Publication des premiers résultats de la pétition "les2ailes.com"

Pétition les2ailes

Le 7 février 2011, cette pétition a fédéré 11.000 pétitionnaires pour réclamer au parlement de voter un amendement valant moratoire sur la recherche embryonnaire.

Son initiateur, Stanislas de Larminat, a organisé une conférence de presse aux côtés de M. Michaël LONSDALE.

A cette occasion, Stanislas de LARMINAT a résumé les quatre thématiques développées dans cette pétition :

  • La dignité de l'embryon ne se mesure pas.
  • L'humanité de l'embryon ne fait aucun doute.
  • L'utilité de la recherche ne peut devenir un principe.
  • La liberté de la recherche ne peut être un absolu.
     
     
  • La dignité de l'embryon ne se mesure pas. 
    Les parlementaires doivent réapprendre que la dignité d'un individu ne se mesure pas à la quantité de ses « avoirs » sociaux ou physiologiques, mais au seul fait d'être un « être » humain. L'embryon humain perdrait-il son droit à la dignité faute de projet parental ? La personne âgée le perdrait-elle sans un projet filial porté par ses enfants ? Si on n'accorde pas à l'embryon un droit à la dignité, on sera incapable d'apporter une réponse sensée sur l'euthanasie. Pourquoi, demain, ne pas retirer sa dignité à une personne isolée parce qu'elle n'aurait pas de projet fraternel porté par ses frères en humanité ? Doit-on retirer sa dignité à l'embryon parce qu'il n'a pas de futur, et à la personne âgée qui n'a plus que son passé ? Serions-nous dans une civilisation du présent sans recul ni vision ?
     
  • L'humanité de l'embryon ne fait aucun doute. L’embryon est un être humain : c’est un être parce que ce n’est pas une chose ; il est humain, parce qu’il en peut donner naissance à un animal.
     
  • L'utilité de la recherche ne peut être érigée en un principe.
    Bien sûr qu’il faut avoir le souci légitime de « l’utilité de nos pratiques » mais cela ne doit pas lui donner le statut d'un « principe d’utilité ». Les pétitionnaires ne nient pas la nécessité, pour la France, de se doter de moyens efficaces pour la recherche médicale. Mais, en même temps ils savent que « la fin ne justifie pas les moyens ». C’est un proverbe de bon sens : l’utilité ne peut être un principe ayant même rang que celui de dignité. L’utilité des pratiques n’occupe qu’un rang second tant que tous les autres principes ne sont pas respectés, à commencer par celui de « dignité ».
     
  • La liberté de la recherche ne peut être un absolu. Comme toutes les libertés, celle de la science doit être limitée par des contre-pouvoirs. C’est le cas de la liberté du législateur, celles de l’exécutif ou d’un juge. Pourquoi la science ferait-elle exception ? La liberté, c’est un paradoxe, procède d’une obéissance à certaines vérités de bon sens. Privée de cet éclairage, la liberté perd toute pertinence quand elle est confrontée à l’action! D’ailleurs, les totalitarismes du XXème siècle ne s’y sont pas trompés : pour priver les peuples de liberté, ils les coupaient de toutes références à des valeurs, jusqu’à nier l’existence même de vérités anthropologiques ! Comme l’a très bien expliqué Michaël Lonsdale, « Refuser de donner à la « liberté de la science », une valeur absolue, c’est sauver tout à la fois, et la liberté et la science elles-mêmes ». C’est ce dont le parlement doit être le garant.

  

Michaël LONSDALE: "Ne pas protéger l'embryon, c'est malsain"

M. Lonsdale

M. LonsdaleA la veille du débat parlementaire sur la loi de bioéthique Michaël LONSDALE a pris parti pour l'embryon: "La loi protège l'embryon des pingouins, mais pas l'embryon des humains. C'est malsain !" a-t-il dit avec vigueur le 7 février 2011 !

Au cours d’une conférence de presse, Michaël LONSDALE a apporté son soutien aux 11.000 pétitionnaires qui ont signé un appel lancé sur le site "les2ailes.com" pour que les parlementaires votent un moratoire sur la recherche sur l’embryon.

Les propos de Michaël LONSDALE viennent peu avant la remise des Césars-2011 qui l’honorera d’une nomination pour le rôle du Frère Luc qu’il a tenu dans le film « Des hommes et des dieux ».

