Le Saint Siège a publié le 18 octobre 2016, de nouveaux statuts pour l’Académie Pontificale pour la Vie, pour application à compter du 1er janvier 2017. Dès l’article 2, il est précisé que sa mission est de « Former une culture de la vie ». Son nouveau président, Mgr Paglia, a précisé que, avec ces nouvelles directives, « l’Académie ne devra pas seulement s’arrêter sur les question traditionnelles de la bioéthique », mais que s’ouvre une perspective qui englobe « des implications sociales, économiques et écologiques ».
Qu’en est-il et pourquoi faut-il accompagner nos conceptions de l’écologie d’une véritable « culture de vie »?

Sources : « Statuts de l’Académie Pontificale pour la Vie »

Commentaire "les2ailes.com"

1- La structure actuelle de l’Académie Pontificale pour la Vie

Son président est, depuis le 15.8.2016, Mgr Vincenzo Paglia.
Son chancelier est depuis 2011 Mgr Renzo PEGORARO
Les académiciens français sont : Pierre Ambroise-Thomas, Tugdual Derville, Charles Chapron, Bernard Kerdelhue, Jean-Marie Le Méné, Birthe Lejeune, Marie-Odile Rethoré, Marie-Luc Rollet, Emmanuel Sapin, Jacques Suaudeau.

2- Que disent les nouveaux statuts?

Nous reprenons ici le texte intégral des nouveaux statuts[1].
La mission de l’Académie Pontificale pour la Vie est de « Former une culture de la vie ».
Nos conceptions de l’écologie ne gagneraient-elles pas à être balayées au crible de la « culture de vie ? Certes, les questions de bioéthique sont souvent évoquées dans les missions d’étude et de recherche de l’Académie, mais il y est question de « perspective pluridisciplinaire » (art 1 § 2-a). Pourquoi pas l’écologie qui est, d’abord, une science avant d’être un système de pensée ?

La responsabilité de l’Académie est « principalement scientifique » (art 1 § 3). Elle étudie tout ce qui touche à la « défense de la dignité de chaque être humain » qu’elle intègre dans la visée d’une « authentique écologie humaine qui aide à trouver l’équilibre originel de la création entre la personne humaine et l’univers entier » (art 1 § 3). Dans cette perspective, la question écologique s’intègrerait bien dans la mission de l’Académie Pontificale pour la vie.

L’Académie Pontificale  doit « coopérer avec les départements de la Curie romaine,... dans le respect de leur compétence et dans un esprit de collaboration » (art 1 § 4). Pourquoi pas avec l’Académie Pontificale des Sciences et avec le Conseil Pontifical Justice et Paix ? Ces organes sont aujourd’hui  très impliqués dans les questions écologiques, mais en refusant les débats scientifiques « honnêtes et transparents » (Laudato si § 188). Or pour que ces débats soient « honnêtes », il faut qu’ils soient ouverts à des expertises plurielles, et pour qu’il soient « transparents », il faut que ces confrontations soient publiques et que les minutes soient intégralement publiées. L’Académie Pontificale pour la vie, qui ne craint généralement pas les approches non consensuelles, pourrait-elle apporter la culture de « l’avocat du diable » qui manque peut-être à sa collègue de la Casina Pio IV ?

Pour promouvoir cette culture du débat, l’Académie Pontificale pour la Vie, comme toutes les académies, a pouvoir d’ « entretenir des contacts étroits avec les institutions universitaires, les sociétés scientifiques et centres de recherche » (art 1 § 5)

On notera (Art. 5 § 5-e) que « La qualité d’Académicien peut être retirée, selon la procédure prévue dans le règlement de l'Académie, dans le cas d'une action publique et délibérée ou une déclaration manifestement contraire à ces principes... ». Il est précisé qu’il s’agit de la défense de la culture de vie et de la dignité humaine.
On peut s’interroger de savoir si une académie pontificale pourrait élargir cette règle aux intervenants extérieurs à qui elle fait appel. Est-il concevable que l’Académie des sciences ait invité Jeffrey Sachs[2] plus de 7 fois au cours des quatre dernières années quand on sait que cette personnalité de l’ONU prend des positions remettant en cause la dignité humaine : Il a pris position publique sur l'avortement dans son livre « Common wealth : Economics for a Crowded Planet » de 2008, dans lequel il « a fait un plaidoyer pour légaliser l’avortement comme un coût efficace pour parvenir à éliminer "les enfants non-désirés" quand la contraception a échoué. Il décrit l’avortement comme » une option à faible risque et low-cost[3] "préférable à de nouvelles vies humaines dans le monde". Il a aussi écrit avec enthousiasme que "la légalisation de l’avortement réduit significativement le taux global de fertilité en moyenne d’au moins un demi enfant"[4]. Tout cela est-il conforme à la dignité humaine et à la « culture de vie » ?

3- Comment a réagi le nouveau président, Mgr Pagglia  à ces nouveaux statuts ?

