L’actualité vient de nous obliger, à deux reprises, à élargir notre regard :
D’abord, une émission de TV5 du 5 mars 2016, intitulée "Aux portes du Cosmos", a expliqué, ce qu’étaient les "farfadets". Elle a reproduit d’incroyables images de ces phénomènes électriques, filmés en juin-juillet 2011 depuis la Station Spatiale Internationale. On connaissait les aurores boréales, mais les cosmonautes ont filmé des "phénomènes visibles transitoires" que les anglo-saxons appellent des "sprites", c’est à dire des esprits, et que les français appellent des "farfadets", du nom de ces petits personnages imaginaires du folklore français, d'une grâce légère et vive et doués de pouvoirs fantastiques ! Le Docteur Brian Tinsley, interviewvé dans l’émission, nous explique : "Nous nous rendons compte, de plus en plus, de la manière dont les changements climatiques imputables à l’espace, affectent, dans une certaine mesure aussi bien le temps qu’il fait quotidiennement que le climat".
Et puis, voilà que, le 31 mars 2016, le CNRS a publié des travaux expliquant comment la lune stimule le champ magnétique terrestre.
Certes, il ne faut pas nier une écologie anthropique qui explique que l’homme est cause de multiples désordres qui peuvent être graves, mais néanmoins locaux. Mais, une cosmo-écologie réparatrice pourrait bien être à l’oeuvre et autrement plus importante. La science nous rappelle en effet que nous sommes inscrits dans une dynamique cosmique qui nous échappe complètement ; il ne sert à rien de s’agiter. Nous pouvons tout au plus tenter de décrypter ce qui nous arrive, mais nous ne pouvons rien faire. Le développement durable est une douce plaisanterie.
Cette approche cosmo-écologique pourrait nous entraîner dans une dérive panthéiste consistant à penser que Dieu et le monde ne font qu'un,  et que le cosmos se confond avec le divin. Or la cosmo-écologie est chrétienne si elle est inspirée par Saint-Paul : "la création... sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu" (Rom 8,21).
Quels pourraient être les fondements scientifiques et théologiques d'un regard cosmo-écologique ?

Commentaire  "les2ailes.com"

1- Les rayons cosmiques, à l'origine des "farfadets".

Voilà comment Serge Tignères, le réalisateur de "aux portes du cosmos" explique les farfadets. Il s'agit d'une vulgarisation dont tous les éléments du discours ne sont pas toujours très scientifiques, mais qui permettent de se faire une idée:

Pour comprendre il faut remonter des milliards d'années, lors de l'explosion de gigantesques étoiles qu'on appelle des supernova. Ces explosions ont envoyé dans l'espace des gerbes de particules cosmiques. Mais  "le soleil est également un gigantesque aimant qui génère son propre champ magnétique. Il enveloppe la totalité du système solaire qu’il protège des agressions extérieures. Si l’activité du soleil est intense, ce champ magnétique se renforce. Les radiations cosmiques viennent rebondir sur cette défense. Par contre quand l’activité du soleil diminue, son champ magnétique s’affaiblit également. Les rayons cosmiques peuvent alors pénétrer dans le système solaire et atteindre l’atmosphère terrestre".

"Ces rayons cosmiques se mettraient alors à bombarder la partie supérieure de l’atmosphère en contact avec l’espace, l’ionosphère qu’ils déchireraient en profondeur.... Libérée par ce bouleversement soudain, l’électricité emmagasinée dans l’ionosphère pourrait descendre vers la terre...Lors des éclairs les plus puissants, la décharge électrique engendrée par la foudre provoque une montée vers l’espace selon un tracé incurvé. Une quantité incroyable d’électrons suit cette voie"

 

En grimpant, ils s’illuminent et prennent cette couleur rouge caractéristique. Les scientifiques pensent que ces gerbes d’électrons permettent de charger en électricité la partie supérieure de l’atmosphère. Si la vision ne dure que quelques mini-secondes, le processus peut se poursuivre pendant une à deux minutes. Les farfadets permettent donc la diffusion d’électrons dans les couches supérieures de l’atmosphère. Toutes les heures, 360.000 éclairs touchent la terre.

