Une loi a été votée à l’Assemblée Nationale le 24 mars 2015 s’intitulant « Environnement - Reconquête de la biodiversité ». La sémantique est guerrière, comme s’il fallait donner les moyens à la nature de se battre ! Contre qui ?

Comment se pose la question de la biodiversité?

Analyse publiée dans « Actuailes n°32 »

De quoi s'agit-il ?

Le mot évoque la diversité de la vie, de l'homme et de tous les vivants. Or, il n'y a pas de vie sans eau.
Réfléchissons, sur la thématique de l'eau et ce que cela implique pour la biodiversité.
D’un coté, le mot biodiversité nous renvoie à notre plaisir d'être dans la nature. Il est bon d’éprouver des émotions devant la beauté des animaux sauvages, des oiseaux, des fleurs, des paysages. Tout ce qui est beau tire tout notre sensibilité vers le vrai. Tout cela est bon. Mais n’y aurait-il pas une forme de concurrence entre l’homme et la biodiversité pour se partager l’eau disponible sur la terre ?

Les besoins en eau pour les hommes.

Chaque homme consomme 10 m3/an d’eau en boisson, en cuisine, etc... . Mais il est obligé d’en prélever 10 fois plus à cause des diverses pollutions. La vaisselle, la toilette, l’arrosage de nos potagers, sont des gestes qui renvoient de l’eau dans la nature après un recyclage et une épuration. Cela représente 100 m3/habitant. Les industries qui produisent nos biens de consommation manufacturés en consomment le double. Mais, tout cela n’est rien à côté de l’eau nécessaire à notre alimentation. Il en faut 1000 m3 par an et par habitant ! L’essentiel provient de l’eau de pluie, le reste provenant, dans certains pays, de l’irrigation.

Les ressources en eau de la planète

Elles sont considérables. Ramenées à chacun des 7 milliards d’habitants, il pleut sur les seuls continents 17.000 m3/habitant et par an ! L’essentiel, environ 60%, s’évapore, soit directement, soit à travers la respiration des plantes, y compris celle des cultures dont nous nous nourrissons. Le reste s’écoule, soit en surface pour rejoindre les fleuves, soit sous terre, dans les nappes phréatiques dont une partie réalimente les fleuves sous formes de sources. Ces écoulements représentent environ 6500 m3 habitant et par an ! Cela représente près de 30 fois plus que ce qu’il faut prélever pour les hommes, sans compter la pluie qui tombent sur les surfaces agricoles. On pourrait conclure qu’il n’y a pas de problème d’eau, mais seulement un problème d’accès à l’eau. Il y a tout de même deux questions à se poser : Que devient l’eau inutilisée ? Sera-t-elle disponible pour la population qui s’accroît ? 

Les besoins en eau pour le futur

D’ici 2050, les besoins en eau de la population vont devoir augmenter,
- parce que la population va augmenter de 2 milliards d’habitants
- parce qu’il est inacceptable de laisser 800 millions de personnes sous alimentées
- parce que, légitimement, les modes de consommations sont appelées à évoluer (plus de viandes, etc...).
On estime qu'il faut à peu près doubler la production actuelle et, en conséquence, pratiquement doubler les besoins en eau.

Il existe plusieurs solutions : on peut augmenter le rendement en eau de l’agriculture, par exemple avec des semences sélectionnées pour résister à la sécheresse. Cela ne suffira pas. On peut dessaler l’eau de mer. Ce serait possible pour l’eau du robinet, mais impossible pour les quantités nécessaires à l’agriculture. On peut utiliser l’eau de mer en développant les élevages de poissons, la récolte des algues, l’utilisation des insectes pour la nourriture animale. Mais surtout, on pourrait encore investir dans des barrages pour récolter toutes l’eau des crues.
Cette dernière solution renvoie à une autre question : s’il n’y a pas de déficit d’eau, que devient l’eau, par exemple, la quantité considérable des crues ? Certes, les inondations peuvent provoquer des dégâts pour l’homme. Mais elles sont aussi un bienfait pour la biodiversité ! 

Les besoins en eau de la biodiversité

Un géographe, Ghislain de Marsilly, le dit : « On peut dire que la vie est tellement efficace, qu’elle va utiliser jusqu’à la moindre des dernières gouttes toute l’eau qui est apportée dans les écosystèmes ».
Cela veut donc dire qu’à chaque fois que l’homme récupère plus d’eau pour ses besoins, il en retire à la biodiversité. S’il faut faire un choix, il faut donc les faire en fonction d’une philosophie. Laquelle ? 

Comment gérer l’eau entre la biodiversité et l’homme ?