Interrogé par Radio Vatican, Mgr Paglia a expliqué que le pape demande à l’Académie de « ne pas rester enfermée dans son périmètre, mais d’entrer dans le cœur de la société humaine ». Avec ces nouvelles directives, précise l’archevêque, « l’Académie ne devra pas seulement s’arrêter sur les question traditionnelles de la bioéthique, mais un dessein humaniste s’ouvre ». Une perspective qui englobe « des implications sociales, économiques et écologiques ».

4- En quoi certaines idéologies écologistes sont-elles porteuses de « culture de mort » ?

4.1-  L’origine de l’expression « Culture de mort » : une « anti-culture » s’opposant à la « culture de la vie »

Jean-Paul II a voulu que « Evangelium Vitae » soit une instruction « sur la valeur et l'inviolabilité de la vie humaine ». Dans ce texte, il a décrit ce qu’il appelle la « culture de mort » en utilisant cette expression à neuf reprises.

Pour Jean-Paul II, la « culture de mort » est une structure de péché, caractérisée par une culture contraire à la solidarité[5], qui révèle une conception de la liberté des plus forts au détriment du service et de l’attention des plus faibles[6]. Cette conception pervertie de la liberté prend ses racines dans « l'éclipse du sens de Dieu et du sens de l'homme … au plus intime de la conscience morale»[7] de chacun de nous[8]. Cette perte de sens se manifeste en particulier dans une confusion entre le bien et le mal et dans un rejet du droit fondamental à la vie. Jean-Paul II réaffirme que, malgré tout, et par le sang du Christ, « la vie remportera la victoire »[9], mais qu’il nous appartient de répondre à l’injonction de Moïse « Choisis donc la vie »[10].

Depuis « Evangelium Vitae », l’expression « culture de mort » est utilisée, dans une multitude de contextes, pour qualifier, en particulier, des politiques économiques ou sociales. Mais il ne faut pas se contenter d’accuser la « société ». En effet, « c'est avant tout la conscience de chaque personne qui est en cause », la conscience  de chacun de « ceux qui se laissent gagner par la contagion de cet état d'esprit ».

Benoît XVI, pour sa part, a utilisé l’expression d’« anti-culture » dans sa première encyclique. Il en trouve les racines dans tout ce qui s’oppose à l’amour : « À l’anti-culture de la mort, qui s’exprime par exemple dans la drogue, s’oppose ainsi l’amour qui ne se recherche pas lui-même, mais qui, précisément en étant disponible à “se perdre“ pour l’autre, se révèle comme culture de la vie. »

Si la « culture de mort » se manifeste dans l’avortement, l’euthanasie, la recherche sur l’embryon, l’eugénisme, un écologisme mortifère, etc. …, pour Jean-Paul II et Benoît XVI, les racines se trouvent dans la tentation de l’homme de ne plus savoir se « perdre » ou se donner pour une vie de solidarité envers les plus faibles.

Le concept de « culture de vie » dépasse donc largement une simple approche de boéthique.

4.2-  « Culture de vie » et écologie

a) La question démographique et l’écologie

Evangelium vitae aborde longuement la question démographique à propos de la culture de vie: « Fréquemment, des menaces et des attentats contre la vie sont associés à un autre phénomène actuel, le phénomène démographique. Il se présente de manière différente dans les diverses parties du monde: dans les pays riches et développés, on enregistre une diminution et un effondrement préoccupants des naissances; à l'inverse, les pays pauvres connaissent en général un taux élevé de croissance de la population, difficilement supportable dans un contexte de faible développement économique et social, ou même de grave sous-développement. Face à la surpopulation des pays pauvres, il manque, au niveau international, des interventions globales — des politiques familiales et sociales sérieuses, des programmes de développement culturel ainsi que de production et de distribution justes des ressources —, alors que l'on continue à mettre en œuvre des politiques antinatalistes » (Evangelium vitae § 16).

« Les problèmes démographiques constituent aujourd'hui un aspect important de la politique pour la vie. Les pouvoirs publics ont certes la responsabilité de prendre des initiatives « pour orienter la démographie de la population »; mais ces initiatives doivent toujours présupposer et respecter la responsabilité première et inaliénable des époux et des familles » (Evangelium vitae § 91).

L’encyclique Laudato si, elle aussi, reprend pour elle cette phrase : « il faut reconnaître que la croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire » (Compendium DSE § 483 faisant référence à Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis § 25).

b) Une culture écologique de l’ONU malthusienne

La question démographique est au cœur des problématiques écologiques de l’ONU.

Pour les experts de l’ONU, la « réduction de la fécondité » est justifiée par des considérations environnementales globales. L’expression « limites planétaires » est souvent reprise. Il s’agit des grandes problématiques concernant entre autres le climat, le trou d’ozone, l’acidification des océans, la sixième extinction des espèces, l’eau douce, la minéralisation de l’azote et du phosphore, ... Autant, les pollutions locales sont des réalité, hélas trop nombreuses, autant les pollutions globales sont probablement non scientifiquement fondées. Les académies pontificales n’ont jamais engagé le moindre débat contradictoire sur ces questions.

Certes, les Objectifs du développement Durable de 2015 n'ont pas explicitement repris l'expression de "neuf limites planétaires". En revanche, on retrouve partout, de manière sous-jacente, les critères de ce concept.