2-  Les particules solaires, à l'origine des "aurores boréales".

Voilà comment Serge Tignères, explique les aurores boréales. Il s'agit, encore une fois, d'une vulgarisation très simpliste qui permet de deviner ce dont il s'agit:

"La réponse se situe à la rencontre de la haute atmosphère et l’espace. C’est là que se déroule une bataille féroce dont l’aurore est le témoignage. Dans le rôle de l’attaquant, une étoile très active, le soleil. Il n’est pas seulement une source de lumière ou de chaleur. Lors d’intenses orages, il émet une quantité astronomique d’électrons et autres particules électrisées. Toutes ces particules se déplacent dans le vide spatial. Ce sont les « vents solaires », dont la puissance est telle qu’ils pourraient balayer et annihiler l’atmosphère terrestre".

"Heureusement la terre résiste à cette agression grâce à un bouclier, la magnétosphère. En fait, notre planète est un gigantesque aimant. Le champ qu’elle produit réagit comme un barrière face aux assauts du soleil".

Mais sous l'effet du bombardement des vents solaires, ce champ se déforme. On devine sur ce schéma qu'on est dans l'ombre magnétique du soleil qui est représenté au loin, derrière la terre. En même temps, les particules d'origines solaires rebondissent sur ce "bouclier": "Il bloque et détourne les vagues de vents solaires qui contournent alors la planète".

Mais, très loin de la terre, "c’est là que les électrons, les ions et les protons comme dans les turbulences d’une voiture, s’engouffrent dans un couloir situé du côté sombre de la terre".

 

 

 

 

 

"A une vitesse de 1000 km par seconde, quelques particules parviennent à emprunter la queue de la magnétosphère..."

"...pour repartir à l’assaut"

"Mais une succession de champs magnétiques terrestres les bloque à nouveau. Les particules qui ne parviennent pas à la traverser glissent alors sur sa surface pour aboutir dans des sortes d’entonnoir, les « cornes polaires »".

"Arrivées au dessus des pôles, les particules excitent alors les molécules présentes dans la haute atmosphère et forment des anneaux concentriques. L’aurore polaire se forme donc au dernier niveau de la ligne de défense de la terre, l’atmosphère . Sans cette fine couche, l’humanité serait directement exposée aux bombardements d’électrons venus du soleil. Elle n’y survivrait pas."

"Les images prises en haute définition par la Station spatiale internationale montrent que les aurores ne sont pas uniquement vertes. Leur sommet diffuse un halo de lumière rouge. Cette palette de couleurs différentes est produite lorsque la pluie d’électrons résiduels vient tomber sur la couche atmosphérique au dessus des pôles. Entre 200 et 500 km d’altitude, les électrons libèrent un peu d’énergie en entrant en contact avec l’oxygène. Le ciel prend alors une teinte rouge. Des électrons plus puissants parviennent à pénétrer des zones de l’atmosphère comprises entre 100 et 200 km d’altitude. Dopées à leur tour par l’oxygène, Ils colorent cette partie de l’aurore en vert . Enfin, une dernière vague d’électrons arrivent à atteindre des couches de l’atmosphère encore plus basse encore. Au contact de l’hydrogène et de l’azote qui s’y trouvent, ils prennent cette couleur rose si caractéristique".

"Ces variations colori-métriques dépendent donc de l’altitude. Elles prouvent que l’atmosphère a réussi à les arrêter avant qu’ils n’atteignent la surface de la planète L’apparition de la couleur rose est un bon indicateur de l’activité solaire et de la puissance des pluies électriques qu’elle engendre. Mais une aurore peut également changer d’aspect en quelques secondes. Elle peut soudainement onduler comme un serpent blessé. C’est le signe d’une attaque d’électrons plus importante que les autres".

