur de l'oeil va utiliser un système externe pour capturer et traiter les données de l’image et ensuite transmettre l’information à un autre système informatique intérieur à l'oeil qui va transformer les informations lumineuses en informations électriques pour stimuler la rétine. Le cerveau recevra alors l'impression d'une image.
On peut utiliser des techniques analogies dans le pancréas, ou dans d'autres organes. 

La question se pose alors: comment faire la différence entre les prothèses qui sont favorables à l’homme et celles qui sont dans une simple logique d’augmentation des compétences ?
Une prothèse ne met pas fin à la fragilité du corps, à son ambiguïté. Si on attend de la prothèse qu’elle soit comme une carapace de protection contre la fragilité du corps, la prothèse n'y arrivera jamais. Prenons le cas d’une prothèse destinée à augmenter artificiellement la mémoire. Une telle prothèse repose sur une idée naïve que la mémoire ne serait qu'une simple accumulation. Or la mémoire est une dynamique d’oubli et de réminiscence. Si la mémoire était totale, cette accumulation de données bloquerait la vie et donnerait un pouvoir délicat à maîtriser car notre conscience et nos relations s’équilibreraient aussi avec les oublis de la mémoire. Si au contraire, la prothèse consiste à reconstituer en partie une mémoire déjà abîmée, la prothèse conforte la fonction du corps. 
Les nouvelles technologies ont, bien sûr, d’importantes applications dans la lutte contre les différentes formes de handicap. Elles peuvent alors être considérées comme des "traitements", ce qui ne dispense pas de prendre en compte dans chaque cas individuel non seulement les bénéfices espérés mais aussi les risques qu’elles comportent, les privations qu’elles entraînent, le coût et le poids pour la société.

c) les technologies à disposition du transhumanisme relèvent-elles de la science fiction?

Non! Ce n’est pas de la science-fiction. Ceux qui réfléchissent et mettent en oeuvre les réalités transhumanistes sont les gens les plus puissants de la planète.
Il y a déjà des applications concrètes. Par exemple, dans un club sportif de luxe de Barcelone en Espagne, au "Baja Beach Club", de riches clients paient automatiquement leurs consommations au bar grâce à l’implantation d’une puce informatique qu'on a introduit dans leur corps ce qui permet de les identifier et de débiter directement leur compte bancaire. 

d) L'homme est-il une simple machine biologique?

Le thème n’est pas neuf ! Déjà, en 1748, le médecin et philosophe Julien Offray de La Mettrie publiait un ouvrage intitulé "L’homme machine". L’homme est-il, comme le disait Aristote, un animal rationnel, ou une personne véritable ? Les chrétiens croient à l'originalité de l'homme parce qu'il a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Dans le point de vue du transhumanisme, toute "amélioration de l’homme" par le moyen des technologies n'est qu'un prolongement de ce qu’est l'homme en lui-même.
Le transhumanisme se trompe d’abord dans la compréhension de ce que sont la science et la technique. D'abord parce qu'il croit à une croissance infinie des possibilités de la technologie. Or, tout système technique est fondé sur une réalité matérielle qui est l'usure. Tout matériel finit par se dégrader du fait de son utilisation.
Cela a une conséquence grave dans une vision transhumaniste: Si la technologie se substitue partiellement à l'homme, faudra-t-il mettre en place des abonnements avec des entreprises pour assurer l'entretien régulier... de l'homme-machine"? Faudra-t-il prévoir des "mises à jour" automatique? Si oui, les contrats risqueraient d'être bien compliqués à faire respecter si ces implantations touchaient à des fonctions indispensables à la vie ou comprenaient des informations strictement personnelles. Quelles seraient les mesures à prendre pour se protéger d'une mise en réseau de notre corps et ou de notre cerveau. Qui aurait la propriété intellectuelle des sensations contenues dans le cerveau des personnes? Serait-il possible de porter plainte contre des industriels qui auraient la clef des mises à jour des cerveau ?
On comprend bien les limites sociales de ces mini-prothèses implantées dans les corps. Les transhumanistes se trompent donc en pensant que les technologies ne peuvent apporter que des choses positives. Ils se trompent en pensant que les machines ne tombent jamais en panne et que les programmations sont toujours parfaites. On aimerait pouvoir travailler avec de telles machines. La naïveté de ces prophéties profite remarquablement aux industries liées aux technologies transhumanistes.