On les citait dans le rapport du 22 mai 2014 destiné au secrétaire général des Nations Unies. Ce document intitulé « programme d’actions pour le Développement durable » a été établi par le Leadership Council (Conseil de Direction) du Réseau des Solutions pour le Développement Durable des Nations Unies (SDSN), coprésidé par la française Mme Tubiana. Celle-ci avait confié à Jeffrey Sachs la rédaction du «  Groupe Thématique n°1 : Macroéconomie, dynamique des populations, et limites planétaires". Cette association d’idée est, dans son titre même, un aveu du malthusianisme qui règne au sein des instances internationales sous couvert de développement durable. Or Mme Tubiana et M. Jeffrey Sachs sont souvent invités à l’Académie Pontificale des sciences.

Dans ce document, le thème de "limites planétaires", avait été intégré comme le second des "dix défis prioritaires liés au  développement durable".  Il y est indiqué que "dans de nombreux pays pauvres, le déni des droits à la santé sexuelle et procréative des femmes ainsi que l'extrême pauvreté, font que le taux de fécondité reste élevé, avec des graves conséquences pour le développement économique, l'inclusion sociale, la durabilité écologique et la paix dans ces pays... Nous demandons donc aux gouvernements des pays ayant des taux de fécondité élevés de favoriser les droits à la santé sexuelle et procréative et de soutenir les mesures qui accélèrent la transition volontaire vers une réduction de la fécondité.." Le souci des "limites planétaires" écologiques est donc, dans l'esprit des auteurs, intimement lié à l'objectif de la "réduction de la fécondité".

On s’étonne que Mgr Sorondo soit « council member » du réseau « the Sustainable Development Solutions Network » de l’ONU qui a produit un tel document !

4.3- La vérité scientifique en écologie contribue à une vraie « culture de vie »

Evangelium vitae lançait un appel pour  « que s'affirme une nouvelle culture de la vie humaine, pour l'édification d'une authentique civilisation de la vérité et de l'amour. » (Evangelium vitae § 6). La culture de vie implique donc une culture de vérité.

Or le concept de « Limites planétaires » est-il scientifiquement fondé ? La première de ces limites est celle concernant le climat. Or l’Académie Pontificale des Sciences n’a jamais organisé de débat contradictoire sur ce sujet. Comment s’élever vers la vérité sans confrontation ?

a) D’un côté, le concept de « limites planétaires » a été détaillé dans la revue Sciences express a publié le 15 janvier 2015, une prétendue étude scientifique intitulée : "Planetary Boundaries: Guiding human development on a changing planet". Dix neuf auteurs y ont analyseé une série de neuf critères justifiant, selon eux, des entraves à l’activité humaine sous forme de "limites planétaires".
Johan Rockström,  un des co-auteurs, a longuement présenté les conclusions au « forum économique mondial » de Davos, les 21-24 janvier 2015. Nul doute que les principaux dirigeants de la planète seront convaincus de l’urgence de mesures de décroissance puisque, selon un des auteurs,  "la civilisation a dépassé quatre des neuf soi-disant limites planétaires".

b) D’un autre côté, la même étude reconnait les lacunes scientifiques pour fonder leurs affirmations :
- En matière de biodiversité, l’étude reconnait que « nous ne savons ni les niveaux, ni les types de perte de biodiversité, qui peuvent éventuellement déclencher des changements non linéaires ou irréversibles du Système-Terre »[11].
- En matière d’ozone, Paul Crutzen, spécialiste de l'atmosphère, codétenteur du prix Nobel pour ses travaux sur la couche d'ozone, a reconnu que « lorsque des prévisions apocalyptiques furent avancées, on ne connaissait pas exactement l'ampleur de la détérioration de la couche d'ozone. Maintenant on sait que les dégâts sont très faibles. La démonstration a été faite que la couche d'ozone se détériore à un rythme fort ralenti. » (Le Monde du 30 janvier 1997). A-t-il reconnu cela devant l’Académie Pontificale des sciences dont il est membre ?
- En matière d’acidité des océans, l’étude reconnait que « aucune nouvelle preuve n’a émergé pour suggérer que la limite proposée devrait  être ajustée....  l'hétérogénéité géographique est importante pour suivre la nature des limites pour les océans du monde » [12].
- En ce qui concerne l’usage des eaux douces, l’étude reconnait également que « les zones d’incertitude pour la  limite de l’eau à l’échelle des bassins fluviaux sont de 25 à 85% »[13].
- En ce qui concerne les particules fines, l’étude de l’OMS affiche 7 millions de mort prématurés, mais l’OMS admet  « les difficultés de faire une hypothèse de relation exposition-réponse. Parmi les problèmes, existe l’absence de corrélation entre la modélisation des différentes particules et les approches de mesure des particules dans les études épidémiologiques »…. « En outre, il y a une absence de modèles pour les maladies cardiaques ou plmonaires de long terme et pour les fumeurs »[14].
- En matière de climat, l’étude s’appuie sur le GIEC. Or, quel crédit accorder à une instance qui reconnaît elle-même que «  L’attribution n’exige ni n’implique que chaque aspect de la réponse au facteur causal en question soit correctement simulé » (IPCC- AR5- chap 10.2.1). Comment affirmer que la probabilité que les variations climatiques aient une cause humaine soit de 95% quand il est reconnu que « les probabilités "Objectives" et "Subjectives" ne sont pas toujours explicitement distinguées » (AR5 GT2, § 2.6.2 ).