La population mondiale doit-elle continuer à augmenter ? Tous les biologistes le savent : les populations d’être vivants dépendent de multiples facteurs. Mais, sans multiplication, la vie meurt. C’est une loi biologique inscrite dans la nature.
L’homme est-il le maître de la nature ? Contrairement à ce que tout le monde pense facilement, il faut se faire à cette idée. La biodiversité ne se gère pas dans un musée. Le but n’est pas de « préserver » la biodiversité et de la mettre sous une cloche. Comment raisonnaient nos ancêtres ? Toute l’agriculture pluviale que nous exploitons aujourd’hui s’est construite aux « dépens » des écosystèmes naturels : ce sont les moines des 8° au 12° siècles qui, dans le bassin de Paris, se sont installés dans des "zones humides". Les moines ont défriché les forêts avoisinantes et ont construit tous les paysages que nous avons en terres agricoles. Pour broyer en farine les céréales produites, ils ont aménagé les cours d’eau, construits des moulins et des biefs, des canaux de dérivation captés sur le cours d’eau pour arroser les vallées d’implantation. Ainsi, dans un monde où la croissance démographique était forte, les fonds de vallée trop humides, souvent marécageux, avaient longtemps constitué des zones répulsives. Elles sont, aujourd'hui, devenues de véritables zones sacrées.

Conclusion

L’exposé des motifs annonce bien que la loi veut « concrétiser un changement de paradigme », c’est à dire changer les références culturelles.
Certes, il appartient à l’homme de connaître la capacité des écosystèmes à évoluer au fur et à mesure du développement de l’homme. Oui, l’homme doit considérer que la biodiversité est une ressource qu’il doit maîtriser à la mesure de ses besoins.
Mais, la loi a-t-elle raison, dans l’article 2 , de parler d’un « principe de solidarité écologique » pour en faire un principe moral? C’est oublier le sens du mot solidarité : Le mot vient du latin "in solidum", évoquant le lien de deux personnes vis-à-vis d’une même dette ? Or l’homme n’a pas la même dette que l’animal vis-à-vis de la nature. L’homme est à part dans la création et aucun vivant n’était réellement « assorti », c’est à dire ayant le même but (« ad ») et le même destin (« sors ») que celui de l’homme.

Pour aller plus loin...

a) D'où vient la biodiversité?

La grande aventure de la vie commence sur terre depuis il y a 3,5 à 4,5 milliards d’années avec l’apparition des bactéries. Puis, il y a 570 millions d’années, après une longue glaciation pendant laquelle la vie s’est réfugiée près des sources chaudes volcaniques, on assiste à une explosion de la vie avec différents animaux ressemblant à des vers de terre au corps mou, puis des animaux à coquille. Les premiers animaux munis d'une colonne vertébrale, les vertébrés, apparaissent il y a 500 millions d’années dans les eaux, puis les poissons avec des cuirasses osseuses externes. Les poissons avec squelette interne, cartilagineux, puis osseux apparaissent ensuite.
Les reptiles et autres dinosaures, ainsi que les premiers petits mammifères surgissent, il y a 200 millions d’années, quand la terre était couverte de forêts de plantes à semences nues, sans fruits, essentiellement des sapins produisant des "pommes de pins en forme de cônes, les conifères. La disparition des grands reptiles, il y a 65 millions d’années, a été attribuée à une comète tombée au Mexique.
Les oiseaux apparaissent ensuite il y a 145 millions d’années, en même temps que le développement des mammifères, profitant du développement de nouvelles sortes de plantes à fleurs et à fruits.
Depuis toujours, de très nombreuses espèces ont disparu, au gré des cataclysmes et des bouleversements planétaires divers provoquant des variations climatiques considérables qui n'ont rien à voir avec les variations constatées depuis 1000 ans (réchauffement du moyen âge, période glaciaire napoléonienne, etc...). La biodiversité a toujours évolué!
- les caractéristiques morphologiques, comme l’opposabilité du pouce, le volume du crâne, la réduction de la mâchoire, signe d’une maîtrise du feu et de son utilisation pour cuire les aliments, l’augmentation de certaines parties du crâne signes de la maîtrise d’un langage articulé, l’apparition de certains chromosome.
- les traces comportementales, avec en particulier les traces de premières cabanes, l’utilisation des premiers galets et les premières traces de chasses de petits animaux, avec la découverte d’aires d’abattages par certains "hommes", le détournement de troupeaux vers des pièges et la maîtrise d’une industrie de l’os, la taille de pierres à deux faces, la chasse de grands animaux et la maîtrise du feu.
- la diffusion de symboles religieux, comme les premières sépultures par Homo Sapiens vers -200.000 ans, le développement de l’art avec les coquillages percés (-130.000 ans), les peintures (-32.000 ans), les statuettes (-4.000 ans). 

