Le 3 avril 2018, le Sénat discutait d'un projet de loi pour faire de l’avortement un «principe fondamental de notre République». Le projet émanait de Laurence Cohen, sénatrice du groupe communiste.  Dans un ordre d'idée similaire, le philosophe Dominique Bourg va encore plus loin. Pour respecter le caractère systémique de la nature, il propose d’intégrer « les limites planétaires » dans la Constitution. 
Dominique Bourg est pourtant un des maîtres à penser du Collège des Bernardins en matière d'écologie. Sur quoi s'appuie Dominique Bourg? «Ces indicateurs de notre passage dans l’ère de l’Anthropocène offrent des seuils chiffrés qui peuvent être transcrits facilement dans les politiques publiques » , affirme le professeur de l’université de Lausanne. « Comment protéger le climat ou la biodiversité sans prendre en compte l’usage des sols, l’acidification des océans, l’usage de l’eau douce ou la pollution chimique ?». On voit dans cette liste que Dominique Bourg a appris par coeur la liste des "9 limites planétaires", présentées à Davos les 21-24 janvier 2015. Pourtant les scientifiques qui y étaient consultés reconnaissent qu'en matière de biodiversité, il peut « y avoir un risque important dans l’utilisation du taux d’extinction comme variable de contrôle » ou qu'en matière d'acidité des océans, « l'hétérogénéité géographique est importante est trop hétérogène pour devenir un thème de limite". 
Nous ne sommes donc pas face qu'à des incertitudes concernant la cause des variations climatiques. Mais qu'importe! Soutenu par plusieurs juristes, dont Marie-Anne Cohendet, Valérie Cabanes ou Bastien François, Dominique Bourg suggère à l’exécutif d’inscrire que « la République veille à un usage économe et équitable des ressources. Elle garantit aux générations présentes et futures un environnement sain et sûr en veillant au respect des limites planétaires, à savoir les grands équilibres interdépendants qui conditionnent l’habilité de la Terre... Nous sommes confrontés à un double problème de représentation. La perception du climat qu’ont ... les juges constitutionnels et des élus », souligne Dominique Bourg.
Comme à la belle époque des totalitarisme, la constitution deviendrait la charte de ce qu'il faut penser. Peu importe qu'il y ait pluralité d'expertises: "La perception du climat qu’ont les scientifiques diffère" ajoute Dominique Bourg. Il faut donc imposer un scientifiquement correct et créer "un Haut Conseil du futur, une sorte de mini-Giec qui décrypterait pour les responsables politiques les grands enjeux scientifiques"

Information: "Les2ailes.com"