Le souci contemporain de développer une véritable écologie circulaire  est bien illustré par le recyclage de l’eau dans les sucreries. Ce modèle leur permet maintenant de ne plus être implantées en bordure des rivières avec les risques de pollution que cette proximité pouvait entraîner. 

Curieusement, le processus sucrier utilise l’eau contenue dans la betterave, l’exploite à tous les stades de la production du sucre et finit par la restituer aux agriculteurs sous forme d’irrigation.

Le schéma ci-contre remonte toute la chaîne de production, en partant de : 

  • L’évaporation et la cristallisation sous vide qui produit de la vapeur haute pression
  • Cette vapeur est récupérée dans les turbines, réchauffée et comprimée par l’énergie des chaudières puis utilisée pour faire tourner un alternateur électrique permettant de produire l’intégralité des besoins électriques de l’usine.
  • A la sortie, la vapeur a une pression moins élevée, mais suffisante pour être utilisée dans des réchauffeurs qui vont contribuer à réchauffer les jus à toutes les étapes de la fabrication. 
  • L’eau, devenue tiède, est refroidie dans des réfrigérants aériens. Une partie s’évapore mais cette eau condensée est refroidie
  • Cette eau est récupérée pour laver les betteraves en début de process.
  • L’eau sale est envoyée dans des “bassins de décantation”. La terre se dépose au fond des bassins pendant l’hiver et le printemps : ces bassins sont étanches pour éviter de polluer la nappe phréatique. Les eaux de lavage contiennent des produits organiques qui fermentent dans les eaux et dégagent des produits azotés ou minéraux qui pourraient atteindre la nappe phréatique.
  • En début d’été, l’eau décantée est utilisée par les agriculteurs pour irriguer les cultures qui en ont besoin. Dans ce but, trois sites industriels (Artenay, Boiry-Sainte-Rictrude et Connantre) ont mis en place des réseaux d’irrigation. Généralement, la betterave n’est pas irriguée, car la betterave fabrique son sucre pendant l’été. Au contraire, les céréales (blé ou maïs) produisent des grains juste après la floraison qui nécessite beaucoup plus d’eau.
  • Le reste de l’eau de décantation s’est évaporée, et la terre peut être récupérée après quelques années de séchage par des utilisateurs qui en ont besoin.