Le Salon de l’Agriculture a fermé ses portes le 1er mars 2015. Tous les hommes politiques profitent de ce salon très populaire pour y faire des déclarations publiques. Le Président de la République a profité du salon 2015 pour dire qu’il fallait « poursuivre » les efforts de recherches agronomiques sur les graines génétiquement modifiées. Cette déclaration a beaucoup ému les producteurs de produits agricoles dits « biologiques », car ils sont opposés à l’utilisation de ces graines. Bonne occasion de parler de ce qu'on appelle « l’agriculture biologique » ?

Analyse publiée dans « Actuailes n°32 »

De quoi s'agit-il ?

L’origine du concept d’agriculture biologique.

La biologie est la science du vivant. L’agriculture a vocation a produire du « vivant », végétal ou animal. Est-il alors imaginable qu’une agriculture ne soit pas « biologique » ? Comme souvent, quand un mot est utilisé avec un autre sens que ce qu’il signifie au premier abord, c’est qu’il cache une autre logique d’idée. Laquelle ? Les promoteurs de "l’agriculture biologique" voudraient se distinguer d'autres formes d'agriculture en enfermant l'agriculture classique dans une image d'agriculture "chimique". Pour présenter les avantages de leur produits, leurs producteurs s’appuient bien sûr sur la qualité de leurs produits, mais aussi sur une peur de la chimie. Ils utilisent un label "Agriculture biologique" ou "label AB".

Que garantit ce "label AB"?

Le "label AB" indique que l’essentiel des ingrédients que contient l’aliment devrait être issu de l'agriculture biologique, c'est-à-dire qu'ils ont satisfait à des pratiques spécifiques de production excluant, en particulier, l’emploi de semences génétiquement modifiées, d’engrais industriels, de phytosanitaires chimiques de lutte contre les parasites et contre les mauvaises herbes.
Il est normal que les consommateurs aient le souci de leur santé et de la qualité alimentaire de ce qu’ils consomment. Il est normal qu’ils aiment des produits qui ont le goût d’autrefois, des saveurs nuancées. Il est normal qu’ils veuillent comprendre les procédés de fabrication des aliments qu’ils achètent. La question est de savoir si le label « agriculture biologique » garantit réellement une qualité spécifique du produit final ?
Or ce bel idéal de "l'agriculture biologique" n'est pas si simple. Pourquoi?
• Les normes sont peu précises. La réglementation appelée « CE n° 834/2007 », ne fixe aucune obligation chiffrée, mais seulement des optimums vagues et imprécis dans des articles nombreux (art.): « Toutes les techniques de production végétale utilisées empêchent ou réduisent au minimum toute contribution à la contamination de l'environnement » (art. 12, § 1f).
• Les exceptions à la règle sont nombreuses. La réglementation autorise les producteurs "bio" à utiliser, en cas de besoin, des substances qui ne correspondent pas à l’idée que se font les consommateurs: graines OGM, produits phytosanitaires, engrais, etc. (art. 16, § 1).
• Il n’existe pas de normes de qualité spécifique. Les producteurs "bio" sont soumis à une obligation de moyens de production, mais n’ont pas d’obligation spécifique sur le résultat. On pourrait imaginer, puisque les produits "bio" sont vendus plus chers, qu'ils apporteraient aux consommateurs un résultat supérieur en qualité. Or ils doivent simplement respecter les normes de qualité des produits de l’agriculture classique sans être obligés à un résultat supérieur sur la santé.
• Le goût est d’abord une question de prix. Quand on achète une tomate, le prix est bon marché car l’agriculteur classique a privilégié la quantité produite alors que le producteur de "bio" privilégie le goût, et le goût a un coût. 

L'agriculture biologique serait-elle généralisable partout?

• Cette technique agricole serait-elle apte à nourrir 9 milliards d’habitants en 2050 ? C’est une question à résoudre. En effet les rendements de l’agriculture biologique sont de 20 à 40% inférieurs à l’agriculture classique.
Or, il existe, à côté de l’agriculture biologique, ce qu’on appelle une « agriculture intensivement écologique » qui permet d’assurer la progression des rendements tout en maintenant une saine gestion de l'environnement et de la qualité.
• Pour protéger l’intérêt des consommateurs, il est normal que la production agricole soit « certifiée » par des organismes indépendants. Ils contrôlent que les agriculteurs respectent les engagements qu’ils prennent, et qui mesurent les moyens mis en oeuvre et l’impact sur les résultats attendus. Ce n’est pas toujours le cas dans l’agriculture biologique qui est, le plus souvent, contrôlée par des organismes certificateurs dépendants de leur profession. Puisque ces produits sont vendus plus chers que les autres, il serait normal d’exiger que les normes de qualité soient plus exigeantes en terme de résultat. 

