« Pour pouvoir continuer à dîner en ville, la bourgeoisie accepterait n’importe quel abaissement » (extrait de « C’était de Gaulle », par Alain Peyrefitte).

« Nous sommes plus forts en raison de ce détour où nous sommes allés chercher nos raisons de résister », écrivait Albert Camus à un ami allemand en 1942. Certes, nos gouvernants ne sont pas comparables au pouvoir nazi des années 40-45. Il n’empêche qu’un état qui refuse d’organiser des débats contradictoires de manière transparente ne peut inspirer confiance. Il ne faut pas s’étonner qu’il perde la confiance des citoyens. Une part importante d’entre eux ressent le besoin d’entrer en résistance, surtout quand ils se sentent progressivement enfermés dans un réseau d’outils connectés qui contrôlent de plus en plus leur vie quotidienne. Qualifier de dictature la société qu’on nous propose est disproportionné. Pourtant, force est de constater que la France ne s’est pas dotée d’un conseil constitutionnel totalement abouti en termes de démocratie. Ce pourrait, pourtant, être un lieu ultime de débat contradictoire et public.
Le débat n’existe pas en matière d’écologie et de l’état de la « maison commune ». Il n’existe pas non plus sur l’état de la crise sanitaire. Poursuivons cette réflexion sur ce seul second point :
Pourquoi refuser de se faire vacciner ? Pourquoi contester le principe du « pass-sanitaire » ?

Analyse "les2ailes.com"


Un état qui refuse tout débat contradictoire public ne peut pas inspirer confiance

L’expérience montre que les grandes agences nationales spécialisées font, pour les unes, des analyses scientifiques trop partielles, voire militantes (GIEC, ANSES, Agence de biomédecine), et pour d’autres, prennent  des positions éthiques, voire idéologiques (CCNE, CNIL). L’État pilote ces agences, et s’appuie sur certaines personnalités comme Jean-François Delfrayssy, qui, tout à la fois préside le CCNE avec des positions très contestables et à qui il faudrait faire confiance quand il préside, sans aucune transparence, le Conseil scientifique Covid-19 du gouvernement. Il faudrait développer ces points pour montrer qu’il n’existe aucun débat contradictoire public sur ces sujets dès lors qu’ils ont des conséquences sociétales. 
Pourquoi faudrait-il faire donc confiance au discours publics sur la question sanitaire actuelle et suivre aveuglément une politique sanitaire quand on observe ce qui s’est dit depuis presque deux ans ?

  • Sur quoi s’est fondé l’État pour dire, en début d’épidémie, que les masques ne servaient à rien. Sur quoi s’est-il fondé ensuite pour l’imposer, même dans les espaces ouverts ?
  • Était-il légitime d’interdire des médicaments susceptibles d’atténuer la gravité de la maladie ?

Sans épiloguer sans fin sur certains médicaments, que penser du conseil d’état italien qui a reconnu que «  l’incertitude persistante sur l’efficacité thérapeutique de l’hydroxy-chloroquine n’est pas une raison juridique suffisante pour justifier la suspension de son  utilisation » ? Que penser de la déclaration du   Médecin Japonais OMURA SATUSHI, prix Nobel de Médecine, qui siège en France à l’Académie des Sciences en qualité d’associé étranger : « ne pas accepter l’Ivermectine, ce serait comme rejeter la Pénicilline en son temps » ? Pourquoi l’État a-t-il annoncé l’étude épidémiologique Discovery randomisée pour comparer l’efficacité du remdésévir, de la combinaison lopinavir/ritonavir et  de l'hydroxychloroquine  et pourquoi y a-t-il renoncé au vu des résultats partiels ? Pourquoi ne pas avoir fait confiance à la médecine de ville plutôt que de les inciter à envoyer leurs patients à l’hôpital ?

  • Qu’a fait l’État pour fournir les « munitions » indispensables aux services de santé pour mener la « guerre contre le Covid » ?

Pourquoi l’État a-t-il refusé d’’apporter son aide pour réactiver la Société LUXFER, seule Société en Europe, spécialisée dans la production de bouteilles d’oxygène médical ?

  • Les informations communiquées sur la mortalité du COVID étaient-elles objectives ?

L’État a successivement communiqué sur la mortalité , en ne fournissant aucune statistique sur les éléments de comorbidité, puis sur la saturation des services de réanimation, sans pour autant augmenter les capacités d’accueil dans les mois qui ont suivi, et enfin sur les cas de « tests positifs », sans préciser s’ils présentaient des symptômes de maladie, ni de quels variants il s’agissait. 
Pourquoi ne parlent-on plus que de contamination causée par le variant Delta sans fournir de statistiques de mortalité dudit variant ? Des maladies comme la bronchiolite sont réputées très contagieuses, en particulier dans le métro. Imaginerait-on d’interdire l’accès au métro de jeunes femmes mères d’enfants en bas âge pendant ces épidémies ?

  • Dans ce contexte, l’objectif d’atteindre une immunité collective n’est-il pas un prétexte guidé par la peur ?

