La revue "La Recherche - L'actualité des sciences", fait état d'un événement qui pourrait faire accéder l'Académie des sciences française à une notoriété mondiale. Non pas, hélas, que ses membres fassent preuve de succès scientifiques ! Mais, à l'occasion de la prochaine conférence internationale sur le climat à Paris, l'Académie des sciences va publier un avis sur la question climatique. Et, chose inédite, à cet avis pourrait être annexé un point de vue minoritaire contestant l'influence humaine sur le climat.

Source: L'événement - 21/05/2015 par Yves Sciama

Retranscription: les2ailes.com

 Nous reprenons, mot à mot, le contenu de l'article de Yves Sciama

À l'heure où la France prépare la conférence internationale sur le climat, l'Académie des sciences va-t-elle relayer les thèses des climato-sceptiques ? L'institution pourrait rédiger un avis incluant un point de vue minoritaire contestant l'influence humaine sur le climat.

Depuis huit ans,l'atmosphère de l'Académie des sciences françaises est empoisonnée par la question climatique. Ses principaux dirigeants - les deux secrétaires perpétuels Catherine Bréchignac et Jean-François Bach, ainsi que son président Bernard Meunier - confirment qu'il est probable qu'. Il est trop tôt pour en connaître le con-tenu. Mais il pourrait remettre en question le rôle des émissions humaines de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane...) dans le réchauffement climatique.

Un tel avis serait du jamais-vu, non seulement dans les annales du Quai Conti, mais même au plan international - puisque aucune grande académie du monde n'a à ce jour fait pareil cadeau aux négateurs de la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique. Des négateurs qui, en trente ans d'existence, n'ont jamais dépassé 3 % des scientifiques publiant sur le climat. Même l'académie des sciences américaine, qui compte dans ses rangs des climatosceptiques éminents comme le physicien de la matière Freeman Dyson ou le climatologue Richard Lindzen, du MIT, a toujours clairement pris la défense du réchauffement climatique causé par l'homme - dans un pays qui est pourtant l'épicentre mondial des attaques contre la science du climat !

Mais l'événement serait aussi marquant car il coïnciderait avec l'accueil en France de la 21e Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les change-ments climatiques de 2015 (COP21). Fin 2015, cette grande réunion internationale sur le climat, dont François Hollande a fait son cheval de bataille, focalisera l'attention sur la France et les sciences du climat : les grands de ce monde seront réunis à Paris pour tenter de négocier des réductions coordonnées d'émissions de gaz à effet de serre. Cette conférence mobilise depuis des mois tous les réseaux diplomatiques français.

Comment en est-on arrivé là ? On sait que les deux porte-parole du climato-scepticisme français siègent à l'Académie des sciences : le géophysicien Vincent Courtillot et le géo-logue Claude Allègre - qu'un accident cardiaque a éloigné de la vie publique en janvier 2013, mais qui recommence à s'exprimer dans les médias. Ce que l'on connaît moins, c'est le degré important de proximité intellectuelle entre la « gouvernance » de l'Académie et le climato-scepticisme.

Ainsi, en janvier 2015, un des deux secrétaires perpétuels de l'institution, Catherine Bré-chignac, n'hésite pas à affirmer à La Recherche au détour d'une conversation sur le rôle de l'Académie que « les températures globales n'ont pas bougé depuis dix-sept ans ». Une description pour le moins rapide de l'actuel ralentissement de la hausse des températures de surface, qui n'est vraie que si l'on choisit soigneusement le début et la fin de l'intervalle de temps considéré... [...]