Les grenouilles se lassant

De l'état démocratique,

Par leurs clameurs firent tant

Qu’ils demandèrent un pouvoir plus citoyen,

Un roi subsidiaire sachant juger sagement .

Il leur tomba du ciel un roi bedonnant :

Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,

Que la gent marécageuse,

Gent fort sotte et fort peureuse,

S'alla cacher sous les eaux,

Jouir de jeux et autres plaisirs,

Dans les trous du marécage,

Sans oser de longtemps regarder au visage

Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.

Or il était hypocrite et menteur:

Évoquant l’écologie, à la première il fit peur;

Mais elle osa quitter sa tanière.

S’approcha, en récriminant 

Contre les virus dont le roi exposa le danger.

Une autre la suivit, le roi jouant

Des risques de guerre et de pénuries.

Il en vint une fourmilière ;

Et leur troupe à la fin se rendit familière

Jusqu'à sauter sur l’épaule du roi.

Le bon sire le souffre et joue toujours  de l’effroi.

Dieu en a bientôt la cervelle rompue :

« Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue. »

L’institution mondialiste leur envoie une grue 

Qui les croque, qui les tue,

Qui les gobe à son plaisir ;

Et grenouilles de se plaindre.

Et Dieu de leur dire :« Eh quoi ? votre désir

A ses lois croit-il nous astreindre ?

Vous auriez dû premièrement

Garder votre gouvernement ;

Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire

Que votre premier roi fut.

De celui-ci contentez-vous,

De peur d'en rencontrer un pire.»