 

3- Des phénomènes électro-magnétiques qui ont des conséquences sur notre climat -
Le rôle de la lune

a) L’impact des phénomènes électro-magnétiques sur le climat

 

Il faut absolument revoir cette émission "Aux portes du cosmos". Les images sont fascinantes. Le réalisateur de l’émission, Serge Tignères, n’est pas un scientifique, mais essaie de vulgariser ce qui est complexe. Il explique que les rayons cosmiques et solaires "pourraient être à l’origine de variations climatiques qu’on a trop tendance à attribuer aux émissions humaines du gaz carbonique". Comment ?
Serge Tignères, le réalisateur de "Aux portes du cosmos" se pose la question: "Cette débauche d’énergie peut-elle provoquer assez de farfadet pour influencer notre climat ?".

Il est allé interviewer le Docteur Brian Tinsley de l’université du Texas. "Même si ces théories sont encore expérimentales, certains éléments climatiques viennent les corroborer".
"Libérée par ce bouleversement soudain, l’électricité emmagasinée dans l’ionosphère pourrait descendre vers la terre. En parvenant dans les nuages, cette électricité provoquerait une autre réaction. Les particules solides et liquides qu’ils contiennent, les aérosols, pourraient se charger en électricité statique. Elles perdraient alors leur cohésion initiale, et se repousseraient comme les pôles opposés d’un aimant. Lorsque cela se produirait, les particules en suspension resteraient de petite taille, incapables de se changer en goutte de pluie. Elles formeraient alors de plus grand nuages".
Au cours de l’hiver 2010, l’Europe a été touchée par une exceptionnelle vague de froid provoquée par une zone de basses pressions localisées sur l’atlantique, identifiables par une énorme masse nuageuse. En l’espace de quelques heures, d’abondantes chutes de neige bloquent les routes et les aéroports. Ces désagréments seraient dus à une pluie électrique venue de l’espace. Les météorologues ne l’avaient pas prévue.

« Je crois que beaucoup de météorologues se sont concentrés sur ce qui se passait dans la partie la plus basse de l’atmosphère terrestre. Pendant longtemps, ils ont considéré que ce qui venait de l’espace n’avait aucun effet. Mais depuis quelques années, nous nous rendons compte, de plus en plus, de la manière dont les changements climatiques imputables à l’espace, affectent, dans une certaine mesure aussi bien le temps qu’il fait quotidiennement que le climat. » (Docteur Brian Tinsley)

En conclusion, on peut donc dire que le GIEC, en calculant un coefficient de sensibilité totale à l'activité solaire de 1,62 °C/W/m², donne une valeur qui revient à postuler que les variations d'activité solaire interviendraient sur le climat uniquement par leur composante énergétique (nous voulons dire les photons émis par le soleil, avec un maximum d'intensité dans le visible). Or, les variations d'activité solaire interviendraient aussi par une ou plusieurs autres composantes que leur composante énergétique. En effet, l'activité du soleil ne se limite pas à l'émission de photons. Le soleil émet aussi un "vent solaire" constitué d'un plasma de matière ionisée et ionisante, dont la terre est protégée en partie par son bouclier magnétique, que le vent solaire déforme d'ailleurs très fortement. Mais cette protection n'est que partielle. Des phénomènes comme les aurores boréales ou les orages magnétiques perturbant les communications radio pendants les éruptions solaires le montrent. D'autre part l'activité solaire induit un champ magnétique solaire variable, englobant l'orbite de la terre et au delà, qui constitue pour la terre un second bouclier magnétique d'efficacité variable qui protège partiellement la terre d'un autre rayonnement ionisant que le vent solaire, les rayons cosmiques interstellaires et intergalactiques, avec leurs gerbes de particules secondaires. 
On le voit, bien : presque tout reste reste à découvrir quant au comment. Le soleil ne manque pas de moyens pour que ses variations d'activité puissent influer sur l'intensité des rayonnements ionisants auxquels est exposée l'atmosphère, puis sur son ionisation, puis, par l'une ou par l'autre, sur la condensation en nuages des masses d'air sursaturées en vapeur d'eau, ou ensuite sur la coalescence ou non des gouttelettes des nuages en gouttes de pluie, et finalement par un ou plusieurs de tous ces moyens sur le climat. Avec son postulat arbitraire de rejet d'une influence possible de tous ces phénomènes, on est en droit de se poser cette question: le GIEC ne fournit-il pas là un bel exemple d'un  postulat scientifique à des fins politiques? Comment continuer à faire confiance au Giec?

b) Les phénomènes électro-magnétiques et la cosmoécologie

L’impact des rayons cosmiques pourrait ne pas se limiter à modifier notre climat. Prenons quelques autres exemples avec le « trou d’ozone » et la « biodiversité ».

