Le site du "courant pour une écologie humaine" a publié, le 19 novembre 2013, un article intitulé "Peut-on vraiment être climato-sceptique aujourd'hui?[1]". On y parle "d'obscurantisme" dont seraient atteints ceux qui refusent le "solide consensus" scientifique sur ce sujet ! Comment un mouvement, dont les valeurs sont aussi solides que respectables, peut-il être capable de dénoncer des consensus mensongers comme celui des cellules souches embryonnaires, mais devenir amnésique et ne pas imaginer que nous puissions être en face d'un pseudo-consensus au sujet de la cause humaine du réchauffement climatique?

Commentaire "les2ailes.com"

La recherche embryonnaire: un mensonge mondial !

L'ISERM affiche en haut de son site la phrase suivante: « Ces dernières décennies ont vu les recherches sur les cellules souches embryonnaires (ES) se développer considérablement. En effet, ces cellules ne cessent de susciter l’intérêt des chercheurs, notamment pour leur immense potentiel thérapeutique »[2].
Ce genre d'optimisme a fait l'objet d'un consensus apparent des chercheurs du monde entier qui affirmaient que le miracle de la thérapie génique embryonnaire était pour demain. Tous les medias n'arrêtaient pas de le répéter en boucle.
Seuls les organes bien informés et proches des mouvements sensibilisés par "l'écologie humaine" savent pertinemment qu'il s'agit d'un mensonge éhonté et le répètent depuis de nombreuses années. Ils sont maintenant un peu entendus. Pourquoi?
Parce que leur souci de la culture de vie les a incités à s'investir dans une recherche concurrente pour voir qu'il y avait, derrière ce mensonge mondial, une véritable culture de mort, celle de la recherche sur les cellules embryonnaires. L'académie pontificale des Sciences, VITA, et la Fondation Lejeune, savent depuis longtemps que ces cellules indifférenciées ont la propriété de se multiplier, à l'infini, en cellules identiques à elles-mêmes et ont donc un grand potentiel cancérigène, bien supérieur à celui des cellules souches adultes.
Consensus ne rime pas avec Veritas!

La recherche climatique: un autre mensonge mondial ?

Pendant le même temps, le Président Hollande a tenu des propos, à l'Élysée le 30 septembre 2013, pour remercier le Président du GIEC de lui avoir remis le rapport à l'intention des décideurs "qui confirme l'accélération du réchauffement climatique et son origine humaine et donc la nécessité d'agir vite et efficacement". Il en a profité pour saluer "la qualité du travail et la méthodologie remarquables du GIEC"[3].
Laurent Fabius venait d'accueillir la même délégation du GIEC au Quai d'Orsay en prélude à l'accueil par la France de la conférence Paris-Climat 2015 et avait dit: " Il y a devant nous un précipice : le grand dérèglement climatique. Nous pouvons encore l’éviter"[4].
Voilà donc nos politiques assénant leur confiance absolue dans la communauté scientifique qu'ils financent. Ils répètent leurs certitudes devant des médias complices.
On peut toutefois se demander si le politique n'a pas des doutes puisqu'il en appelle à la plus haute autorité religieuse pour avoir un appui ! En effet, le journal "la Croix" a annoncé le 8 janvier 2014 que, "selon ses informations", François Hollande serait reçu en audience privée par le pape François, probablement le 24 janvier, pour aborder des "sujets internationaux de préoccupation commune", dont le réchauffement climatique. Sébastien Maillard, journaliste de "la Croix" commente l'enjeu: "Paris présidera fin 2015 une grande conférence onusienne pour négocier un accord contraignant contre le réchauffement, et cherche à faire de celui qui a pris le nom de François d’Assise un allié pour la cause environnementale."

Pourquoi de telles difficultés de discernement?

