« Maison de l'Inspecteur »

La « Maison de l'Inspecteur »

La « Maison de l'Inspecteur »

La « Maison de l'Inspecteur », 1 rue de l'Abreuvoir, devenu ensuite 23 rue du Parc, puis, actuellement 25 rue Paul Seramy, (à l'angle de la place Marrier de Bois d'Hyver), à Fontainebleau.

La « maison de l'Inspecteur » est en fait une des parties d'un ensemble au coin de la rue d'Avon et de la rue de l'Abreuvoir.

Une des parties appartint successivement à Mathieu Soin, peintre, mort en 1613 et sa fille Gabrielle Soin épouse Rameau puis à son fils, Toussaint Rameau, sieur de Villiers, puis à Jacques Gaboury et, en 1663, à Pierre de Launay. Ce dernier la vend en 1669 à Pierre Boileau, sieur de Puymorin, qui le cède à son frère, le célèbre Boileau. Les propriétaires suivants furent Jean-Baptiste Duché, puis Philippe Lemaye, puis en 1696 Louis de Caillebot de la Salle, puis Jacques Guestre de la Sauvagère, puis Marie-Thérèse de Longpré, et, en 1726, la famille de Forget. En 1783, Louis-Timoléon de Cossé-Brissac, grand pannetier de France, Colonel des Cent-suisses, acquiert l'hôtel, mais, quelques années plus tard, le duc de Brissac est une des victimes des massacres de septembre 1792. Les fonctionnaires républicains semblent ignorer sa fin tragique et le déclare émigré puisqu'il ne se présente pas lui-même devant les autorités municipales... bien empêché qu'il en était ! Dès lors, la maison est vendue comme bien national, le 9 prairial an III par le district de Melun, à Sieur Daniel Lombard, qui la revend quelques semaines plus tard à François Guilleminet qui la partagent. La maison principale passe successivement aux familles Lenormand, Mellerio, Richard en 1836, Kreubé, Lacodre en 1844, Barry en 1893. Le jardin est cédé par François Guilleminet à Claude Barthélémy qui le cède en 1817 à M. Gourié, puis en 1823 à Mme Borquet, et en 1833 à l'abbé Hue, frère du baron, puis en 1837 à M. Lheureux, et en 1840 à M. Delariotte qui le cède ensuite à Maurice de Cossé-Brissac pour agrandir la « Maison de l'Inspecteur ».

Une autre partie fût la propriété de Pierre Satery, qui vend à Claude Boullenac, « lavandier du corps de la Reine » en 1616. Il lègue à son voisin Toussaint Rameau. La maison est ensuite propriété de la couronne pour y être occupé par Philippe Boisseau-dit-Chatillon (+1713), gouverneur de l'Orangerie et jardinier de la Reine. Un incident dans sa cuisine du Château fut à l'origine de l'incendie du Château le 9.6.1702. Le sieur Chevallier lui succède comme Gouverneur de l'Orangerie. La maison est vendue comme bien national, le 9 prairial an III par le district de Melun, à Sieur Richer. Elle est rachetée par le Gouvernement pour devenir l'Hôtel de l'Inspection des Eaux et Forêts.

L'administration impériale des Forêts recherche "un sujet de bonne famille, ayant une belle éducation, pour être garde général des chasses et forêts de la couronne dans la Capitainerie de Fontainebleau". Jean-Charles-Nicolas de Larminat (voir le trombinoscope) voit sa nomination effective le 21.11.1806. Il a 29 ans. En raison de ses fonctions, il s'installe dans la "maison de l'inspecteur", propriété de la Couronne.

Il épouse Victorine MARRIER de Bois d'Hyver (voir le trombinoscope), dont l'hôtel était situé tout près. Il y reste, sauf une courte période en 1814, jusqu'en 1830. La révolution de 1830 surprend Jean-Charles-Nicolas de LARMINAT et certains chroniqueurs lui reprochent de sévir contre les délits de certains ouvriers carriers. Pendant les journées de juillet, un groupe d'entre eux, grossi il faut le dire par une partie de la population de Fontainebleau vient vociférer autour de la Maison de l'Inspecteur, brisant les fenêtres et souhaitant lapider le conservateur.

Le beau frère de J.C.N. de Larminat, Achille Marrier de Bois d'Hyver, lui succède dans ses fonctions et dans la maison jusqu'en 1848. Un décret-loi du 26.2.1848 donne la propriété de la maison à l'Etat qui le vend par adjudication en Novembre 1850. Achille Marrier de Bois d'Hyver se porte acquéreur. Il y fait de grandes améliorations et y meurt en 1874 et le cède à sa fille, épouse de Maurice de Cossé-Brissac dont la famille avait possédé la partie voisine de cet ensemble. Les boiseries du salon sont agrémentées de motifs de fleurs et de fruits reproduits d'après les peintures réalisées par Alexis Peyrotte au château de Fontainebleau. Les boiseries de la chambre sont en genévrier de la forêt. Le parc disposait d'une glacière. Les descendants Cossé-Brissac y habitent puis la vendent à M. et Mme Grandjean (tel : 01.60.71.10.42).

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La revue 'La Voix de la Forêt' consacre en 2012 un long article sur notre ancêtre Jean-Charles-Nicolas de Larminat, "un forestier précurseur ouvert au progrès".