5- La grande tentation de conformisme de toutes les académies du monde

L’Académie pontificale des Sciences a succombé à ce conformisme dans beaucoup de domaines [14bis].

a) A propos de la théorie de l’évolution, quand elle a fait des appels à communication, elle présupposait l’exactitude des théories néo-darwiniste [15].  Elle n’a jamais vraiment écouté les thèses nouvelles telles que celle d’ un biochimiste belge, Christian de Duve, qui a expliqué que le hasard pouvait être canalisé par une structuration des lois physiques et biologiques dont la découverte n'est pas encore achevée.

b) A propos de la contraception et de l’avortement, l'écrasante majorité ses experts se déclarèrent en faveur de la contraception dès 1966, au grand dam de Paul VI, confronté à une réalité qu'il ne voulait pas voir. Paul VI passa courageusement outre et promulgua l'encyclique le 25 juillet 1968. Cette culture de mort prenait cependant racine dans les erreurs évolutionnistes enseignées dans les séminaires dès 1920.
Les déboires de Paul VI, dans ses consultations "d'experts" avant la rédaction de l’encyclique "Humanæ Vitæ", amenèrent Jean-Paul II à fonder des Académies pontificales spécifiques.

c) A propos du Linceul de Turin, Aucun des membres de l'APS n'a pris une position publique favorable à son authenticité. L’académicien Jean-Michel Maldamé, pour des raisons philosophiques et "pastorales" (ne pas tolérer de "triomphalisme" catholique), écrivit plusieurs articles hostiles à l'authenticité de cette relique.

En matière d’écologie, l’Académie pontificale pour la Vie dispose de statuts évoquant l’« écologie humaine ». Certes, dans la sémantique vaticane, « La première structure fondamentale pour une écologie humaine est la famille, au sein de laquelle l’homme […] apprend […] ce que veut dire concrètement être une personne[16]. ». Or, le risque existe que les disciplines scientifiques plus pou moins fondées de l'écologisme soit simplement "revisitées" pour placer l'homme au cœur des problématiques d'actions.

Mais, que devient une telle « écologie humaine » si les problèmes sont mal posés?

Il est  donc dans la vocation de l’Église de promouvoir de véritables confrontations et de faire appel à des expertises plurielles pour éviter la diffusion de consensus. En effet, les consensus ne sont que des soumissions à des arguments d’autorité, les plus faibles qui soient. Il ne suffit pas de réunir dans des conférences de consensus des milliers d’experts multidisciplinaires pour établir des preuves. En science, les convictions ne suffisent pas. Seules les preuves comptent.

Si l’Académie Pontificale pour la Vie s’investissait dans ce champ de l’écologie, elle pourrait apporter un regard nouveau à ces disciplines.


[1] STATUTS DE L'ACADÉMIE PONTIFICALE POUR LA VIE

TITRE I - Nature et finalités
ART. 1 – INTRODUCTION
§ 1 – L’Académie Pontificale pour la Vie, ayant son siège dans l’État de la Cité du Vatican, a été instituée par le Souverain Pontife Saint Jean-Paul II avec le Motu Proprio Vitae Mysterium du 11 Février 1994.
L’Académie Pontificale pour la Vie a comme finalité la défense et la promotion de la valeur de la vie humaine et de la dignité de la personne.
§ 2 – Le devoir spécifique de l’Académie est :
a) d’étudier, dans une optique interdisciplinaire, les problèmes concernant la promotion et la défense de la vie humaine ;
b) de former à une culture de la vie – pour la partie qui lui est propre – à travers d’opportunes initiatives et toujours dans le plein respect du Magistère de l’Église ;
c) d’informer de manière claire et opportune les responsables de l’Église, les différentes institutions de sciences biomédicales et des organisations socio-sanitaires, les moyens de communication et la communauté civile en général, des résultats les plus importants concernant ses propres activités d’étude et de recherche (cf. Vitae Mysterium, n. 4).
§ 3 – L’Académie a un devoir de nature principalement scientifique, pour la promotion et la défense de la vie humaine (cf. Vitae Mysterium, n. 4). En particulier, elle étudie les différents aspects qui concernent le soin de la dignité de la personne humaine au cours des différents âges de l’existence, le respect réciproque entre les genres et les générations, la défense de la dignité de chaque être humain, la promotion d’une qualité de la vie humaine qui intègre la valeur matérielle et spirituelle, dans la perspective d’une authentique « écologie humaine », qui aide à retrouver l’équilibre originel de la Création entre la personne humaine et l’ensemble de l’univers (cf. Chirographe, 15 Août 2016).
§ 4 – Dans l’accomplissement de l’activité prévue par ce Statut, l’Académie Pontificale pour la Vie coopère avec les Dicastères de la Curie romaine, et en particulier avec la Secrétairerie d’État et le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, dans le respect des compétences respectives et dans un esprit de collaboration.
§ 5 – En vue de promouvoir également et de diffuser la culture de la vie, l’Académie maintient d’étroites relations avec les Institutions universitaires, les Sociétés scientifiques et les Centres de recherche qui suivent les différents thèmes en relation avec la vie.

