Les agriculteurs se plaignent de traités de libre-échange qui les étranglent. Gabriel Attal veut les rassurer en déclarant en janvier 2024 dans une exploitation agricole de Haute Garonne : "La France s'oppose de manière claire à la signature du traité de libre-échange Mercosur".

Le Sénat a adopté le 16 janvier 2024 une résolution pour que l’accord Mercosur impose aux pays tiers les mêmes normes environnementales que celles exigées en France et en Europe aux agriculteurs. C’est ce qu’on appelle les « clauses miroirs » dans des accords de libre-échange.

Mais, aussitôt, le ministre donne une interview le 2 février sur RTL : « On a besoin d'échanges loyaux ». Où est la loyauté sans clause miroir ?

Et, en même temps, le « projet de loi d’orientation pour la souveraineté en matière agricole… », enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 3 avril 2024, expose que cette souveraineté « s’entend de sa capacité à assurer son approvisionnement alimentaire dans le cadre du marché intérieur de l’Union et de ses engagements internationaux » (Titre 1er, Article 1er, alinea 5).

Bref, le grand vent du large capitaliste ! Mercosur/UE, Ceta/UE, Nouvelle-Zélande/UE, etc …
Et quand la colère des agriculteurs se sera essoufflée, le parlement adoptera le Mercosur arguant qu’elle a obtenu une modification de sa rédaction le rendant acceptable !
D’une manière générale, qu’est-ce qu’une Europe qui s’interdit de fixer des frontières douanières ? Comment, dans ces conditions, parler de « souveraineté alimentaire » de l’Europe ?
L’Europe devient un grand marché mondial mettant en concurrence les plus productifs au détriment des moins productifs. Ce sont toujours les petits pays qui sont les perdants et dans les grands pays, les petits agriculteurs.
Dans ce contexte, les prix agricoles sont nécessairement à la fois plus bas et plus volatiles car soumis aux aléas climatiques mondiaux. Aucune loi Egalim, quelle qu’elle soit ne pourra dans ce contexte garantir des revenus décents aux petits agriculteurs.