Les "primates", ainsi appelés parce que ce sont les "premiers" animaux ressemblant à des hommes, ne sont apparus qu'il y a 65 ou 70 millions d’années, La souche commune avec l'homme daterait de 4 à 2 millions d’années. Mais, la définition de ce qu'on appelle réellement un "homme" est très difficile. Les spécialistes ont du mal à définir de vrais critères entre: 

Peut-on qualifier d’évolutive cette grande fresque ? Le darwinisme essaie de donner des explications. 
Pour définir l'homme, il ne faut pas s'en tenir à des critères anatomiques.Il faut également tenir compte:
- de l'évolution culturelle, de la capacité des individus à concevoir des projets, à s'exprimer par le langage,
- de l'évolution spirituelle et morale, de la capacité des individus à coopérer, à avoir le souci de l'autre et de la gratuité. L'évolution spirituelle qui constitue une vraie rupture entre l'animal et l'homme.

C'est pour cette raison que la définition de l’Homme pose un vrai problème: au fur et à mesure de leurs découvertes, les scientifiques ont modifié leur définition de l’homme.
Pour la création de la terre, la science a réussi à démontrer qu'on ne pourrait jamais remonter indéfiniment la chaîne des causes à effet. Il y a un mur que la science ne pourra jamais franchir et qu'elle appelle le "mur de Planck". Très probablement, la chaîne de la vie ne pourra s'expliquer non plus. Les chrétiens pensent que le seul fait générateur de la vie est l'Amour du créateur pour sa créature.

Comme le disait le paléontologue italien Antonio Fogazzaro: "nous ne descendons pas des bêtes, mais nous nous en élevons"!

b) Le bilan de l'eau de la planète ?

L'eau qui tombe en pluie sur les continents provient de l'évaporation des océans: 436 milliers de km3 (ou millions de m3= Mm3). Cette eau se condense en nuage et, avec le froid en altitude, se condense en pluie. La plus grosse partie (391 Mm3) retombe sur les océans, mais les vents poussent les nuages et une partie retombe sur les continents (119 Mm3). La plus grosse partie (74 Mm3) s'évapore à nouveau, soit parce que les sols sèchent dès qu'il y a du soleil, soit parce que les plantes respirent pendant la "photosynthèse".
Une autre partie (40,3 Mm3), s'écoule en surface vers les fleuves, mais, malheureusement, l'essentiel s'écoule sous forme de crues et d'inondations pendant les saisons de fortes pluies. Une autre partie (10 Mm3) s'infiltre dans le sol et vient alimenter des nappes d'eaux souterraines qu'on appelle nappes phréatiques. L'eau des nappes ressort sous forme de sources, soit directement dans la mer (2,2 Mm3), soit pour alimenter les fleuves. C'est pour cette raison que les fleuves coulent même quand il ne pleut pas.

On voit que toute l'eau qui s'évapore des océans (436 Mm3), y revient: en pluie (391 Mm3), à l'embouchure des fleuves (40,3 Mm3), fontes des glaciers (2,5 Mm3) et sources sous-marines (2,2 Mm3). L'eau tourne donc en rond! C'est pour cette raison qu'on parle du cycle de l'eau! C'est pour cette raison que le niveau de la mer ne change pas.

c) Le dessalement de l'eau de mer ?

Le dessalement de l'eau de mer est important pour l'avenir des régions arides. Le coût du dessalement a baissé grâce aux techniques récentes. Il est possible de résoudre ainsi des problèmes de manque d'eau potable dans de nombreux pays surtout pour la consommation humaine. Le dessalement est alors moins cher que le recyclage des eaux usées, par exemple dans des îles touristiques comme les îles Canaries.
En Israël, une usine produit 320 000 m3/jour, soit, pour une estimation de consommation de 250 litres par habitant par jour, les besoins en eau potable de plus d'un million de personnes. Ce pays pourrait avoir multiplié ce chiffre par 10 avant 2017. En Espagne, près de Barcelone, une usine alimente près de 4,5 millions de personnes en eau potable.
En revanche, le dessalement pour l'agriculture n'est pas encore rentable.

Pour approfondir...

C'est quoi le darwinisme ?