TITRE II - ORDRE
ART. 2 – STRUCTURE DE L’ACADÉMIE
L’Académie Pontificale pour la Vie est composée d’une Présidence, d’un Bureau Central et de Membres, appelés également Académiciens.
ART. 3 – LA PRÉSIDENCE
La Présidence est formée par le Président, par le Chancelier et par le Conseil Directif. La direction et le gouvernement des activités ordinaires et extraordinaires de l’Académie appartiennent au Président, avec le Chancelier, aidés par le Conseil directif. Le Conseiller Ecclésiastique fait également partie de la Présidence.
§ 1 – Le Président
a) Le Président est nommé par le Souverain Pontife, il reste en charge pour la période indiquée dans le billet de nomination et peut être reconfirmé dans sa charge.
b) Le Président représente officiellement l’Académie Pontificale, il la dirige dans l’ensemble de ses activités et en rend compte au Saint-Père ; il convoque et préside le Conseil Directif, il établit l’ordre du jour et donne exécution aux délibérations du Conseil lui-même. Il convoque et préside également les sessions de l‘Académie. Le Président peut se servir de la collaboration extraordinaire des Membres individuels.
§ 2 – Le Chancelier
a) Le Chancelier, nommé par le Souverain Pontife pour la période indiquée dans le billet de nomination, peut être reconfirmé dans sa charge.
b) Le Chancelier peut représenter l’Académie Pontificale pour la Vie au nom du Président, il collabore avec lui à la direction et au gouvernement des activités de l’Académie.
§ 3 – Le Conseil Directif
a) Le Conseil Directif de l’Académie Pontificale pour la Vie est composé du Président, d’un éventuel Vice-Président, du Chancelier et de six Conseillers, nommés par le Souverain Pontife, dont quatre sont choisis parmi les Membres Ordinaires de l’Académie ; le cinquième est proposé par le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, et le sixième est le Recteur de l’Institut Pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille. Chaque Conseiller reste en charge cinq ans et peut être reconfirmé dans sa charge. Au Conseil Directif participe également le Conseiller Ecclésiastique, si celui-ci a été nommé (cf. §4 de cet Article).
b) Le Conseil Directif se réunit en séance ordinaire au moins deux fois par an afin de délibérer sur les orientations générales des activités ordinaires et affronter d’éventuelles questions particulières en relation avec la vie de l’Académie.
c) Le Conseil Directif peut se réunir en séance extraordinaire afin d’examiner des questions de grave urgence et dont on ne saurait différer l’examen.
Lors de telles séances, ont droit au vote tous les composants du Conseil Directif présents.
d) Le Conseil Directif choisit et nomme, y compris en évaluant des propositions externes, les Membres correspondants de l’Académie Pontificale pour la Vie, selon l’Art. 5, § 3 de ce Statut ; il approuve les programmes d’étude des Assemblées Générales et des activités de formation, en contribuant à l’orientation générale des programmes annuels.
e) Le Président choisit et nomme le Coordinateur du Secrétariat, selon l’Art. 4, § 2 de ce Statut.
§ 4 – Le Conseiller Ecclésiastique
a) Le Conseiller Ecclésiastique est nommé par le Souverain Pontife pour une période de cinq ans et peut être reconfirmé. Cette charge reste vacante au cas où la charge de Président ou de Chancelier est occupée par un Ecclésiastique.
b) Le Conseiller Ecclésiastique a le devoir de garantir la conformité des résolutions de l’Académie Pontificale pour la Vie avec la doctrine catholique, selon les enseignements du Magistère de l’Église. En outre, il se charge de maintenir les relations avec les Supérieurs Ecclésiastiques.
ART. 4 – LE BUREAU CENTRAL
a) Le Bureau Central de l’Académie Pontificale pour la Vie a son siège au Vatican. Il constitue l’organe exécutif de la Présidence, pour la conception, la mise en oeuvre et la coordination des activités académiques. Ce Bureau exerce ses fonctions selon les directives du Président et du Chancelier.
b) Afin de mieux ordonner ses activités, le Bureau Central est structuré en deux sections : la section scientifique et la section technico-administrative ou Secrétariat.
§ 1 – La section scientifique
La section scientifique s’occupe des activités académiques d’étude et de recherche sur la base des finalités du Statut et des devoirs spécifiques de l’Académie Pontificale pour la Vie (cf. Art. 1).
A cette fin, elle s’articule en trois secteurs : étude, formation et information.
§ 2 – La section technico-administrative ou Secrétariat
La section technico-administrative s’occupe des activités de secrétariat et d’administration de l’Académie.
ART. 5 – LES MEMBRES OU ACADÉMICIENS
Font partie de l’Académie Pontificale pour la Vie les Membres ordinaires, les Membres correspondants, les Membres honoraires et les Membres jeunes chercheurs. La nomination comme Membre de l’Académie requiert la disponibilité établie à collaborer avec l’Académie dans un esprit de service, uniquement pour la réalisation de ses devoirs spécifiques.
§ 1 – Les Membres ordinaires
Les Membres ordinaires peuvent atteindre un nombre maximal de soixante-dix. Ils sont nommés pour une période de cinq ans par le Saint-Père, sur avis du Conseil Directif, sur la base de leurs titres académiques, de leur sérieux et leur compétence professionnelle, et de leur service fidèle dans la défense et la promotion du droit à la vie de chaque personne humaine.
Les Membres ordinaires, au terme de cette période de cinq ans, peuvent être reconfirmés pour de successifs mandats jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’âge de 80 ans.
§ 2 – Les Membres honoraires
Sont nommés par le Saint-Père comme Membres honoraires, certains Académiciens qui sont dans une relation particulière avec la vie et l’activité de l’Académie.
§ 3 – Les Membres correspondants
Les Membres correspondants sont choisis et nommés pour une période de cinq ans par le Conseil Directif, sur la base de leur sérieux et de leur compétence professionnelle, ainsi que de leur engagement reconnu en faveur de la promotion et de la tutelle de la vie humaine.
Les Membres correspondants, au terme de cette période de cinq ans, peuvent être reconfirmés pour deux autres mandats au maximum.
§ 4 – Les Membres jeunes chercheurs
Les Membres jeunes chercheurs proviennent de disciplines qui intéressent les secteurs propres de recherche de l’Académie ; ils sont âgés de 35 ans au maximum et sont choisis et nommés par le Conseil Directif pour une durée de cinq ans, renouvelable pour un autre mandat.
§ 5 – Indications et normes pour les Membres
a) Les Académiciens sont choisis, sans aucune discrimination religieuse, parmi les personnalités ecclésiastiques, religieuses et laïques appartenant à différentes nationalités, expertes dans les disciplines attenantes à la vie humaine (médecine, sciences biologiques, théologie, philosophie, anthropologie, droit, sociologie, etc.).
b) Les nouveaux Académiciens s’engagent à promouvoir et à défendre les principes concernant la valeur de la vie et de la dignité de la personne humaines, interprétés de façon conforme au Magistère de l’Église.
c) Les Académiciens sont tenus à participer aux Assemblées Générales, où ils présentent des communications, des notes et des mémoires scientifiques ; ils discutent, votent et ont le droit de proposer au Conseil Directif des nominations et des thèmes d’étude et de recherche.
d) Au cas où il leur serait impossible de prendre part aux travaux de l’Assemblée Générale, les Académiciens devront justifier de façon adéquate leur absence.
L’absence injustifiée plus de deux fois durant la période de cinq ans entraînera ipso facto la déchéance comme Membre de l’Académie.
e) Le titre d’Académicien peut être révoquée, selon la procédure prévue par le Règlement propre de l’Académie, dans le cas d’une action publique et délibérée ou d’une déclaration explicitement contraire aux principes précédemment indiqués, ou gravement offensante pour la dignité et de la crédibilité de l’Église Catholique et de cette même Académie.
f) Toute charge politique institutionnelle, dans son propre pays ou à l’étranger, est incompatible avec la nomination et l’exercice de la charge de Membre de l’Académie Pontificale pour la Vie. Ainsi, au cas où un Membre de l’Académie assume une telle charge, il est suspendu de ses fonctions académiques et ne peut se valoir publiquement du titre de Membre de cette même Académie, jusqu’au terme de cette charge politique institutionnelle.