* Le trou d’ozone

On voudrait nous faire croire que le « trou d’ozone » aurait été réparé grâce aux mesures de limitation d’émissions de chlorofluorocarbones (CFC) prises par la signature en 1987 de l’accord de Montréal. Or, on sait maintenant qu’il y a  des cycles annuels et pluriannuels dans le niveau des couches d’ozone polaires. Le Professeur Canadien Qin-Bin Lu, professeur de physique et d'astronomie à l'Université de Waterloo, pense que le trou de l'ozone doit tout ou presque, aux rayons cosmiques. Dans une étude parue dans la revue "Physical Review letters" du 20.3.2009, il montre la corrélation entre les rayons cosmiques et la déperdition d’ozone.

* La biodiversité

On voudrait nous faire croire que l’homme serait responsable aujourd’hui de la sixième extinction des espèces. On s’appuie sur un indice de "Variabilité Phylogénétique des Espèces" (PSV). Or l’étude "Planetary Boundaries: Guiding human development on a changing planet", pourtant reconnue par l’ONU, reconnait que les données globales ne sont pas disponibles au niveau mondial. En attendant, l’étude retient un autre indicateur qui est le "Taux Mondial d’Extinction". L’étude reconnait que cet indicateur n’est pas, non plus mesuré exactement. Tout cela fait dire à Christian Lévêque, de l’Académie d’Agriculture: "C’est une absurdité". L’effet mutagène des rayons cosmiques est en effet bien connu et l'idée de numériser ensemble des espèces n'a aucun sens car une espèce chez des microbes, cela n’a pas du tout la même signification que d'autres dans la nature. Il est possible de calculer un taux d’extinction global qui prétend mesurer le nombre d’espèces qui disparaissent en un temps donné. On ferait bien, en tout état de cause de méditer le  "Discours sur les morts" de Grégoire de Nysse[1], dans lequel il dit : "comme la vie est sans cesse mue du passé vers l’avenir et ne va jamais en arrière, la mort est ce qui suit toujours étroitement l’activité de la vie", influencé ici  par le philosophe grec Empédocle : " l’univers n’est que combinaison ou dissociation d’éléments appelés à se décomposer et à se recomposer". Les rayons cosmiques et leur effet mutagène pourraient bien jouer un rôle autrement plus important sur la biodiversité, en particulier des éléments les plus petits qui fondent notre environnement.