On dispose de quelques séries de fossiles qui permettent de penser à une descendance nombreuse d'une même origine. Mais, comment expliquer cette merveilleuse diversité? 

a) Charles Darwin a émis une théorie: l'évolution serait un phénomène fondé uniquement sur des mutations dues au hasard. Les individus qui ont bénéficié de certaines mutations ont pu être avantagés par cette sélection naturelle.
Par exemple, dans les îles des Galápagos, on a constaté des épisodes de sécheresse suivies par une raréfaction des graines molles. Parallèlement, on a observé chez certains oiseau (des pinsons) une augmentation de la taille du bec des pinsons leur permettant de briser la coquille des graines restantes, plus dures. Ils étaient "avantagés" par rapport aux autres. Ils ont "évolué" parce que cette qualité est devenue héréditaire.
Mais Darwin ne prouvait rien au niveau du mécanisme du changement évolutif. L'évolution est un fait évident, mais le darwinisme n'est qu'une des explications possibles de ce fait. 

Or, une théorie est intéressante par ce qu'elle pourrait expliquer. Mais elle l'est encore plus par ce qu'elle n'explique pas. La curiosité de l'homme le pousse alors à approfondir.
Certes, le Darwinisme a permis d'expliquer des milliers de choses, comme, par exemple, la résistance des bactéries aux antibiotiques. Mais il n'explique pas:
- pourquoi, par exemple, on retrouve les mêmes structures en hélice à la fois dans la coque de l'escargot et les cornes du bélier, alors que les deux espèces pourraient être réunies par un ancêtre qui est dépourvu de cette structure.
- pourquoi la vie s'est-elle développée dans le sens de la complexité croissante. Les mathématiciens reconnaissent que ce degré de complexité dépasse de loin la capacité de ce que peut faire un simple hasard génétique. Ils démontrent qu'il n'y aurait jamais eu assez de temps depuis l'origine de la terre pour aboutir à l'homme par une sélection fonctionnant par processus d'essais corrigeant des erreurs. Tout se passe comme si une loi d'optimisation était intégrée dans le modèle vital.
- pourquoi le hasard n'a-t-il jamais reconstruit un reptile à partir d'un mammifère?
- pourquoi un poisson comme le "coelacanthe" n'a-t-il jamais évolué depuis 350 millions d'années ? On en a péché par hasard en 1938 près de Madagascar. Il est considéré comme un fossile vivant, parce qu'il a le poumon des animaux terrestres et les branchies d'un poisson, traces des premiers poissons sortant des eaux pour atteindre le sol terrestre.
- pourquoi certaines mouches, très sensibles aux mutations, n'ont-elles pas évoluées pendant des dizaines de millions d'années? Serait-ce que la capacité à "muter" serait différente de la capacité à "évoluer"?
- pourquoi l'oeil de certaines pieuvres et celui de l'homme ont des structures proches, alors que leur ancêtre commun n'avait pas d'oeil ? Comment le hasard pur aurait-il pu se répéter à un tel niveau de complexité?

b) Christian de Duve, un biochimiste belge, a expliqué cent ans après Darwin que le hasard pouvait être canalisé par une structuration des lois physiques et biologiques dont la découverte n'est pas encore achevée. Avec bien d'autres biologistes, il estime qu'il y aurait des trajectoires évolutives vers des formes cohérentes et viables.
On objecte que l'existence d'un but inscrit dans la vie relève de la philosophie, voire de la religion, mais non de la science. Certes, mais ce n'est pas parce qu'un phénomène est déterminé que cela implique qu'une intelligence soit à l'origine du processus. Ce n'est pas parce qu'il ne s'explique pas qu'il n'existe pas. 

Il faudrait un Einstein de la biologie pour comprendre ces concepts nouveaux.

C'est quoi la photosynthèse ?

La photosynthèse est un mécanisme existant dans les plantes, ou dans certaines bactéries. Grâce à ce mécanisme, la plante prélève du gaz carbonique (CO2) dans l'air, et de l'eau dans le sol. Le gaz carbonique rentre dans la plante par des petites perforations des feuilles, visibles avec une simple loupe. L'eau est absorbée par les racines et remonte par les fibres de la plante jusque dans les feuilles.
L'énergie solaire provenant de la lumière est captée dans les feuilles par une substance chimique spécifique aux plantes qu'on appelle la chlorophylle.
Le mot vient de deux mots grecs khlôrós ("vert") et phúllon ("feuille"). En effet, ce pigment chimique naturel est vert et, dans les feuilles, permet à la plante de prendre l'énergie nécessaire à la transformation de l'eau et du gaz carbonique en un sucre qu'on appelle le glucose.
Au cours de cette transformation, la plante libère de l'oxygène en excès et de la vapeur d'eau. C'est pourquoi on parle de transpiration. Un animal respire en consommant de l'oxygène et en rejetant du gaz carbonique. La plante fait l'inverse. Elle consomme du gaz carbonique et rejette de l'oxygène.
Le glucose est ensuite transporté dans la plante ailleurs dans la plante pour être stocké, soit dans des tiges (cas de la canne à sucre), soit dans des graines (cas du maïs ou du blé), soit dans des racines (cas des pommes de terre), etc...