Sa réplique malicieuse, devenue célèbre, « laissez passer l’homme libre » a ému 3,5 millions de spectateurs.

Que pourrait être un « homme libre » quand on est scientifique, se demande Michaël LONSDALE ? Il ne pense pas que revendiquer cette « liberté de la science » telle qu’elle est présentée dans la société actuelle réponde à cet idéal. Sur cette question, Michaël LONSDALE s’inquiète : « De dérapages en dérapages, on irait vers une forme d’aliénation de la pensée éthique. Au bout du compte, grande serait la tentation pour les chercheurs de jouer « les apprentis sorciers ». La science elle-même en perdrait sa crédibilité. Refuser de faire de la « liberté de la science » un principe absolu, c’est sauver à la fois la liberté et la science ! »

Que répond Michaël LONSDALE quand on aborde l’utilité des recherches sur l’embryon ? « La médecine a, bien sûr, le devoir d’œuvrer à la guérison des maladies et handicaps de la vie. Elles sont sources de grandes souffrances ».

Malgré tout, faut-il encadrer ces recherches ? « L’utilité des pratiques n’occupe qu’un rang second tant que tous les autres principes ne sont pas respectés, à commencer par celui de dignité », dit une des motions de la pétition de "les2ailes.com". Rebondissant sur cette phrase, Michaël LONSDALE a été jusqu’à faire « une certaine éloge de l’inutilité ».

Il a repris l’exemple des moines de Tibhirine : « Quoi d’apparemment plus inutile qu’un moine ? Et pourtant, cette inutilité, est un révélateur du sens profond de l’humain. Je ne suis pas apte à juger de l’efficacité de la recherche embryonnaire, mais une législation qui ferait le sacrifice de renoncer à son éventuelle utilité, rappellerait à la société le sens de la dignité humaine, puisque l’embryon est un être humain ! ».

 

Réponses aux questions des journalistes

Quel espoir peut-on avoir pour votre pétition dans un pays où il y a tant d'avortements ? Pourquoi ne pas prendre exemple sur les autres pays ?

Pourrait-on imaginer un projet cinématographique sur la question de la recherche embryonnaire ? Quel serait la réaction du public ?  

Que demandez-vous clairement aux parlementaires ?

Comment expliquer le silence du Comité Consultatif National d'Ethique ?

 

Lettre ouverte aux députés

Xavier BRETON

Arrivée en 2CVStanislas de LARMINAT a remis, en main propre, et en présence de Michaël LONSDALE, une lettre ouverte destinée à chaque député.

La délégation s’est transportée en deux 2CV décorées aux couleurs de la France. « J’y vois le symbole d’une faiblesse des moyens mis en œuvre pour affirmer la force d’une conviction : l’embryon ne peut être considéré comme un matériel de laboratoire » a expliqué Stanislas de LARMINAT.

Cette remise s'est déroulée le 7 février 2011 devant la façade de l'Assemblée Nationale, en présence de la presse, juste après la conférence de presse au cours de laquelle Michaël LONSDALE a déclaré : "La loi protège les embryons de pingouins, mais pas les embryons des humains ! C'est malsain".

 

Texte de la lettre ouverte aux députés

Madame, Monsieur le Député

J’ai pris l’initiative de proposer, sur le site internet www.les2ailes.com, une pétition sur la recherche embryonnaire.

J’ai été surpris, autour de ce texte, et dans une démarche de démocratie participative, de fédérer 11.000 signatures. Une conférence de presse s’est déroulée ce 7 février. Par sa présence effective, Monsieur Michael LONSADLE a expliqué à la presse pourquoi il soutenait mon appel auprès de vous.

J’attire votre attention, sur trois points :

1°) Toutes vos circonscriptions sont concernées :

Les pétitionnaires de Paris et de la région parisienne ne représentent, en effet, que 30% des signataires.

Concernant la province :

  • 20 % des signataires de Province sont domiciliés dans cinq des grandes métropoles françaises (Bouches du Rhône, Haute-Garonne, Loire-Atlantique, Nord, Rhône).
  • Au-delà de ces grandes régions, 20 % des signataires provinciaux qui se sont mobilisés sont originaires d’une dizaine de départements moins peuplés (Morbihan, Maine et Loire, Hérault, Isère, Oise, Indre, Seine-Maritime, Alpes-Maritimes, Loire, Vaucluse)
  • C’est dire que les 60 autres % des signataires provinciaux sont originaires de partout en France.