Conclusion

La prudence s’impose. Il ne suffit pas de s’engager sur des moyens pour que les résultats sur la santé et sur l'écologie soient garantis. La qualité se fait quelquefois au détriment de la quantité. Pourra-t-on nourrir la planète avec des rendements de l’agriculture bio qui sont très inférieurs à l’agriculture traditionnelle. Attention, à ce qu’une agriculture dite écologique ne devienne une forme d’ «esthétisme de luxe »: esthétisme du bon goût mais luxe à cause de son prix.

Pour aller plus loin...

a) L'agriculture biologique apporte-t-elle des garanties de santé ?

Même la très sérieuse Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC) répond à une question de leurs internautes relative aux liens entre cancer et aliments "bio": "Aucune étude scientifique convaincante n’a pour l’instant montré que les produits issus de l’agriculture biologique présentent un intérêt nutritionnel ou un effet protecteur supérieur aux autres aliments. Quel que soit leur mode de production, les fruits et légumes doivent faire partie du régime alimentaire quotidien de chacun, notamment parce qu’ils réduisent le risque de développer plusieurs cancers".
Prenons un exemple. Pour lutter contre certaines maladies des plantes, les producteurs agricoles de "bio" refusent d'utiliser des insecticides. Ils préfèrent des fumiers liquides qu'ils préparent à partir d'orties ou d'autres plantes. Ils épandent ces produits par exemple sur leurs plans de tomates pour faire fuir les pucerons ou pour empêcher l'apparition des petits champignons du mildiou. Or, le fumier d'ortie peut contenir, lui aussi, de très nombreuses bactéries. Est-on sûr que certaines d'entre elles ne sont pas dangereuses? Si le fumier n'est pas préparé à des températures de fermentation suffisamment importantes, certaines bactéries peuvent ne pas être éliminées du fumier. C'est pour cela que le ministère de l'agriculture classe ces fumiers dans la catégorie des "préparations peu préoccupantes", ce qui signifie, a contrario, qu'elles peuvent être un peu préoccupantes! Est-on sûr que les traces de fumier d'orties sur la peau des légumes sont moins dangereuses que les traces de pesticides?
Il ne s'agit pas de dire ici que les légumes "bio" sont dangereux. Ce qui est important, c'est que les produits vendus dans les marchés respectent bien les normes qui sont publiées dans le "Codex alimentarius".
La question n'est donc pas tellement de savoir si les insecticides ou les engrais sont dangereux. Un agriculteur classique qui voudrait produire des tomates rustiques, en les protégeant chimiquement contre les insectes parasites, produirait des tomates avec un bon goût. Sans être "bio", ces tomates auraient bon goût et ne seraient pas plus dangereuses pour la santé. Mais les quantités produites seraient moins importantes et le producteur de ces tomates serait obligé, lui aussi, d'augmenter son prix de vente. C'est pour cette raison qu'on dit que "le goût a un prix". En conclusion, c’est le consommateur qui choisit s’il veut une "bonne" tomate ou une tomate "pas chère".
Il est normal de se demander s'il y a des liens entre l'alimentation et le cancer. Mais la réponse est donc très compliquée et beaucoup de journalistes utilisent la peur pour vendre leur journaux. Seules des études épidémiologiques permettent de répondre à ces questions.
Les produits, quels qu'ils soient, doivent respecter les normes de qualité des produits de l’agriculture classique. C’est ce qui a fait dire à Alan Dangour, dans un rapport anglais officiel :« Du point de vue de la nutrition, il n’y a actuellement aucun élément en faveur du choix de produits bio plutôt que d’aliments produits de manière conventionnelle ». Alan Dangour, est l’auteur d'un rapport à ce sujet réalisé pour le compte de l’agence britannique des normes alimentaires. Cet interview a été publiée dans Le Figaro du 31 juillet 2009. 

b) L'agriculture biologique apporte-t-elle des garanties écologiques?

Prenons un exemple, celui des conséquences de l’agriculture sur les nappes phréatiques. On parle souvent des engrais contenant de l’azote qui s’infiltrent dans ces nappes d'eau souterraine. L’agriculture "intensivement écologique" en a le souci et développe des techniques consistant à faire après chaque récolte, des analyses de sol pour mesurer ce que les plantes n’ont pas consommé. Ils calculent ensuite la nourriture dont la plante suivante aura besoin. Ces mesures se font à plusieurs endroits dans chaque champ pour tenir compte des variations de sol et de leur capacité à bloquer ou non les éléments fertilisants. Ils utilisent des engrais dosés très précisément.
En agriculture biologique, les agriculteurs refusent d’utiliser des engrais industriels mais des déchets organiques nombreux, comme le fumier provenant des élevages. Ces produits ont des teneurs très irrégulières en azote ce qui risque de rendre difficile l’adaptation des quantités à épandre pour les ajuster aux besoins des plantes.
C'est pour cette raison qu'on parle également d'une autre forme d'agriculture intensivement écologique". Michel Griffon, ingénieur spécialiste à l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) l’explique très bien : « Cette agriculture écologiquement intensive est aussi une agriculture intellectuellement intensive. Il faudra mieux connaître l’écologie scientifique, bien comprendre les cycles du carbone, de l’azote, etc. Mieux connaître les circuits de l’eau, … ». 

c) L’agriculture biologique apporte-t-elle des garanties sur le goût ?