Perdant tout esprit critique, les organes proches de l'écologie humaine n'arrivent pas à imaginer que ces affirmations concernant le climat  puissent relever d'un mensonge tout aussi éhonté que celui concernant les cellules souches embryonnaires.
Comment s'expliquer que le même effort de discernement ne soit pas mis en œuvre par les mouvements pro-vie? Pourtant, il est un certain écologisme qui développe une véritable culture de mort. Pour sauver la planète et le climat, il faudrait limiter une soi-disant surpopulation. Les leviers sont du même ordre, et la cause humaine du réchauffement climatique vient curieusement servir cette culture de mort.
Pourquoi "Consensus" rimerait-il tout d'un coup avec "Veritas"?
Pourquoi, dans un cas, celui de la recherche embryonnaire, être capable de contester des sources soi-disant consensuelles, et dans l'autre cas, celui de la cause humaine du réchauffement climatique, se contenter de répéter les lieux communs assénés par la communauté médiatico-politique ?
Nous voudrions sensibiliser ce courant d'écologie humaine pour qu'il développe le même niveau d'esprit critique sur ces pseudos consensus scientifiques. Point n'est besoin d'être un grand spécialiste. Il suffit d'aller aux sources, et de les lire avec un minimum d'attention, pour découvrir des éléments de doute:

Un simple esprit critique fait douter de la cause humaine du réchauffement climatique

Du 23 au 27 septembre 2013, à Stockholm, a été célébrée une grand-messe qui se renouvelle tous les cinq ans et au cours de laquelle est validée la quintessence des travaux scientifiques du Giec: le fameux résumé pour les décideurs, qui met à jour les données fondamentales du réchauffement climatique, sur lesquelles les gouvernants du monde entier vont s’appuyer pour élaborer l’avenir énergétique de l’humanité.
De tout le résumé pour les décideurs, l’assertion dominante est certainement la suivante :« La sensibilité climatique à l’équilibre est le changement de température globale à l’équilibre causé par un doublement de la concentration du CO2 atmosphérique. Elle est probablement dans la fourchette 1.5°C à 4.5°C, (haute confiance),  extrêmement peu probablement inférieure à 1°C, (haute confiance), et très peu probablement supérieure à 6°C (confiance moyenne)* »[5]. C'est bien le coeur du débat: de combien augmenterait la température si la teneur en CO2 doublait... à supposer encore que l'un soit la cause de l'autre et pas l'inverse ?
Le propos dudit "résumé" est toutefois assortie d'une note de bas de page qui jette le trouble sur cette belle assurance:* « Il n’est pas possible à ce jour de dire quelle est la meilleure estimation de la sensibilité climatique, du fait des discordances entre les valeurs résultant des diverses études et propositions de démonstration. » [6]
L'aveu vient donc du GIEC lui-même: il n'y a pas de consensus. Il y a des discordances entre les experts ! Qu'on se le dise: il doit réellement y avoir des débats violents internes pour que le GIEC reconnaisse cette absence de consensus. C'est probablement une des raisons qui a poussé les organisateurs de la réunion de Stockholm à se réunir à huis clos. Quand on se bat, dans une famille, on ferme en général les portes.

Les probabilités énoncées, en italique dans le texte original du résumé, respectent pourtant un barème précis et contraignant : Probable : 66%, très peu probable : moins de 10%, extrêmement peu probable : moins de 5%[7]. Voilà des fourchettes bien larges. Avec une sensibilité de 1°C, l’humanité n’a pas de souci à se faire : la concentration de CO2 peut doubler, ou même quadrupler, cela ne produira jamais qu’un réchauffement de deux degrés, dont près de la moitié a déjà été engrangée au cours du siècle passé. A l’autre extrême, 12 °C seraient catastrophiques.
De telles fourchettes ne font évidemment pas l’affaire des gouvernants qui ont besoin de certitudes. Le pire est que, malgré des moyens scientifiques énormes (satellites, balises océaniques par milliers, supercalculateurs), elles se sont élargies depuis le précédent rapport de 2007 : la limite basse probable est descendue de 2 à 1.5°C, la limite extrêmement peu probable de 1.5 à 1°C. Et là où une valeur la plus probable était indiquée (3°C), elle a disparu[8]. Non seulement le Giec avait surestimé dans le passé ses évaluations de la sensibilité climatique, mais ses connaissances ont régressé, en termes de précision. Le GIEC s’en explique dans une phrase complètement filandreuse qui suit immédiatement l’énoncé ci-dessus :«  La limite basse de la fourchette évaluée probable est donc inférieure aux 2°C du précédent rapport (2007), mais la limite supérieure est la même. Ceci reflète une meilleure compréhension (sic), une base plus étendue des données de température élargis dans l’atmosphère et les océans, et de nouvelles estimations du forçage radiatif »[9]. Comprenne qui pourra!

