Il fallait écouter sur BFMTV les contorsions de Guillaume Bardet expliquant ce qui l’a inspiré en dessinant le maître-autel de ND. Un vide symbolique que n’a pas su combler Mgr Ulrich. L’objectif de Guillaume Bardet était la « légèreté », de ne « tenir sur rien » ! On se demande pourquoi ? Le tombeau du Christ était-il léger ? Il avait également le souci que des non-croyants « comprennent qu’on est en train de parler de Sacré ». Objectif raté : Le président Macron a aussitôt déclaré que cela lui évoquait « la coque de Tristan ». Rien de sacré dans cette évocation !
Qu’a voulu évoquer le Président ? A-t-il voulu évoquer la "coque de Tristan Caine" pour envelopper les IPhones à la mode? Le très politiquement correct site ChatGPT s'est empressé de proposer plutôt une allusion au Tristan de la mythologie. Ce chevalier, est souvent associé à un bateau ou à une coque en raison de la manière dont il voyage sur la mer, que ce soit pour ses aventures ou son retour à la cour du roi Marc. La coque de Tristan symbolise donc une forme de voyage, d’errance ou de quête, une traversée entre deux mondes.
Source: BFMTV - minute 31 :16 / 2 :43 :02
Commentaire: Les2ailes.com
Le président Macron, en faisant cette comparaison, a peut-être voulu souligner que l’autel, avec ses formes et ses lignes, pourrait rappeler l’idée d’un vaisseau, une traversée symbolique, un lien entre la terre et le ciel, tout comme Tristan traverse des mondes entre l’amour, la trahison, et la mort dans la légende. Cela met en lumière la force de ce symbole dans la continuité de l’histoire, de la culture et de la spiritualité.
On n’est donc pas dans une symbolique sacrée, mais en pleine mythologie !
Pourtant les exemples ne manquent pas d’autels contemporains, dont les auteurs ont repris des symboles chrétiens. On aurait pu aller s’inspirer de l’Autel tétramorphe de l'église de l'abbaye de Clervaux au Luxembourg, ou celui de l’abbatiale de Saint-Gildas de Rhuys.
Retenons simplement celui, tout proche, àl’Eglise Saint Joseph des Carmes, 70 rue de Vaugirard, 75006 Paris. Les deux anges représentés rappellent la tradition remontant aux hébreux : Deux anges surmontaient le coffre de l’arche d’alliance, contenant la Parole et incarnant donc la présence de Dieu qui se fait par sa Parole.
Le maître-autel symbolise le tombeau d’où le Christ est ressuscité. Saint-Jean (Jn 20,12) relate que, parvenue au sépulcre au matin de Pâques, Marie Madeleine «vit deux anges ». Le tombeau vide est le symbole de la Parole qui, enfermée dans l'arche d'alliance, est devenue vivante par la résurrection du Christ!
C’est cette symbolique de Pâques que nous célébrons à chaque liturgie ! Les Eglises orientales ont gardé très actuelle cette symbolique du tombeau (Catéchsime § 1182)
Tout cela serait-il dépassé ? Il ne faut pas s'étonner du résultat quand on lit la consultation visant à sélectionner l’artiste ou groupement d’artistes lancée par l'archevêché de Paris pour la conception et la réalisation du mobilier liturgique. Elle n'a pas fait référence à la tradition des premières églises en matière symbolique:
"L’autel - À la fois pierre du sacrifice et table de communion où Dieu et fidèles partagent le pain vivant, l’autel est le signe majeur de la présence du Christ dans l’eucharistie, repas du Seigneur et célébration du sacrifice du Corps et du Sang de Jésus-Christ. Il est au centre du dispositif liturgique, visible de tous dès l’entrée de la cathédrale. Il est consacré suivant un rite solennel. Il est le signe de la rencontre entre l’immanence et la transcendance, lieu de l’humanité qui s’offre à Dieu et de Dieu qui vient à elle dans l’eucharistie. Dans la Présentation générale du missel romain, la table de l’autel est décrite comme traditionnellement faite en « pierre et même en pierre naturelle […] cependant, on pourra aussi employer un autre matériau digne, solide et bien travaillé ». Il sera disposé à la croisée des transepts, dans l’espace aménagé à cet effet sur le plateau liturgique."