L’agriculteur traditionnel a privilégié la quantité produite pour baisser le coût. En effet, la plupart des consommateurs regardent d'abord le prix de vente. Les consommateurs de tomate choisissent, en général, le magasin où les tomates sont les moins chères. Pour augmenter sa "productivité", c'est à dire pour augmenter la quantité produite et baisser le prix, l'agriculteur traditionnel va, par exemple, choisir des semences qui réagissent rapidement à l’arrosage, au risque que la tomate se gonfle d'eau.
Au contraire, le producteur de "bio" privilégie la qualité et le goût. Pour ne pas utiliser d’insecticides, le producteur de bio va choisir une semence rustique qui a le goût d’autrefois, résistante aux parasites et à la sécheresse ce qui lui permet de moins arroser, etc..

Pour approfondir...

C'est quoi le "codex alimentarius"?

Le codex Alimentarius (ou codex alimentaire) est un ensemble de règles, réunies dans un livre qu'on appelle un "code" et qui impose des normes pour la production et la transformation des produits alimentaires. Il donne les normes et usages qui doivent être respectées pour assurer la sécurité sanitaire des aliments ou la protection des consommateurs et des travailleurs qui transforment les produits. Les normes peuvent concerner aussi la production de l'environnement. Le Codex alimentarius est un document rédigé par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les règles sont variables en fonction des possibilités de les atteindre. Par exemple on donne des limites à ne pas dépasser en nombre de bactéries par gramme ne sont pas les mêmes pour de la viande hachée ou pour des épices. En effet leurs éliminations posent des problèmes différents dans les deux catégories de produits.
En revanche les normes sont identiques entre de la viande bio et de la viande d'élevage classique.

C'est quoi une "étude épidémiologique"?

Le mot épidémiologie vient du grec Epidoemia. Il évoque tout ce qui peut influencer la santé des populations. On pense bien sûr aux maladies, mais aussi à l'alimentation. L'épidémiologie consiste à étudier la répartition, la fréquence et la gravité des états de santé de ces populations.
Ces études permettent de définir ce qu'il faut décider pour améliorer la santé et comment modifier ce qui peut augmenter les risques sur la santé.
Or, lorsqu'on est face à des causes multiples et compliquées, il faut essayer de distinguer les causes entre elles. Par exemple, quand on dit que la qualité d'un aliment peut causer un cancer, il faut séparer les consommateurs qui consomme cet aliment et ceux qui n'en consomment pas. Mais il faut aussi les interroger pour savoir si ce sont des fumeurs ou non, s'ils sont des buveurs d'alcool ou non. Il faut étudier leur consommation dans le temps et ce n'est pas toujours facile d'interviewer des consommateurs tous les cinq ans pour savoir leur état de santé. C'est pour cette raison que les études épidémiologiques sont compliquées et coûtent cher. Or elles sont indispensables car il ne suffit pas de faire des études en laboratoire sur des rats pour tirer des conclusions fiables.

C'est quoi la "productivité"?

Dans une activité de production, la productivité se calcule en mesurant l'efficacité relative d'un ou de plusieurs moyens mis en oeuvre pour la production. On analyse la productivité sur l'écart provoqué par une variation de ces moyens sur le résultat final de l'activité.
Par exemple pour produire des tomates, les moyens mis en oeuvre sont la surface utilisée, les semences, les engrais, l'arrosage, les produits pour assurer la défense de la plante contre les parasites, les moyens de récolte, le stockage, le transport jusqu'au consommateur.
Généralement, le moyen qui coûte le plus cher est la terre. C'est pourquoi, on dira que la productivité est sensible à la quantité de tomates produites par surface de terre. Si l'agriculteur arrive à produire plus de tomates pour une même surface sans trop dépenser en augmentant l'arrosage ou les engrais, on dira qu'il a amélioré sa productivité. S'il utilise des semences qui produise peu, il va réduire sa productivité.


Recherche agronomique

L'agronomie est la science de l'agriculture. Comme toute science, elle nécessite que des recherches soient développées pour améliorer les connaissances, mais aussi les techniques agricoles, en particulier en matière de semences.

