Dans le Daily Telegraph le journaliste, Christopher Booker, interpelle Rajendra Pachauri, président du GIEC en listant « les questions auxquelles le Dr Pachauri doit répondre ». L’article soulève de sérieux soupçons sur l’intéressé de faire peu de cas de conflits d’intérêts entre sa mission auprès du GIEC et l’entreprise dont il est le dirigeant….
(source : « telegraph.co.uk » du 26 décembre 2009),

Commentaire de « les2ailes.com »

Cet article a remis au devant de l’actualité la biographie de Rajendra Kumar Pachauri qui préside le GIEC-IPCC. Cet  ingénieur en Génie mécanique et génie électrique de l’université de Jamalpur en Inde –si l’on en croit la biographie de Wikipedia- a commencé sa carrière à la compagnie « Locomotive Works Diesel ». Il a poursuivi ensuite un doctorat de génie industriel et d’économie aux USA, avant de rejoindre le groupe de consulting TERI comme directeur à l’âge de 41 ans. Il a ensuite occupé diverses fonctions administratives auprès de certains gouverneurs de l’Inde par exemple au Conseil d’administration du Centre Indien pour l’Habitat en 1987. Il a ensuite été conseil pour diverses entreprises, y compris l’entreprise pétrolière GloriOil, et le fameux Chicago Climate Exchange d’Al Gore.
C’est seulement en 1997 qu'il a été élu Vice-Président, puis, en 2002, Président du Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques (GIEC-IPCC). Le reproche est souvent fait aux « climat-sceptiques » de  ne pas être des climatologues. On peut se demander si  le cursus du Dr Rajendra Pachauri lui donne une plus grande légitimité en sciences du climat pour présider le GIEC.

Mais, ce que le journal Daily Telegraph  reproche surtout au Dr Rajendra Pachauri, c’est, parallèlement à ses fonctions,  d’être directeur général de l’institut privé TERI (« The Energy and Resources Institute ») qui intervient comme « consultant auprès de banques importantes comme le Crédit Suisse et la Deutsche Bank, au Changement Climatique de Chicago, le plus grand négociant du monde dans l'achat et la vente du droit d'émettre CO2 ». L’information a provoqué une tempête médiatique dans la presse indienne. Le journaliste poursuit en disant qu’« après lui avoir demandé s'il avait l'intention d'engager une procédure judiciaire sur cet article, le docteur Pachauri a répondu qu'il ne s'était pas encore décidé. Mais Teri a publié un communiqué  de Presse faisant la liste de ses principaux griefs contre l'article. Un premier point ressort de ces réponses consiste en ce qu’ils ne contredisent pas de ce que nous avons écrit. Le Docteur Pachauri ne nie pas qu'il tient toutes les positions mentionnées dans notre article, comme donnant des conseils sur le changement climatique aux organes » en question.

Le Dr Rajendra Pachauri reconnait que Teri a reçu, pour ses services, « 100.000 euros de la Deutsche Bank et 80.000 $ de Moteurs Toyota… ».

L’article du Daily Telegraph  accuse le Dr Rajendra Pachauri d’avoir également  « des liens avec le Groupe Tata, le plus grand empire privé d'affaires de l'Inde, avec des intérêts dans les industires du charbon, de l'acier et de l'énergie renouvelable ». Le groupe Tata construit actuellement « une des plus grandes centrales thermique au charbon du monde dans l'état de Gujarat ». Ce site industriel reçoit près de 1 milliards de $ de « prêts verts » à taux bons marchés de la World Bank and the Asia Development Bank, pour laquelle le Dr Rajendra Pachauri agit comme conseiller. Le motif invoqué que cette usine, pourtant thermique, « émettra du CO² à une intensité inférieure à celle des vieilles centrales thermiques indiennes ». L’article du Daily Telegraph s’émeut qu’une usine thermique anglaise, beaucoup plus petite, en cours de construction à Kingsnorth dans le kent, doive payer des millions de livres sur les factures d'électricité pour acheter ces mêmes "crédits" pendant qu’en Inde, l'ONU les attribue gratuitement pour aider Tata à construire une usine qui sera responsable de l’émission de 26 millions de tonnes par an de CO2, deux fois plus qu’à Kingsnorth. Le journal s’émeut que le même groupe Tata puisse « fermer en Angleterre son aciérie de Corus à Redcar, pour faire une économie potentielle de  £ 600 millions en " crédits d’émissions de carbone", tandis qu'en Inde il gagnera la même somme semblable de « crédits carbone » de l'ONU en construisant une usine de capacité semblable dans Orissa. Il fera ainsi un gain potentiel de £ 1.2 milliards, au détriment de 1,700 emplois sur Teesside, sans aucune réduction complémentaire de quantité de CO2 émis dans l’atmosphère ».

Le Dr Rajendra Pachauri est accusé, par exemple, d’avoir également effectué deux contrats de recherche pour  « l'Initiative Globale de Bill Clinton », qui contribue à la construction du  plus grand " parc solaire" mondial près de la frontière Indo-pakistanaise… projet est estimé à un investissement de 10 milliards de $.

Dans un article paru sur le même média le 20 décembre 2010, le journaliste accusait le Dr Rajendra Pachauri -en le qualifiant de Guru- de "faire fortune à partir de ses liens avec des compagnies pratiquant le commerce de crédits carbone". et d'avoir été, également, "conseiller en énergies renouvelables et durables pour le compte du Crédit Suisse et de la Fondation Rockfeller"
Le journaliste estime que les premières réponses apportées par le Dr Rajendra Pachauri à cet article « laissent beaucoup de questions sans réponse ».
Cet article, curieusement n'a eu aucun écho en Fance. Il a pourtant été repris, y compris aux USA, au point de servir d'appui à une question posée à Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies lors d'une de ses conférences de presse.