Mais certains participants ont raconté comment s'est passée la conférence de Stockholm. Et qu’apprend-on ? Les scientifiques du Giec acceptent de débattre avec les délégations gouvernementales, pas seulement de certaines appréciations qualitatives, mais de la valeur même du paramètre scientifique fondamental : la sensibilité climatique.
C'est ce qui s'est passé, à Stockholm, le jeudi 26 septembre 2013: le bulletin de LINKAGE, de l’Institut International du Développement Durable explique: "À propos de la sensibilité du climat à l’équilibre, plusieurs délégations, dont l’Australie, les Pays-Bas et d’autres, ont fait remarquer que l’information présentée dans le RE4 (Rapport d’Evaluation n°4 du Giec, en 2007) selon laquelle la limite inférieure de la marge évaluée «  probable » de la sensibilité du climat est inférieure à  2°C, peut être source de confusion pour les décideurs, et ont suggéré d’indiquer que cette limite est la même que dans les évaluations précédentes. Les APC [Auteurs Principaux chargés de la Coordination] ont expliqué que la comparaison avec chacune des évaluations précédentes du GIEC serait difficile, et un nouveau libellé a été élaboré en ajoutant que la limite supérieure de la marge évaluée est la même que dans le RE4"[10].
Ainsi donc, les limites, les fourchettes ne sont pas le fruits de constations scientifiques mais de négociations digne d'une foire aux bestiaux. On en arrive à dire à la fois une chose et son contraire dans le rapport de 2013 et dans le résumé ? Ou plus simplement à trafiquer les chiffres ? La suggestion de l'Australie et des Pays Bas n’a pas scandalisé les Auteurs chargés de la Coordination. A défaut de donner satisfaction sur ce point, ils ont souligné avoir consenti à ne pas revoir à la baisse la borne supérieure.

Des mensonges servant des intérêts prométhéens

Mais alors, dira-t-on, pourquoi cet acharnement des instances gouvernementales à financer des programmes climatiques aussi douteux? Cela relève du même acharnement que celui qu'elles ont eu pour financer la recherche sur les cellules souches embryonnaires.  Peut-être les politiques, passé un certain seuil de gaspillage d’argent public, préfèrent-ils continuer plutôt que reconnaitre qu’ils se sont fait abuser.
A moins que le politique ne serve ainsi des opinions avides de sentiments prométhéens du même ordre:
- celui de recréer un homme à travers un clonage reproductif, qui se sera développé au prétexte  des recherches sur un clonage dit thérapeutique,
- et celui de faire croire à une apocalypse climatique dont l'homme serait la cause. L'homme, en faisant croire qu'il peut éviter cette apocalypse, s'arrogerait une puissance recréatrice d'ordre divin.

Conclusion

Comment le "Courant pour l'écologie humaine" peut-il alors écrire "Il y a lieu ici de nous questionner sur notre rapport actuel à l’obscurantisme, à la science et plus largement à la vérité. ... Nous sommes aujourd’hui bien peu enclins à prendre en compte ce que la science dit sur le changement climatique. Et ce malgré même l’existence d’un solide consensus de la communauté scientifique au sein du GIEC"[11].
Le mot est lâché. Les climato-sceptiques seraient des "obscurantistes" ! La croyance est quasi religieuse en une "communauté scientifique" qui serait "consensuelle" !
Loin de nous l'idée de répondre à un qualificatif par un autre et d'évoquer un risque amnésique. Nous ferions preuve de désobligeance si nous n'avions développé ci-dessus des arguments étayant notre scepticisme. Malgré tout, nous voudrions rappeler que certaines formes médicales d'amnésie sont "comparables à un ordinateur dont le disque dur est capable de lire toutes les données qu'il contient mais dont le mécanisme d'écriture défectueux empêche tout nouvel enregistrement d'information."[12]
Comment les mêmes personnes peuvent-elles être capables de lire des données concernant les cellules souches embryonnaires, au mépris du consensus scientifique mondial, et être incapable d'enregistrement d' informations qui mettent en doute le pseudo consensus concernant la cause humaine du réchauffement climatique?
Il est un certain écologisme qui consiste à considérer l'homme comme un animal parmi d'autres devant tous se partager les ressources de la planète. L'écologie humaine a compris qu'il fallait commencer par "prendre soin de tout homme et de tout l'homme". Le progrès est considérable. Mais il ne suffit pas que l'homme soit au sommet d'un système de pensée pour faire de l'écologie humaine. Si elle est fondée sur des idéologies, la dite écologie humaine ne tarderait pas à s'effondrer et à décevoir les jeunes générations.