c) Le rôle de la lune sur le magnétisme terrestre

Le concept de cosmo-écologie nous vient d’autant plus à l’esprit, au moment où le CNRS publie[2], le 31 mars 2016, des travaux sur le rôle de la lune sur le magnétisme terrestre.
Le champ magnétique terrestre nous protège chaque jour des particules chargées et des radiations issues du rayonnement solaire. Ce bouclier est produit par la géodynamo : des mouvements rapides d'énormes quantités d'alliage de fer liquide dans le noyau externe de la planète. Pour maintenir ce champ magnétique jusqu'à aujourd'hui, le modèle classique réclamait que le noyau terrestre se soit refroidi d'environ 3 000 degrés sur les derniers 4,3 milliards d'années. Une équipe de chercheurs du CNRS et de l'université Blaise Pascal1 suggère au contraire que sa température a baissé de seulement 300 degrés. L'action de la Lune, négligée jusqu'à présent, compenserait alors cette différence pour maintenir la géodynamo active. Ces travaux sont publiés le 30 mars 2016 dans la revue Earth and Planetary Science Letters.
Le modèle classique de formation du champ magnétique terrestre soulevait un paradoxe majeur. Pour que la géodynamo[3] fonctionne, la Terre aurait dû être complètement fondue il y a quatre milliards d'années et son noyau aurait dû refroidir lentement d'environ 6800 °C, à l'époque, à 3.800°C aujourd'hui. Des travaux récents de modélisation de l'évolution précoce de la température interne de notre planète, et géochimiques sur la composition des carbonatites et des basaltes les plus anciens vont à l'encontre d'un tel refroidissement. Si des températures aussi hautes sont exclues, les chercheurs du CNRS proposent une autre source d'énergie dans cette étude.
La Terre adopte une forme aplatie, tourne autour d'un axe incliné qui oscille autour des pôles et son manteau se déforme élastiquement par effet de marée dû à la Lune. Les chercheurs ont montré que cet effet pourrait stimuler continuellement les mouvements de l'alliage de fer liquide qui constitue le noyau externe, et générer en retour le champ magnétique terrestre. Une puissance de 3 700 milliards de watts est constamment fournie à la Terre par transfert des énergies gravitationnelle et de rotation du système Terre-Lune-Soleil, et jusqu'à plus de mille milliards de watts seraient disponibles pour provoquer ce type de mouvements dans le noyau externe. Cette énergie est suffisante pour générer le champ magnétique terrestre ce qui, avec la Lune, résout le paradoxe majeur du modèle classique. Un tel effet des forces gravitationnelles sur le champ magnétique d'une planète est déjà amplement documenté pour "Io", "Europe", deux satellites naturels de Jupiter, et de nombreuses exo-planètes.
Comme ni la rotation de la Terre autour de son axe, ni l'orientation de cet axe, ni l'orbite de la lune ne sont parfaitement régulières, leur influence cumulée sur les mouvements dans le noyau est instable et peut faire fluctuer la géo-dynamo. Ce phénomène permet d'expliquer certains pulses de chaleur dans le noyau externe et à sa frontière avec le manteau terrestre. Historiquement, cela a pu conduire à des pics de fusion dans le manteau profond et à d'éventuels événements volcaniques majeurs à la surface de la Terre. Ce nouveau modèle souligne que l'influence de la Lune sur la Terre dépasse donc largement le simple cas des marées.
Les effets gravitationnels associés à la présence de la Lune et du Soleil induisent sur Terre la déformation cyclique du manteau et des oscillations de l'axe de rotation. Ce forçage mécanique appliqué à toute la planète induit de forts courants dans le noyau externe constitué d'un alliage de fer de très faible viscosité. Ces courants sont suffisants pour générer le champ magnétique terrestre.

4- La cosmo-écologie, un regard de raison

 

Lors de Rio 92, conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement, Ronaldo Rogério de Freitas Mourao[4] a prononcé une conférence sur une idée qui le séduisait depuis une longue date, l'écologie cosmique, qu'il définit comme la "branche de la biologie qui étudie les interrelations des êtres vivants entre eux et avec l'environnement cosmique". Selon l'auteur, " le XXIe siècle sera celui de l'écologie cosmique, avec les découvertes de la météorologie spatiale et la prévision des altérations des émissions cosmiques, en particulier celles provenant du Soleil...".
La planète terre est située à la fois dans l’univers et dans l’histoire de la planète-terre qui remonte à des millions d’années. Quand on observe le chaos cosmique et la très longue histoire de la planète terre qui a vécu des crises autrement plus graves que celle que nous vivons actuellement, on serait bien inspiré de cesser de nous alarmer. C’est ce qui fait dire au Professeur Michel Bassand : "Nous autres, êtres humains, sommes inscrits dans une dynamique cosmique qui nous échappe complètement ; il ne sert à rien de s’agiter... Nous pouvons tout au plus tenter de décrypter ce qui nous arrive, mais nous ne pouvons rien faire. Le développement durable est une douce plaisanterie... "[5].
Luc Ferry, dans  "Le nouvel ordre écologique", pense, lui aussi, qu’ « il faut accepter la réalité de notre totale immanence à la nature, à cette biosphère contre laquelle nous ne saurions nous révolter que de façon pathologique, donc provisoire et vouée à l’échec »[6].