TITRE III - ACTIVITÉ SCIENTIFIQUE ET INSTRUMENTS OPÉRATIONNELS
ART. 6 – DESCRIPTION DES ACTIVITÉS ORDINAIRES
L’activité scientifique et interdisciplinaire de l’Académie Pontificale pour la Vie devra maintenir un lien étroit entre les organismes et les institutions à travers lesquels l’Église est présente dans le monde des sciences biomédicales, de la santé et des organisations sanitaires, en offrant sa propre collaboration aux médecins et aux chercheurs même non catholiques et non chrétiens, qui reconnaissent, comme fondement moral essentiel de la science et de l’art médical, la dignité de l’homme et l’inviolabilité de la vie humaine, de sa conception à sa mort naturelle, ainsi qu’elles sont proposées par le Magistère de l’Église.
Afin de rejoindre ses finalités statuaires (cf. Art. 1), l’Académie Pontificale pour la Vie :
a) organise chaque année une Assemblée Générale à laquelle participent tous les Membres ;
b) convoque et coordonne les activités de groupes de travail, à caractère national et international ;
c) étudie les législations en vigueur dans les différents pays et les orientations de politique sanitaire internationale, ainsi que les principaux courants de pensée qui ont une incidence sur la culture contemporaine de la vie ;
d) publie les résultats de ses études et de ses recherches, et diffuse ses propositions culturelles et opérationnelles à travers des publications et d’autres moyens de communication de masse ;
e) organise des Congrès nationaux et internationaux sur des thèmes bioéthiques de grand intérêt ;
f) organise des initiatives de formation en bioéthique, y participe et offre sa propre contribution ;
g) participe avec des représentants aux plus importantes initiatives scientifiques, biomédicales, juridiques, politiques, philosophiques, anthropologiques, caritatives et d’assistance, morales, pastorales, etc., attenantes aux finalités de l’Académie même.