Si l’épidémie de variants récents est moins grave que ce qu’on a présenté, pourquoi se focaliser sur une immunité collective au prix de mesures contraignantes. Pourquoi ne pas laisser agir l’immunité naturelle à travers des systèmes de défense naturels. À trop intervenir par ARN interposé, ne bouleverse-t-on pas les capacités de résistances individuelles à des épidémies futures ?

  • Le vaccin est-il efficace ?

Protège-t-il les vaccinés et réduit-il la gravité des maladies ? Les vaccinés peuvent-ils encore propager le virus de la maladie ? Quelles sont les statistiques des effets secondaires ? Les vaccins contribuent-ils à l’apparition de nouveaux variants du Covid ?

  • Le vaccin proposé est-il sans danger ?

Nous admirons le caractère novateur des technologies utilisées pour la production du vaccin (la même que celle utilisée avec succès pour les semences OGM). Les questions qui se posent méritent toutefois des réponses :
L’ARN du vaccin peut-il s’intégrer dans notre ADN ? Rudolf Jaenisch, biologiste des cellules souches et Richard Young, spécialiste de la régulation génétique, tous deux du Massachusetts Institute of Technology (MIT) — affirment aujourd’hui qu’ils disposent de « preuves sans équivoque que les séquences de coronavirus peuvent s’intégrer dans le génome ». Cette insertion génétique pourrait notamment expliquer les rares cas de personnes rétablies d’une infection.

  • Les vaccins sont-ils produits à partir de cellules embryonnaires ?

Le 6 mai 2021, Emmanuel Macron a appelé « les États-Unis à lever toutes les restrictions à l’exportation des composants de vaccins qui empêchent la production ». Il n’a pas précisé la nature de ces « composants ».
Évoquait-il certaines lignées de cellules fœtales apparaissant sous le vocable suivant : WI – 38, MRC- 5, PER C-6 et HEK 293. En ce qui concerne « HEK 293 », il s’agit du prélèvement d’une cellule rénale d’un embryon vivant ; le chiffre 293 correspond au nombre d’expériences faites par les chercheurs pour développer cette lignée cellulaire.


Toutes ces questions mériteraient des débats contradictoires et publics auxquels devraient participer les membres du conseil scientifique de défense.
L’État, au contraire, n’organise aucun débat contradictoire et utilise l’ordre des médecins pour faire radier ceux qui ne partagent pas le consensus.  Ce n’est pas nouveau, et c’est ce qui faisait dire à Jean Rostand que  « l’obligation de subir nous donne le droit de savoir ».
Il est regrettable que les medias enferment dans des étiquettes toute personne qui prétend au droit de savoir, ou au moins de s’interroger. Il est si facile de jouer d’invectives diverses :

  • « antivax » : Nous nous sommes fait vaccinés depuis des décennies contre la grippe et avons fait vacciner, en son temps et sans réticence, nos enfants.
  • « complotistes » : Les tenants du discours majoritaires ont des intérêts contradictoires, qu’ils soient politiques, financiers, ou philosophiques, etc… Tous ces intérêts seraient dans l’incapacité d’organiser un complot.

Jusqu’à quel degré accepter une société connectée ?

Les questions d’ordre médical sont très probablement secondaires dans les réflexions à tirer de la crise sanitaire récente.

En effet, le Sénat a édité en juin 2021 un rapport d’information[1] annonçant une « gestion des crises par le numérique », et tirant la leçon de la crise actuelle : « les perspectives ouvertes par le recours aux technologies numériques sont immenses, et la crise du Covid-19 n'a donné qu'un avant-goût des multiples cas d'usage possibles, à court, moyen ou long terme. ...  il serait irresponsable de ne pas se saisir de telles possibilités. .. les restrictions pourraient être ciblées sur un faible nombre de personnes…   contrôle… qui implique de croiser trois types de données : données d'identification, données médicales, et données de localisation (des plus intrusives, avec le tracking GPS, aux plus légères et occasionnelles, avec l'accès conditionnel à certains lieux, en passant par les données de localisation relative avec le contact tracing) ».
Le rapport du sénat évoque d’autres exemples : « En Corée du Sud, les habitants positifs d'un quartier pouvaient être géolocalisés sur une carte accessible à tous, et en Chine, on a vu d'honnêtes citoyens prendre eux-mêmes en charge la « police sanitaire » de leur immeuble. Plus généralement, le système du crédit social (cf. supra), s'il n'implique que rarement des sanctions effectives, se rattache à cette logique de contrôle social… » [2] . Le rapport reconnait que « ces outils sont les plus efficaces, mais aussi les plus attentatoires aux libertés ». Mais il ajoute aussitôt : « une fois de plus, il serait irresponsable de ne pas au moins les envisager».
Le rapport met en avant des cas extrêmes : « L'utilité des outils numériques dans la gestion de crise dépasse le seul domaine sanitaire, et s'étend également à d'autres types de crises, liées en particulier aux risques dits « NRBC », pour nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques, qui ont en commun de présenter un danger élevé et imminent pour la population ».
La question est de savoir si  ces contrôles s’imposeront uniquement dans ces cas « avérés ». Qui nous garantit que, demain, les contrôles numériques ne seront pas utilisés pour lutter contre le réchauffement climatique à cause prétendue humaine ? La fintech suédoise Doconomy a déjà lancé une  carte de crédit pour permettre à chacun de réguler une prétendue empreinte écologique qui deviendrait personnelle. À quand le quota individuel de CO2 et ce que le sénat appelle le « contrôle des transactions » ? Une fois le quota dépassé, serait-il permis de se déplacer?