Cycle du carbone

Le carbone est un élément chimique qui existe en abondance dans la nature, sous forme de charbon, de diamants. Composé à d'autres atomes, on le trouve aussi dans l'air avec le "gaz carbonique", dans les roches constituées de craie, dissous dans les océans, dans tous les êtres vivants et en particulier dans les plantes, etc... On appelle "cycle du carbone", le passage d'un stade à l'autre. Par exemple quand on brûle une plante, le carbone disparaît du bois et va dans le gaz carbonique.

Génétiquement modifié

Le mot "gène" vient du grec genosqui signifie naissance. C'est une unité de base d’information biologique qui se transmet de génération en génération dans es êtres vivants. Quand on modifie les gènes d'une graine, on dit que la plante sera un "OGM", c'est à dire un "Organisme génétiquement modifiée". 

Biologie

Mot composé des mots grecs logos et bios, littéralement "connaissance" et "vie". La biologie est la science de la vie.

Abord

Vient d'un vieux mot anglais "board", c'est à dire en bordure. Quand on parle de l'expression "au premier abord", cela signifie que c'est le "premier sens", celui qui vient spontanément à l'esprit. 

Chimique:

Le mot vient du latin "chimia" qui était utilisé dans le sens de l'alchimie, c'est à dire "l'art de transformer les métaux". La chimie est donc l'art de transformer certains éléments qui constituent la matière. 

Label

Mot emprunté  à l'anglais label qui signifie "étiquette". Un label est en quelque sorte une marque commerciale qu'on peut étiqueter sur un produit.

Parasite:

Mot empreint du grec "parasitos" qui qualifie celui "qui mange auprès de quelqu'un". On parlait ainsi d'un citoyen nourri aux frais de l'État, d'un prêtre adjoint aux prêtres ordinaires dans certains sacrifices et qui prenait part au repas ou d'un parasite qui payait son repas en faisant des bouffonneries pour amuser les convives.  En biologie, les parasites sont des êtres vivants, insectes, champignons ou mauvaises herbes, qui se nourrissent en concurrence avec un autre être vivant qu'on veut défendre contre ces parasites.

Ingrédient:

Mot latin vient de "ingredi",participe présent d'un verbe latin qui signifie "entrer dans". Un ingrédient est ce qui entre dans la composition d'un produit alimentaire.

Phytosanitaire:

Du grec phytos ("plante"), et du latin sanitas ("santé"). Se dit d'un produit chimique qui protège la santé des plantes contre les insectes (insecticides), contre les champignons (fongicides) et les plantes concurrentes (herbicides).

Nutritionnel:

Mot venant du latin nutritio «action de nourrir». Le mot la science nutritionnelle ou la manière de se nourrir.

Insecticides

Le suffixe "cide" vient du latin caedere "tuer, battre". Un insecticide est un produit chimique utilisé pour tuer des insectes qui peuvent nuire à la santé des plantes. On parlera aussi d'herbicides pour tuer des mauvaises herbes qui font concurrence à celle que l'agriculteur cultive. 

Régime alimentaire

Le mot régime vient du verbe latin regere « diriger ». Un régime alimentaire est donc une règle alimentaire qu'on s'impose pour se diriger vers un objectif: maigrir, se protéger d'une maladie, etc...

Mildiou:

Le mot vient du vieil anglais meledeaw, meldeaw signifiant  «rosée de miel». Il désigne une maladie qui provoque des émissions de substance collante provenant de champignons ou de pucerons. Le mildiou provoque des dégâts sur les feuilles de la vigne, des tomates, ou des pommes de terre

Nappes phréatiques

Vient du grec phreatos "puits" dont on tire de l'eau. Une nappe phréatique est donc une sorte de flaque d'eau souterraine dans laquelle on peut puiser de l'eau en creusant un puits ou un forage.

Eléments fertilisants

Vient du mot latin fertilis "fertile, productif, abondant". Un élément fertilisant est un produit qui va nourrir la plante pour lui permettre de se reproduire en abondance

Engrais

Vient du mot latin "crassus" (gras). L'engrais contribue à ce qu'une plante devienne non pas grasse au sens littéral du mot, mais grandisse. 

Organique

Le mot vient du latin organum qui a de nombreux sens dont celui "d'organes du corps", de "moyens". Or le seul moyen pour qu'un corps puisse vivre est qu'il soit composé de produits "organiques", c'est à dire de matière à base de Carbone, d'oxygène, d'azote et de tous leurs variantes. C'est pourquoi on parle aussi de "chimie organique". Quand un être vivant meurt, on parlera de déchets organiques, c'est à dire qui proviennent du vivant qu'il soit végétal ou animal. 

Azote

Le mot vient d'un radical grec qui zot qui signifie "pourvu de vie" Cela montre combien cet atome chimique qu'on appelle l'azote est indispensable à la vie.