TITRE IV - MOYENS FINANCIERS
ART. 7 – RESSOURCES FINANCIÈRES
En tant qu’Institution soutenue par le Saint-Siège, l’Académie Pontificale pour la Vie présente chaque année le bilan de ses propres activités ordinaires et extraordinaires au Secrétariat pour l’Economie, selon les normes en vigueur.
§ 1 – La Fondation Vitae Mysterium
Les ressources provenant éventuellement de la Fondation Vitae Mysterium sont surtout destinées au soutien des activités ordinaires ou extraordinaires de l’Académie. En cas de disponibilité suffisante de moyens financiers, une partie des ressources peut également être destinée au financement de bourses d’étude et d’autres initiatives pour la formation en bioéthique, en particulier de personnes vivant dans des pays en voie de développement, ou dans des zones dans lesquelles la culture de la vie a majoritairement nécessité d’être soutenue.

TITRE V - DISPOSITIONS FINALES
ART. 8 – RÈGLEMENT PROPRE
Pour une mise en œuvre efficace de ces Statuts, le Président et le Chancelier, suite à l’avis du Conseil Directif, soumettent à l’approbation du Cardinal Secrétaire d’État le Règlement de l’Académie Pontificale pour la Vie.
Ce Règlement contient, outre l’Organigramme et la Description des fonctions du personnel du Bureau Central, les dispositions complémentaires concernant l’ordre et le fonctionnement de l’Académie.
Ces Statuts sont approuvés pour cinq ans. J’ordonne qu’ils soient promulgués par la publication sur « L’Osservatore Romano » et publiés dans les Acta Apostolicae Sedis, entrant en vigueur le 1erJanvier 2017.

Vatican, le 17 Octobre 2016

[2] Jeffrey Sachs , dans la biographie qui fait partie de son site internet personnel, se vante d’avoir conseillé Jean-Paul II sur son encyclique « Centesimus Annus ».
Il est intervenu  7 fois en 4 ans  à des colloques de l’Académie Pontificale:
- 1 juillet 2013 Sustainable Development Goals for a New Era
- 23 nov 2013 : Trafficking in Human Beings: Modern Slavery
- 5 dec 2013 : The Emergency of the Socially Excluded
- 13 janv . 2014 : Statement of the Workshop "Syria: Can We Remain Indifferent?"
- 2-6 mai 2014 : Sustainable Humanity, Sustainable Nature: Our Responsibility
- 10 nov 2014 : Less Nuclear Stocks and More Development
- 28 avril 2015 - Protect the Earth, Dignify Humanity. The Moral Dimensions of Climate Change and Sustainable Humanity
- 13-15 nov 2015 : Education and Sustainable Development Goals
- 26-27 nov 2015 : Health and Poverty
- 28 septembre 2016-  Laudato Si’ and the Path to COP 22
Il a rédigé des chapitres entiers de publications de l’Académie :
- 5 nov. 2013 : The Emergency of the Socially Excluded

[3] L'expression "low cost" semble tirée du livre "Age of Sustainable Development" publié en mars 2015 par Jeffrey Sachs où il affirme très clairement que le taux de fécondité en Afrique doit être réduit. Il propose trois méthodes de réduction des taux de fertilités, la troisième étant que les gouvernements encouragent leur population à réduire la taille de leur famille par la promotion du contrôle des naissances et en leur donnant accès à une contraception libre ou à "low cost, et au planning familial.  Lire également: http://www.egaliteetreconciliation.fr/Jeffrey-Sachs-ou-comment-l-avortement-et-la-contraception-sont-promus-aupres-du-pape-Francois-40606.html
et http://reinformation.tv/jeffrey-sachs-laudato-si-objectifs-developpement-durable-onu-dolhein-58038-2/

[4] https://c-fam.org/friday_fax/who-is-jeffrey-sachs-and-why-was-he-at-the-vatican/

[5] Evangelium Vitae §12

[6] Ibid, §19.

[7] Ibid, § 21

[8] « Aux premières heures du vendredi saint après-midi, « le soleil s'éclipsant, l'obscurité se fit sur la terre entière... Le voile du Sanctuaire se déchira par le milieu » (Lc 23, 44. 45). C'est le symbole d'un grand bouleversement cosmique et d'une lutte effroyable entre les forces du bien et les forces du mal, entre la vie et la mort. Nous aussi, aujourd'hui, nous nous trouvons au milieu d'une lutte dramatique entre la « culture de mort » et la « culture de vie ». Mais la splendeur de la Croix n'est pas voilée par cette obscurité; la Croix se détache même encore plus nettement et plus clairement, et elle apparaît comme le centre, le sens et la fin de toute l'histoire et de toute vie humaine ». [Evangelium Vitae § 50]