L'écologie risque fort de se fourvoyer à force de géo-centrisme. Galilée nous a pourtant appris à avoir un regard hélio-centriste.

5- La cosmo-écologie, un regard de foi: une doctrine christiano-compatible

Mais, à trop être émerveillé par les phénomènes cosmiques, il est des dérives panthéistes que le christianisme nous permet d'éviter [7] :

a) Le Divin n'est pas cosmique
Le jésuite Louis Beinaert [8], rappelait que, « avec le christianisme, une nouveauté absolue fait son apparition ; le divin n'est pas cosmique, c'est une personne, un amour transcendant qui se révèle en Jésus-Christ, en qui habite la plénitude de la divinité et qui par lui se communique à l'homme même ».
Dans le panthéisme, Dieu et le monde ne font qu'un, le cosmos ayant tendance à se confondre avec le divin. Pour le chrétien, Dieu n'est pas la somme de tout ce qui existe, il est le "tout autre".

b)  Dieu est  « Créateur du ciel et de la terre ».
«Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre » : tel est le premier article de la confession de foi chrétienne.
Celui qui est à la source de la vie, Dieu, a tout créé. C'est dire que « tout ce qui existe dépend de lui et trouve en lui seul son fondement dernier » (Catéchisme des évêques de France, 1991, n°92).
La Création est un événement toujours actuel. Elle se poursuit aujourd'hui.
Saint Paul écrit que « la création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l'enfantement » (Rom 8, 22). Et Jésus : « Mon Père, jusqu'à présent, est à l'œuvre et moi aussi je suis à l'œuvre » (Jean 5,17). Nous croyons donc en un long engendrement, par l'Esprit, qui transforme non seulement l'humanité, mais le cosmos tout entier.
Saint Ignace disait que la Création est amour-en-expansion, qu'il y a « un dynamisme de l'Amour dans l'univers vers un point oméga, la dimension cosmique du dessein de Dieu ».

c) « La Création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu » (Rom 8,19).
Ce n'est pas seulement la relation de l'homme à la nature qui est en cause, mais la relation de l'homme à l'homme.
Notre rapport au monde est significatif de notre rapport à autrui.
C’est d’ailleurs le message de Laudato si par son leit-motif "tout est lié".
Le Pape François rappelle également que « Une Personne de la Trinité s’est insérée dans le cosmos créé, en y liant son sort jusqu’à la croix. Dès le commencement du monde, mais de manière particulière depuis l’Incarnation, le mystère du Christ opère secrètement dans l’ensemble de la réalité naturelle, sans pour autant en affecter l’autonomie » (Laudato si § 99). En cela, "Laudato si" n'est pas, à vrai dire, tant une encyclique écologique qu’une encyclique christologique.


[1] Troisième partie : défense du corps: « Il n’est peut-être pas inutile d’ajouter, s’il le faut, à notre discours, même si cela semble hors de propos, qu’à chaque instant la nature se prépare à la mort , et que la mort est en tout point unie à la vie dans son progrès à travers le temps. En effet, comme la vie est sans cesse mue du passé vers l’avenir et ne va jamais en arrière, la mort est ce qui suit toujours étroitement l’activité de la vie : de fait, dans le passé, cessent complètement tout mouvement de vie et toute activité. Ainsi, puisque l’inertie et l’inaction sont le propre de la mort, et que de toute façon elles suivent toujours par derrière l’action de la vie, il n’est pas faux de dire que la mort est entrelacée à cette vie; et d’ailleurs, une telle idée pourrait se trouver pour nous confirmée dans sa vérité par le témoignage de l’expérience elle-même : l’homme d’aujourd’hui n’est pas le même qu’hier en son substrat matériel, mais il est certain que toujours une partie de lui meurt, empeste, se corrompt et se voit expulsée comme hors de sa demeure, je veux dire de la constitution du corps; la nature emporte la puanteur cadavérique et rend à la terre ce qui est désormais en dehors du pouvoir de la vie. C’est pourquoi, selon la parole du grand Paul, nous “mourons chaque jour” (1 Cor. 15,31); nous ne restons pas toujours identiques dans la même [53] demeure corporelle, mais devenons chaque fois différents de ce que nous étions, sans cesse altérés, à force d’ajout et de rejet, comme en un corps nouveau. Pourquoi donc être dépaysés par la mort, alors qu’il a été démontré qu e la vie charnelle est préparation continuelle et exercice de la mort ? »

