Il est des anniversaires qui passent inaperçus. Celui de la publication scientifique de Hurd C. Willet, en février 1962, en est un exemple. Il fut un des premiers à remarquer une corrélation très significative « entre le nombre de tâches solaires et la moyenne mondiale de l’ozone total ». Voilà une occasion de prendre du recul sur le trou d’ozone dont on a longtemps dit qu’il était causé par les émissions humaines de gaz ChloroFluoroCarbonés (CFC). Pour plus d'information, télécharger ICI un dossier complet, voir Video : « Le mystère des cycles solaires » et lire la suite:

Analyse : Les2ailes.com

Un peu d’histoire pour comprendre.  L’historien, Paul Edwards, a rappelé, dans les années 1965, l’alibi des supersoniques transatlantiques. L’accusation de perturber la couche d’ozone avait été portée, comme par hasard, par un chimiste de Boeing, concurrent du Concorde. À partir des années 1970, quelques climatologues ont pris le relais, se fondant, moins sur des observations que sur des modélisations numériques. Parmi eux,  M. J. Molina et F. S. Rowland ont publié en 1974, dans la revue Nature, une étude sur les fameux CFC. Paul Crutzen fit une publication en ce sens en 1978. La réaction ne se fit pas attendre : DuPont de Nemours et les producteurs de CFC, de manière maladroite, financeront les rares scientifiques de l’atmosphère contestataires. Mais, aussitôt, ils se firent accuser de conflit d’intérêt.

L’absence de véritable critique scientifique, les climatologues de l’époque étant rarement des chimistes, amènera un changement graduel d’attitude de l’industrie des CFC. Ils avaient, en effet,  dès 1975, entamé un processus profitable de développement de substituts aux CFC.

L’étude de Molina et Rowland méritait-elle un prix Nobel ?

L’étude de Molina et Rowland se fonde sur une réaction entre la formule chimique des CFC, l’ozone et l’oxygène de l’air. Mais une réaction chimique, même plausible, vaut-elle relation de cause à effet au plan planétaire ? Les auteurs étaient-ils convaincus, utilisant à 15 reprises les expressions "estimé", "supposé", "grossièrement", "incertitudes substantielles", "peut-être comparable", "présumé", "possible", "vraisemblablement", "on croit que", "semble-t-il". Ils y reconnaissent d’ailleurs leur approximation en matière d'activité solaire: "Les intensités appropriée des UV solaires à une altitude de 30 km peuvent être incertaines par un facteur de 2 ou 3".

Même les rapports de l’Organisation mondiale météorologique (WMO), précisaient en 1985 que « le déséquilibre significatif de l'ozone limite la confiance à accorder aux prédictions du modèle des futurs changements d'ozone en réponse aux augmentations des concentrations atmosphériques de CFC, …» !

Qu’importe ! Le consensus apparent conduisit rapidement à la signature de l’accord de Montréal en 1985 interdisant l’usage des CFC. L’attribution d’un prix Nobel à  Molina, Rowland et Crutzen en  1995 venait justifier les décisions prises à Montréal.

Au cours des années qui suivirent, de nouvelles mesures permirent d’approfondir ce qu’avaient dit Hurd Willet dès 1962 :

  • En 1989, K. Angell (NOAA), montre un parallèle frappant entre le nombre de taches solaires et l'ozone global.
  • En 1993, le Programme mondial de recherche sur le climat (WCRP) conclut qu’un « soleil actif augmente la concentration d’ozone ».
  • En 1992, Hood et McCormack écrivent qu’il « est raisonnable de s'attendre à une variation de la quantité d'ozone en fonction du cycle solaire ».
  • En 1997, Soukharev de l'Université de St-Pétersbourg affirme que le cycle des tâches solaires joue un rôle majeur dans les variations de concentration d’ozone.
  • En 2009, le canadien Qin-Bin Lu s’appuie sur des données satellitaires et montre la corrélation entre les rayons cosmiques et l'appauvrissement de l'ozone. 
  • En 2015, David Evans publie un article sur sa « théorie solaire du délai de rajustement ». 

 Tout cela ne serait-il qu’une querelle d’experts ? Ce serait être complotiste que d’évoquer le revirement historique de DuPont de Nemours comprenant que les produits de substitution aux CFC se vendraient 15 fois plus chers que les produits d’origine.

Fallait-il se fonder sur les approximations scientifiques de la convention de Montréal, qui a successivement autorisé, puis interdit, les HCFC, HFC, PFC, Chloroalcanes, etc ?  À chaque fois, les pays en voie de développement ont été obligés de démanteler leurs flottes de navires frigorifiques utilisés pour la pèche ou pour le transport de la viande. Certaines incertitudes, censées justifier le principe de précaution, peuvent engendrer une certitude de gaspillage mondial, plus sûr que celui des ressources naturelles. Quand un problème est mal posé, comme celui de l’ozone, ce sont les ressources financières qui sont gaspillées ! A problème global, gouvernance mondiale ? Montréal a souvent été montré comme une illustration du bien fondé de cet adage. Reconnaîtra-t-on un jour que le fameux trou a été réparé par le soleil et qu’on aurait pu éviter de rendre les pauvres encore plus pauvres ?