Une allégation faisant état de la cause éventuellement humaine d’une pollution  planétaire (Climat, Ozone, etc…) doit être fondée sur des disciplines scientifiques rarement utilisées que sont l’identification des systèmes complexes. Le Giec qualifie cette discipline de « détection attribution ». Or il n’y a qu’une poignée de personnalités qualifiées à ce titre par le Giec. Faudrait-il encore juger leur compétence en la matière.
Quand il s’agit de pollutions locales, une allégation doit être fondée sur une autre discipline :  l’épidémiologie. Or, les compétences en épidémiologie sont rares.
Il n’est pas inutile de citer l’une d’elles : Catherine HILL. Elle ose affirmer que « Croire que l’environnement est une cause majeure de cancer est irrationnel. »

Commentaire "les2ailes.com"

 

Qui est Catherine Hill ?

Elle a dirigé le Service de biostatistiques et d’épidémiologie de l’Institut Gustave Roussy de 1994 à 2004. Cet institut est réputé en matière de cancérologie.

Elle a fait partie du conseil scientifique de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé,  et écrit régulièrement pour la revue « Sciences et Pseudo-Sciences », la revue de l’Association française pour l'information scientifique.

 

Environnement et cancer.

Catherine Hill ne se laisse pas intimider par Une étude britannique publiée en mars 2018 a montré que de nombreuses personnes croient que l’environnement joue une part importante dans le déclenchement des cancers.
 Une enquête d’opinion n’a jamais été une preuve scientifique établissant une relation de cause à effet. Catherine Hill affirme : « Croire que l’environnement est une cause majeure de cancer est irrationnel »[1].
En valeur absolue, il y a plus de cancers car la population augmente et qu’il y a une plus grande proportion de gens âgés. Mais si l’on compare la situation actuelle à celle d’il y a quelques années, à taille de population et répartition d’âges égales, l’incidence annuelle diminue nettement chez les hommes et est à peu près stable chez les femmes. La mortalité par cancer, elle, diminue pour les deux sexes.
D’une manière générale, de nombreux scientifiques se désolidarisent des propos apocalyptiques au point où Catherine Hill a cosigné une tribune libre dans Les Échos, dans laquelle elle s’insurge avec ses pairs contre le fait que « des prédictions catastrophistes sur les méfaits de la pollution sur la santé emplissent les médias, en particulier celles d’un médecin cancérologue attribuant 80 % des cancers à la pollution, voire plus. […]

La résurgence de peurs moyenâgeuses pourrait avoir des conséquences néfastes, car les gouvernements peuvent être incapables de résister aux pressions de l’opinion publique »[2]

Cancer et alimentation bio

Récemment, la presse française et internationale a largement relayé les résultats d’une étude française menée sur 69.000 personnes qui avait observé une réduction du risque de cancer de 25% parmi les participants consommant le plus de bio. 
Catherine Hill oppose à cette affirmation  « une autre étude, anglaise, sur 600.000 femmes n’a trouvé aucun effet de la consommation de bio sur ce risque de cancer. On ne peut donc pas conclure aujourd’hui que manger bio réduit le risque de cancer » [3].

Projet de loi sur les ZNT

La question des zones de non-traitement (ZNT) est à l’ordre du jour. L’idée serait d’interdire des toute pulvérisation de produit phytosanitaire à proximité de certaines zones habitées. Sous la pression de certaines mairies, le gouvernement évoque une distance de quelques mètres. Dérisoire disent les uns exigeant beaucoup plus. Certains viticulteurs associent une telle mesure à une expropriation et ne comprendraient pas qu’ils ne soient pas indemnisés à ce titre comme dans d’autres cas. Étant donné le mitage de l’habitat en zone rurale, il s’agirait de plusieurs milliards !
Mais serait-ce une mesure de santé publique ?
Sa réponse est la suivante : « face à des informations confuses, contradictoires, non hiérarchisées, voire complètement infondées, la population peut opter pour des stratégies individuelles de prévention aux conséquences catastrophiques. »[4]
Pour fonder de telles mesures, il faudrait commencer par se mettre à la place des agriculteurs eux-mêmes. Agnès Hill explique que, « pour savoir si un produit est dangereux pour l’homme, la première chose que l’on fait c’est que l’on commence par étudier les populations qui sont les plus exposées. Donc, ce qu’on fait pour ces histoires de pesticides, c’est que l’on va étudier les agriculteurs ou les épandeurs, les gens qui manipulent les produits ».

Le glyphosate est-il un « cancérogène probable » ?

Agnès Hill évoque le diazinon, le malathion et le glyphosate.  Mais, dit-elle, «  l’histoire du glyphosate se complique car le classement en cancérigène probable a été fait en 2017 et depuis, il y a eu une très grande étude américaine sur 54 000 épandeurs agréés dont 45 000 étaient exposés au glyphosate. On a regardé les risques en fonction de l’intensité de l’exposition et on n’a trouvé aucune augmentation du risque de lymphome qui était l’hypothèse que l’on voulait vérifier. Donc le glyphosate peut-être augmente le risque de lymphome ou peut-être pas. La situation est incertaine mais en tout cas, il serait la cause de très peu de cas »[5].

[1] « Cancer: «l’environnement joue un rôle très faible comparé au tabac et à l’alcool» (Interview par Cécile Thibert dans Le Figaro 4.2.2019)  -  http://sante.lefigaro.fr/article/cancer-l-environnement-joue-un-role-tres-faible-compare-au-tabac-et-a-l-alcool-/

[2] Cité dans « Alerte environnement » : http://alerte-environnement.fr/dossier-pesticides/une-nebuleuse/6/

[3] « Cancer: «l’environnement joue un rôle très faible comparé au tabac et à l’alcool» (Interview par Cécile Thibert dans Le Figaro 4.2.2019)  -  http://sante.lefigaro.fr/article/cancer-l-environnement-joue-un-role-tres-faible-compare-au-tabac-et-a-l-alcool-/

[4] Cité dans  l'Opinion, du 16 Novembre 2016

[5]Interview par Guillaume Erner, sur France Culture, le 10.9.2019 « Épandage de pesticides et santé : que dit la science ? »  https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/epandage-de-pesticides-et-sante-que-dit-la-science