Cette pétition restera ouverte jusqu’à la fin des débats sur la loi de bioéthique. Je vous tiendrai informé(e), le moment venu, de l’évolution du nombre de pétitionnaires.

De leur côté, sur le site www.les2ailes.com , les signataires seront informés des déclarations faites par chaque député pendant le débat et de leurs votes sur chacun des amendements proposés.

2°) La science nous prépare pour demain, des « embryons dits artificiels ». Il est donc urgent de statuer par une interdiction de la recherche sur tout embryon :

Deux raisons l’imposent ! Non seulement, les promesses thérapeutiques ne sont pas au rendez-vous après des années de dérogations accordées à la recherche embryonnaire.

Mais, surtout, les cellules souches, même adultes, après différenciation de leur « pluri-potence », pourront être utilisées pour la « production » d’ovocytes et de spermatozoïdes « artificiels ». Que dira le parlement lorsque ces cellules seront fécondées in vitro pour produire des embryons en série? Que décidera-t-on d’en faire ? Après en avoir qualifiés certains de « surnuméraires », ou accusés d’être « dépourvus de projets parentaux », on dira que ceux-là ne sont que des "embryons artificiels" ! Cette sémantique péjorative nous a fait et nous fera encore oublier leur vraie nature : ce sont des embryons.

On vous opposera également un soi-disant "principe d’utilité" en arguant que cette technique évitera des prélèvements douloureux d’ovocytes naturels chez la femme ! Mais l’utilité ne peut être un principe ayant même rang que celui de dignité. Que penser de ce culte rendu à l’utilité? Qui veillera à son éthique? Certainement pas l’Agence de Biomédecine composée exclusivement de chercheurs, et, donc, juge et partie. Se perdre dans des raisonnements sur l'outil qui sera utilisé pour la fin de l'embryon : l'utilité thérapeutique ou l'utilité médicale relève un peu d’une mascarade sémantique qui cache les vrais enjeux.

Aujourd'hui, le parlement a donc une occasion unique de décider un moratoire pour éviter la précipitation des chercheurs. C’est une opportunité majeure pour lui de se poser en garant éthique de la recherche. Il faut donc interdire que les embryons, quelques soit leur origine, naturelle ou artificielle, servent de matériel de laboratoire. Ne laissez pas votre bon sens être assimilé à de l’obscurantisme !

3°) La soi-disant « liberté de la science » ne peut vous être opposée.

La pétition ci-jointe rappelle que, comme toutes les libertés, celle de la science doit être limitée par des contre-pouvoirs. La liberté du législateur, celles de l’exécutif ou d’un juge sont des pouvoirs régulés par des contre pouvoirs. Pourquoi la science ferait-elle exception ? La liberté, c’est son paradoxe, est une obéissance à certaines vérités de bon sens. Privée de cet éclairage, la liberté perd toute pertinence quand elle est confrontée à l’action! D’ailleurs, les totalitarismes du XXème siècle ne s’y sont pas trompés : pour priver les peuples de liberté, ils commençaient par couper toute référence à quelque valeur que ce soit, allant jusqu’à nier l’existence même de vérités anthropologiques ! Refuser que la « liberté de la science », soit un absolu, c’est sauver en même temps la liberté et la science elles-mêmes. C’est ce dont le parlement doit rester le garant.

Je suis sûr, Madame, Monsieur le Député, que vous saurez aller au-delà de la forme de cette pétition qui, pour les uns sera un peu « accrocheur » -c'est la loi du genre- et pour d'autres légèrement humoristique. L’important n’est ni la qualité de son initiateur, ni la forme utilisée, mais le fond du texte ci-dessous.

Je vous prie de croire en l’expression de mes sentiments distingués.

Stanislas de Larminat,
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Pascal DUQUENNE - "Le huitième jour"

Entretien avec Stanislas de Larminat, recueilli le 28 janvier en présence de Pascal DUQUENNE, héros du film « le 8ème jour ».

 

Reportage de KTO