[2] Communiqué de presse : 
Travaux du Laboratoire magmas et volcans (CNRS/IRD/Université Blaise Pascal), faisant partie de l'Observatoire de physique du Globe de Clermont-Ferrand, à l'Institut de recherche sur les phénomènes hors-équilibre (CNRS/Aix-Marseille Université/Ecole Centrale Marseille) et à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNRS/Université Toulouse III - Paul Sabatier).
Références : The deep Earth may not be cooling down.. Denis Andrault, Julien Monteux, Michael Le Bars and Henri Samuel Earth and Planetary Science Letters. Le 30 mars 2016. doi:10.1016/j.epsl.2016.03.020.

[3] Quel est l’origine du magnétisme terrestre. Nous reprenons ici la vulgarisation de L’origine du magnétisme sur le site de Geo-mag et de « la recherche- actualité de la science »
Au XIXe siècle, les travaux de Michael Faraday et de James Maxwell ont montré que des courants électriques engendrent des champs magnétiques. Le noyau externe étant métallique et conducteur, il pourrait être parcouru par des courants électriques et donc engendrer un champ magnétique. Toutefois, si ce mécanisme était seul en jeu, le champ magnétique terrestre aurait disparu au bout d’environ 10 000 ans : la résistance électrique du fer liquide aurait entraîné la dissipation de toute l’énergie sous forme de chaleur.
Pour expliquer que le champ magnétique est variable et existe depuis 3,5 milliards d’années, il faut ajouter un autre phénomène : l’effet « dynamo ». Une dynamo consiste en un bobinage de fils électriques - généralement du cuivre - mis en rotation dans l’entrefer d’un électro-aimant. Le mouvement de la bobine produit du courant électrique dans les fils conducteurs. Ce courant génère un champ magnétique supplémentaire qui induit à son tour un courant supplémentaire.
Dans le cas de la Terre, le noyau externe jouerait le rôle du bobinage : il est en mouvement à cause de la force d’Archimède, résultant des différences de température et de densité dues à la solidification de la graine, ou de la force de Coriolis causée par la rotation du fluide. Cela explique comment le champ magnétique terrestre est entretenu mais en aucun cas comment il est né. Il existe plusieurs scénarios concernant l’origine de la dynamo, mais tous ces modèles restent incomplets. Aucun n’explique, par exemple, les inversions de polarité du champ magnétique.
Le champ magnétique décroît et l'on peut démontrer qu'en l'absence d'un mécanisme qui le régénérerait continuellement, il aurait disparu dans 15 000 ans.
On doit introduire enfin deux concepts : les champs poloïdaux et les champs toroïdaux. Un champ poloïdal (ou transversal) possède une composante radiale. Nous connaissons ce type de champ : les champs dipolaires sont poloïdaux. Par ailleurs, les champs toroïdaux sont en forme de tore ou d'anneau et ne possèdent pas de composante radiale. Dans la Terre, les champs toroïdaux sont confinés au noyau et on ne peut les détecter à la surface. Ils jouent néanmoins un rôle important dans la production du champ géomagnétique.

[4] Ronaldo Rogério de Freitas Mourào est un astronome brésilien bien connu du milieu astronomique français.

[5] Sociologue, professeur, directeur de l’Institut de recherche sur l’environnement construit (IREC) à  Lausanne. (« Métropolisation, crise écologique et développement durable », par Michel Bassand, p.58)

[6] » (Luc Ferry, « Le nouvel ordre écologique » 1992, p. 164)

[7] Nous reprenons ici, les trois pas du site jésuite http://www.apostolat-priere.org/chemins-spirituels-du-mois/une-experience-chretienne-millenaire/234-le-cosmos-est-vivant.html

[8] Louis Beirnaert (1906-1985)