[1] http://www.ecologiehumaine.eu/peut-on-vraiment-etre-climato-sceptique-aujourdhui/

[2] Article INSERM "les cellules souches embryonnaires humaines"

[3] Source: communiqué de presse de l'Elysée

[4] Discours de Laurent Fabius du 30.9.2013

[5] "The equilibrium climate sensitivity ... is defined as the change in global mean surface temperature at equilibrium that is caused by a doubling of the atmospheric CO2 concentration. Equilibrium climate sensitivity is likely in the range 1.5°C to 4.5°C (high confidence),  extremely unlikely less than 1°C (high confidence), and very unlikely greater than 6°C (medium confidence)" (Source IPCC - Climate Change 2013- The Physical Science basis- Résumé pour les décideurs- Working Group I- Contribution to the 5th assessment report of IPCC-  § Quantification of Climate System Responses: Page 14, section D2, deuxième puce)

[6] "No best estimate for equilibrium climate sensitivity can now be given because of a lack of agreement on values across assessed lines of evidence and studies" (Source IPCC - Climate Change 2013- The Physical Science basis- Résumé pour les décideurs- Working Group I- Contribution to the 5th assessment report of IPCC-  § Quantification of Climate System Responses: Page 14, section D2, deuxième puce)

[7] Résumé pour les décideurs du 4ème rapport d'évaluation du GIEC de 2007 (note de bas de page n°6 de la page 3)

[8] La comparaison exacte des deux résumés pour décideurs est la suivante:

Résumé pour les décideurs du 4ème rapport du GIEC de 2007

Rapport de l'IPCC "Climate change 2013"
The Physical Science Basis- Summary for Policymakers - Working Group I - Contribution to the 5th assessment report of the IPCC" (Page 14, section D2 "Quantification of Climate System Responses", deuxième puce)

« La sensibilité climatique à l’équilibre est une mesure de la réponse du système climatique à un forçage radiatif constant. Ce n’est pas une projection mais elle est définie comme le réchauffement global moyen de surface à la suite d’un doublement des concentrations de du CO2.
Elle est probablement située dans la fourchette 2 à 4,5°C avec une valeur la plus probable de 3°C et il est très improbable qu’elle soit inférieure à 1,5°C. Des valeurs considérablement supérieures à 4,5°C ne sont pas à exclure mais la correspondance des modèles et des observations n’est plus aussi bonne pour ces valeurs ».

« La sensibilité climatique à l’équilibre est le changement de température globale à l’équilibre causé par un doublement de la concentration du CO2 atmosphérique. Elle est probablement dans la fourchette 1.5°C à 4.5°C, (haute confiance),  extrêmement peu probablement inférieure à 1°C, (haute confiance), et très peu probablement supérieure à 6°C (confiance moyenne)*

*Note de bas de page : « Il n’est pas possible à ce jour de dire quelle est la meilleure estimation de la sensibilité climatique, du fait des discordances entre les valeurs résultant des diverses études et propositions de démonstration. »


[9] "The lower temperature limit of the assessed likely range is thus less than the 2°C in the AR4, but the upper limit is the  same. This assessment reflects improved understanding, the extended temperature record in the atmosphere and ocean,  and new estimates of radiative forcing." (Source IPCC - Climate Change 2013- The Physical Science basis- Résumé pour les décideurs- Working Group I- Contribution to the 5th assessment report of IPCC-  § Quantification of Climate System Responses: Page 14, section D2, deuxième puce)

[10] Source: Bulletin des Négociations de la Terre de l'IISD reporting-services, § D. Comprendre le système climatique et ses changements récents - Évaluation des réponses du système climatique. (L'IISD est une fondation canadienne créée et financée pour l'essentiel par John McCall MacBain)

[11] Article de Guillaume Emin du 19 novembre 2013

[12] Wikipedia Amnésie