Thématique

Le mot vient du grec tithemi (« placer »). Il s'agit, dans ce sens, de placer au bon niveau une idée qu'on développe dans un discours ou dans un ouvrage

Concurrence

Le mot vient du latin curro ("courir") avec le préfixe con ("avec"). Être en concurrence, c'est courir avec quelqu'un dans le même but

Épuration

Mot venant du latin purus (« pur ») et facio (« faire »). Épurer, c'est rendre pur. On parlera de stations d'épuration destinées à rendre pure l'eau qui a été polluée par un usage humain ou naturel

Manufacturé

Vient des mots latins manus ("main"),  facio ("faire") avec le suffixe -ura. Un produit manufacturé est fait "à la main". Mais dans les siècles récents, la machine a remplacé la main, et on a conservé le mot pour les produits même s'ils sont industriels.

Irrigation

Nom venant d'un terme latin "irrigatio" qui signifie "apport d'eau". Ce terme est lui-même composé du verbe latin "rigere" qui signifie "amener", "diriger" et du préfixe "ir" (issu de in-) qui signifie "dans". D'après son étymologie, l'irrigation est le fait d'"amener de l'eau dans..." L'irrigation peut avoir beaucoup de formes: aspersion d'eau pompée dans des forages, transport d'eau par canalisation depuis un barrage vers des terres agricoles, etc...

Nappe phréatique:

Mot venant du grec ancien phréar (« puits ») et du suffixe-ique. Une nappe phréatique est souterraine et on peut en tirer de l'eau en creusant des puits

Rendement

Du latin prendĕre (« prendre », « saisir »). Le rendement est le résultat de ce qu'on arrive à saisir grâce à un artifice mis en oeuvre. On peut tirer un rendement d'un investissement, d'une machine, et même d'une ressource humaine. Le risque est alors d'assimiler l'homme à une machine. Mais ce n'est pas une raison pour mépriser le concept de rendement qui est un bon indicateur de la créativité humaine.

Crue:

Mot venant du latin crescere ("croître, pousser"). Appliqué à une rivière, il signifie le moment où le volume d'eau a grandi au point de dépasser un seuil critique.

Eco-système:

Ce mot vient de deux termes grecs : "oikos" qui signifie "maison" et  "sustêma" qui signifie "assemblage, organisation" et qui a donné "système". L'association de ces deux termes est récente et signifie donc, d’après son étymologie « organisation de la maison». Un écosystème est un ensemble de facteurs dont jaillit la vie. On peut aller jusqu'à dire que le premier écosystème pour l'homme est la famille.

Mettre sous cloche:

Chacun connait la forme d'une cloche et même d'une cloque. Si on pose la cloche au sol, il est difficile de la soulever et rien de ce qui est mis sous la cloche ne peut en sortir. On met sous cloche quelque chose qu'on veut préserver des influences extérieures.

Démographie:

Mot venant de deux mots grecs: dễmos, "peuple, population" et graphein ("écrire"). La démographie est une science consistant à décrire les phénomènes de population. Elle mesure les taux de natalité, de mortalité de fécondité pour prévoir, par exemple, la croissance ou l'extinction d'une population.

Répulsif:

Mot venant du latin repellere ("repousser, écarter") et du suffixe "if". Quelque chose est répulsif quand il provoque une envie de s'écarter. Un marécage est répulsif en ce sens qu'on a pas envie d'y habiter. 

Se condenser

Du latin condensare (« rendre compact »). Quand un gaz se refroidit, il devient liquide, avec une densité plus compacte que son état gazeux. La vapeur d'eau se condense autour de petites particules fines pour former de petites gouttelettes. On dit que le gaz se condense.

Paradigme

Le mot vient du grec paradeigma (« modèle », « exemple »). Un "paradigme" est donc une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde, une forme de rail de la pensée dont les lois sont souvent rattachées à celles d'idéologies ambiantes. Pendant des siècles, on a vécu dans le "paradigme" d'une création ayant vocation à être maîtrisée par l'homme. L'écologie change le "paradigme" et voudrait que l'homme ne soit qu'un animal parmi l'ensemble de la biodiversité.

Dette:

Mot venant du verbe latin "debere" (devoir). Ce mot est utilisé dans tous les échanges entre personnes: quand j'empreinte quelque chose, je "dois" (verbe devoir) le rendre. J'ai une "dette", envers celui qui m'a prêté (mon débiteur).