f) La puissance n'est pas la liberté

Les transhumanistes font de la performance technologique le sommet de la qualité humaine. C'est un peu comme s'ils plaçaient l’homme sous label qualité, comme on produit un fruit sous label "agriculture biologique".
Ils réduisent l’esprit à un simple programme informatique. Cette incapacité à penser de façon cohérente la place de l’esprit a sa source dans une conception erronée de la liberté. Pour le transhumanisme, la iberté est proportionnelle à la puissance technique. Or la puissance n'a pas de but. La liberté proposée par les transhumanistes n’est rien d’autre que de la puissance, dont les effets sont confondus avec l’épanouissement de la liberté.
Le transhumanisme est une idolâtrie : l’homme, pour se sauver, doit devenir une machine qu’il a lui-même construite. 

g) L'impact du transhumanisme sur les vie sociale

Un monde de performance affecte toutes les relations sociales.
Dans un monde placé sous le signe de la performance de ses capacités, quelle place accorder à la compassion, au souci des plus faibles ? Si tout est contrôlable, alors, toute faiblesse sera perçue comme une erreur ou un échec, au mieux un dysfonctionnement. L’individu sera rendu responsable de "ses" échecs puisqu'il il y a confusion entre la personne et la machine. Si tout est sous "contrôle qualité", si la vulnérabilité est un défaut, comment imaginer qu'il puisse rester une place à la cohésion sociale, à la solidarité ? Si la morale se limite à ce qui est utile, cela signifie qu'il n'est pas immoral d'éliminer ce qui est inutile. Il y a une grande violence potentielle dans ce type de morale. En effet, la vulnérabilité nous relie aux autres alors que la performance nous individualise.

h) Qu'est ce que "améliorer" l'homme ?

La technologie peut-elle garantir un développement harmonieux de la personne?
Étant donnée la complexité du contexte technologique, le débat est urgent, car certaines technologies pourraient modifier profondément l’humanité. certains transhumanistes parlent de créer une nouvelle « race trans-humaine ». Cela témoigne certainement d’illusions sur la puissance transformatrice des technologies, mais pose néanmoins la question de seuils à ne pas franchir au nom du respect de l’humanité.
Sans chercher à modifier l’humanité dans son ensemble, certains revendiquent la liberté de l’individu de choisir la personne qu’il veut devenir grâce aux nouvelles technologies, et refusent toute limitation de leurs volontés par une autorité quelle qu’elle soit. C’est probablement une idée malsaine de s’imaginer tout puissant sur soi-même.
En tout cas, il faut garder l’objectif d’un développement harmonieux et intégral de la personne. Il faut vérifier si le développement de telle capacité n’est pas obtenu au prix d’un appauvrissement humain général et veiller, en particulier, à ce que l’amélioration de telle capacité humaine ne soit pas recherchée au bénéfice d’entreprise extérieure à l’homme, par exemple en voulant augmenter la productivité d’ouvriers au bénéfice des firmes industrielles ou acquérir des aptitudes nouvelles de soldats à des fins militaires. Il ne faudrait surtout pas perdre le sens de la responsabilité de la personne ni porter atteinte à l’identité des personnes.
L’investissement dans les compensations du handicap est le plus acceptable et justifiable sur le plan moral. Le développement des prothèses pour permettre de marcher à nouveau, de réentendre, de recouvrer la vue est évidemment louable. Mais il existe, entre les personnes handicapées, des débats quand on leur demande s'ils accepteraient une prothèse moderne qui éliminerait leur handicap. Les uns s'en réjouissent. D'autres disent qu'ils ont apprivoisé leur handicap et qu'ils préfèrent vivre comme ils sont et qu'une modification de l'équilibre qu'ils ont maîtrisé leur serait insupportable.
Cela prouve bien que la réponse à ces questions n'est pas évidente.

Pour approfondir...

Existe-t-il des sociétés qui font des recherches pour le transhumanisme?

Oui ! Les entreprises qui réfléchissent et mettent en oeuvre les réalités transhumanistes sont les gens les plus puissants et les plus riches de la planète. Ce n’est pas de la science-fiction. On peut en citer quelques unes:
- Google, qui est une entreprise de transhumanisme, a racheté une "start up" qui s'appelle "Boston Dynamics". Elle a crée le chien robot "Big Dog" pour l’armée américain et fait des recherches pour développer ces techniques à l'homme.
- La NASA, qui est l'agence spatiale américaine qui envoie des fusées dans le cosmos, finance des projets de transhumanisme avec de nombreux ingénieurs de la Silicon-vallée
- On peut citer aussi des entreprises comme Nokia, Cisco, Genentech,
- Il y a aussi des universités comme l' « Université de la Singularité » qui siège au cœur de l’Ames Research Center à la NASA, et l’université « Foresight Institute, et des fondations comme « Acceleration Studies Fondation ».
- Il y a enfin, des fondations comme la fondation Paul Allen, du nom du co-fondateur de Microsoft. Elle a ouvert un centre de recherche high-tech consacré à la recherche sur le cerveau, industrialisant la recherche sur la génétique . 