[9] Ibid, § 26

[10] Dt. 30, 15. 19

[11] « we do not know what levels of, or types of, biodiversity loss may possibly trigger nonlinear or irreversible changes to the Earth System » (sciencemag.org/content/early/recent / 15 January 2015 / Page 4 / 10.1126/science.1259855)

[12] « No new evidence has emerged to suggest that the originally proposed boundary ... should be adjusted, geographical heterogeneity ... important in monitoring the state of the boundary around the world’s oceans » (ibid / Page 4)

[13] « Based on this analysis, the zones of uncertainty for the river-basin scale water boundary were set at 25 to 55% of MMF for the low-flow regime, 40-70% for the intermediate-flow regime, and 55-85% for the high-flow regime » (ibid / Page 5)

[14] « ... difficulties in exposure-response assessment. Some specific problems include: Lack of correlation between different particle monitoring and measurement approaches in particle epidemiological studies.. » (« Guidelines for concentration and exposure-response measurement of fine and ultra fine particle matter for use in epidemiological studies »- (WHO)- Introduction )
« In addition, there is lack of models for people with lung and heart disease as well as smokers » (ibid p. 43)

[14bis] Nous reprenons une analyse de Jean de Pamplona, parue dans la revue du Centre d'Etudes et de Prospective sur la science (CEP) n°44 du 3ème trimestre 2008

[15] On dispose de quelques séries de fossiles qui permettent de penser à une descendance nombreuse d'une même origine. Mais, comment expliquer cette merveilleuse diversité?
a) Charles Darwin a émis une théorie: l'évolution serait un phénomène fondé uniquement sur des mutations dues au hasard. Les individus qui ont bénéficié de certaines mutations ont pu être avantagés par cette sélection naturelle.
Par exemple, dans les îles des Galápagos, on a constaté des épisodes de sécheresse suivies par une raréfaction des graines molles. Parallèlement, on a observé chez certains oiseau (des pinsons) une augmentation de la taille du bec des pinsons leur permettant de briser la coquille des graines restantes, plus dures. Ils étaient "avantagés" par rapport aux autres. Ils ont "évolué" parce que cette qualité est devenue héréditaire.
Mais Darwin ne prouvait rien au niveau du mécanisme du changement évolutif. L'évolution est un fait évident, mais le darwinisme n'est qu'une des explications possibles de ce fait.
Or, une théorie est intéressante par ce qu'elle pourrait expliquer. Mais elle l'est encore plus par ce qu'elle n'explique pas.
La curiosité de l'homme le pousse alors à approfondir.
Certes, le Darwinisme a permis d'expliquer des milliers de choses, comme, par exemple, la résistance des bactéries aux antibiotiques. Mais il n'explique pas:
- pourquoi, par exemple, on retrouve les mêmes structures en hélice à la fois dans la coque de l'escargot et les cornes du bélier, alors que les deux espèces pourraient être réunies par un ancêtre qui est dépourvu de cette structure.
- pourquoi la vie s'est-elle développée dans le sens de la complexité croissante. Les mathématiciens reconnaissent que ce degré de complexité dépasse de loin la capacité de ce que peut faire un simple hasard génétique. Ils démontrent qu'il n'y aurait jamais eu assez de temps depuis l'origine de la terre pour aboutir à l'homme par une sélection fonctionnant par processus d'essais corrigeant des erreurs. Tout se passe comme si une loi d'optimisation était intégrée dans le modèle vital.
- pourquoi le hasard n'a-t-il jamais reconstruit un reptile à partir d'un mammifère?
- pourquoi un poisson comme le "cœlacanthe" n'a-t-il jamais évolué depuis 350 millions d'années ? On en a péché par hasard en 1938 près de Madagascar. Il est considéré comme un fossile vivant, parce qu'il a le poumon des animaux terrestres et les branchies d'un poisson, traces des premiers poissons sortant des eaux pour atteindre le sol terrestre.
- pourquoi certaines mouches, très sensibles aux mutations, n'ont-elles pas évoluées pendant des dizaines de millions d'années? Serait-ce que la capacité à "muter" serait différente de la capacité à "évoluer"?
- pourquoi l'œil de certaines pieuvres et celui de l'homme ont des structures proches, alors que leur ancêtre commun n'avait pas d'œil ? Comment le hasard pur aurait-il pu se répéter à un tel niveau de complexité.
b) Cent ans après Darwin, un biochimiste belge, Christian de Duve, a expliqué que le hasard pouvait être canalisé par une structuration des lois physiques et biologiques dont la découverte n'est pas encore achevée. Avec bien d'autres biologistes, il estime qu'il y aurait des trajectoires évolutives vers des formes cohérentes et viables.
On objecte que l'existence d'un but inscrit dans la vie relève de la philosophie, voire de la religion, mais non de la science. Certes, mais ce n'est pas parce qu'un phénomène est déterminé que cela implique qu'une intelligence soit à l'origine du processus. Ce n'est pas parce qu'il ne s'explique pas qu'il n'existe pas.
Il faudrait un Einstein de la biologie pour comprendre ces concepts nouveaux.

[16] Jean-Paul II, Centisemus annus, op. cit., § 39; et Compendium de la doctrine sociale de l’Église, op. cit., §212.