De nombreux philosophes s’interrogent sur les risques de développement des « objets connectés ». L’homme n’est-il pas en train d’accepter de devenir, lui-même, un objet connecté dans les mains d’un pouvoir démesuré ?

La décision du Conseil constitutionnel

La décision  n° 2021-824 DC du 5 août 2021 commence entre autres par cette phrase : « Au vu des observations du Gouvernement, enregistrées le 29 juillet 2021 ... ». Le dit avis est annexé et évoque « une nouvelle poussée épidémique ayant le caractère d’une catastrophe sanitaire mettant en péril, par sa nature et sa gravité, la santé de la population ».
Le Conseil constitutionnel dit qu’« il n'appartient pas au Conseil constitutionnel, qui ne dispose pas d'un pouvoir général d'appréciation et de décision de même nature que celui du Parlement, de remettre en cause l'appréciation par le législateur de l'existence d'une catastrophe sanitaire et du risque qu'elle persiste dans les deux prochains mois, dès lors que, comme c'est le cas en l'espèce, cette appréciation n'est pas, en l'état des connaissances, manifestement inadéquate au regard de la situation présente de ces territoires ».
Deux contradictions émergent de cette phrase: « il n'appartient pas au Conseil constitutionnel… de remettre en cause … l'existence d'une catastrophe sanitaire ». Mais dans la même phrase, il ajoute « comme c'est le cas en l'espèce, cette appréciation n'est pas, … inadéquate au regard de la situation présente de ces territoires ». Il prétend qu’il ne lui appartient pas de juger mais il juge que la situation justifie l’appréciation du législateur.

Certes, l’État a mission d’édifier des règles quand la proportionnalité entre la nécessité et la contrainte sont respectées. C’est cette proportionnalité qui est garante du « bien commun ». Toute la question de la décision du conseil constitutionnel est bien là : Qui peut juger de la gravité de la situation et de la proportionnalité des règles édictées ?
Malheureusement, les députés et sénateurs n’ont pas saisi le Conseil sur ce type de question… comme s’ils étaient complices de l’appréciation de la situation, ne voulant surtout pas aborder la question qui est pourtant bien la motivation qui explique que des centaines de milliers de français s’opposent à ces mesures. Ils ressentent ce sentiment de disproportion.
Si le conseil avait été saisi sur ce point, en tant que requérant, ils auraient pu en appeler à des expertises contradictoires. Dès lors, l’avis des requérants se serait opposés à l’avis des membres du conseil scientifique du gouvernement. Les séances du Conseil constitutionnels étant public, le débat scientifique contradictoire aurait été public. C’est cela qui manque pour que le conseil soit une instance démocratique.

Conclusion :

Cette société où le débat démocratique est absent et qui en arrive à connecter les hommes et le pouvoir, n’est pas la société que nous voulons pour les générations futures.
C’est ce qui motive notre refus de la politique actuelle. Quant à se faire faire un test dans les profondeurs des fosses nasales toutes les semaines, nous ne croyons pas au caractère anodin de ces tests invasifs. Il existe des alternatives de tests salivaires qui ne sont pas reconnues par le pass-sanitaire. Pourquoi ?….

Nous respectons les personnes qui, en conscience, décident de se faire vacciner et préfèrent faire confiance aux autorités. Nous demandons à nos amis de respecter notre choix, aussi désagréable soit-il pour nous de ne plus les rejoindre dans nos « groupes théâtres », ni dans nos compétitions régulières de bridge, ni à des mariages, ni au restaurant pendant nos voyages communs… et tant d’autres.


[1] Rapport d'information n° 673 du 3.6.2021 fait au nom de la Délégation sénatoriale à la prospective   (http://www.senat.fr/rap/r20-673/r20-6738.html#fn37)

[2] Le rapport cite notamment :

- le contrôle des déplacements : bracelet électronique pour contrôler le respect de la quarantaine, désactivation du pass pour les transports en commun, détection automatique de la plaque d'immatriculation par les radars, portiques de contrôle dans les magasins, caméras thermiques dans les restaurants, etc. ;

- le contrôle de l'état de santé, via des objets connectés dont l'utilisation serait cette fois-ci obligatoire, et dont les données seraient exploitées à des fins de contrôle ;

- le contrôle des fréquentations, par exemple aller voir un membre vulnérable de sa famille alors que l'on est contagieux ;

- le contrôle des transactions, permettant par exemple d'imposer une amende automatique, de détecter un achat à caractère médical (pouvant suggérer soit une contamination, soit un acte de contrebande en période de pénurie), ou encore la poursuite illégale d'une activité professionnelle (commerce, etc.) en dépit des restrictions.