Toutes ces entreprises ont le pouvoir médiatique, celui de l’argent, et le pouvoir technologique. Elles constituent une force de frappe qui est considérable aujourd’hui.
Pour montrer que ce n’est pas de la science-fiction, il suffit de demander à nos grands-mères si elles pouvaient imaginer qu’on puisse congeler du sperme, séquencer du génome, faire des enfants in vitro, cloner une brebis, elle n’aurai pas prédit que cela se passerait dans deux générations. Donc ce n’est pas parce qu’on n’imagine pas que cela ne se passera pas. Au contraire, on a beaucoup d’éléments qui montrent que aujourd’hui, par exemple par adaptation homme-machine, par la capacité de connecter des cerveaux et des neurones à des ordinateurs.


Cognitives

Vient du latin Cognito", c'est à dire "connaître". La capacité humaine de connaître est à la fois spirituelle, mais elle est incarnée dans notre corps, et en particulier dans le cerveau. en biologie, on parle alors des capacités "cognitives" du cerveau.

Rationaliste

Vient du latin Ratio qui signifie raison. Le rationalisme est une philosophie qui privilégie le raisonnement comme seule source d'accès à la connaissance en négligeant l'intuition, la contemplation ou le spirituel.

Antidépresseurs

La pression est un concept de physique qui exprime la force exercée par une réalité physique sur une surface, par exemple le poids d'un objet sur la surface d'une table. Une dépression est la baisse de pression, par exemple quand le poids de l'air diminue à la surface de l'océan, les météorologues parlent d'une dépression. Par extension, en psychologie, on parlera d'une personne en dépression, car la force de son attention diminue sur sa personne. C'est souvent une maladie qui se soigne avec des médicaments qu'on appelle des anti-dépresseurs. 

Cosmétiques

Mot venant du grec kosmêtikós  signifiant "décoratif". Le mot, en latin a pris le sens de "maquillage". Par extension, on va parler de produits cosmétiques, tout ce qui permet d'améliorer la beauté d'un visage. 

Infra-rouge

Dans certaines conditions météorologiques, il arrive de voir un arc en ciel qui montre que la lumière blanche est, en réalité, une sorte d'accumulation de couleurs qui vont du rouge au violet en passant par le bleu, le vert, le jaune, etc.... L'oeil humain ne voit que les couleurs situées entre le rouge et le violet. Les transhumanistes pourraient imaginer de connecter l'oeil à des instruments optiques permettant de détecter les "infra-rouge" qui sont des couleurs non visibles par l'oeil. 

Puces

La puce est un petit insecte qu'on trouve sur les animaux comme les chiens sur lesquels ils se nourrissent de sang en les piquant. En informatique, on a donné ce nom à de minuscules équipements électroniques qu'on pourrait imaginer d'implanter dans le corps humain après les avoir programmés.

Nano-technologies

Le mot "nano" vient du mot latin qui signifie "nain", c'est à dire quelque chose ou quelqu'un très petit. On utilise cette racine comme unité de mesure dans le mot "nanomètre". Il y a un million de nanomètre dans un millimètre. On parle de nanotechnologies pour désigner des techniques utilisant, par exemple des molécules qui ont des dimensions "nano".

Prothèse

Le mot est dérivé du grec "thesis", qui signifie "action de poser". Une thèse est souvent utilisée pour désigner un raisonnement de la penser qu'on pose. En médecine, on parle de prothèse pour désigner quelque chose qu'on pose en avant d'un organe pour remplacer celui qui est défaillant. Une jambe de bois était, autrefois, une prothèse destinée à remplacer la jambe de quelqu'un qui avait perdu une jambe. 

Idolâtrie

Mot venant du latin, "idolum" signifiant "image". Au début du christianisme, le mot est devenu synonyme de image d'un faux dieu. L'idolâtrie est une religion rendant un culte aux faux dieux