"La corrélation entre deux faits ne signifie pas que l'un provoque l'autre : en Europe, la baisse des naissances et la réduction concomitante de la population de cigognes ne signifie pas que ce sont elles qui amènent les enfants". (Franco Battaglia)

La fenêtre d'Overton, aussi connue comme la "fenêtre de discours", est une allégorie qui permet de comprendre comment des idées ou pratiques considérées comme impensables peuvent devenir populaires dans l'opinion publique d'une société. Son concepteur, Joseph P. Overton[1] (1960-2003) affirme que la viabilité politique d'une idée dépend principalement du fait qu'elle se situe ou non "dans la fenêtre". Les idées impensables deviennent acceptables grâce à des promoteurs qui usent de  techniques de persuasion ou de manipulation. Cette technique, est proche de celle que la psychologie sociale appelle la "porte-au-nez" et qui consiste à faire précéder une demande de comportement plus ou moins coûteuse par une demande beaucoup plus coûteuse, parfois même fantaisiste. Les médias, en tant qu'acteurs influents de l'opinion publique, sont susceptibles d'être un outil du déplacement de cette fenêtre. L’exemple théorique du cannibalisme illustre ce concept. Sa pratique paraît a priori impensable mais son autorisation pourrait jusqu’à être réclamée par les opinions, au fil d’étapes successives.

Source : Wikipedia

Analyse: "les2ailes.com"

Concept de la fenêtre d’Overton

L’auteur du concept établit une liste de degré d’acceptabilité des idées publiques, allant de l’idée impensable à celle qui devient un objectif politique incontournable en passant par le degré de radical, d’acceptable, en passant par la maturité d’une idée jusqu’à sa popularité. Lorsque la fenêtre change de taille ou se déplace, une idée peut passer d’un statut à un autre.
Dans les débats dits démocratiques, les partisans de politiques « en dehors de la fenêtre » d'Overton cherchent à persuader ou « éduquer » l'opinion publique afin de déplacer et/ou d'élargir la fenêtre.

Le concept n'est pas seulement descriptif, il donne également des outils aux groupes de pression pour déplacer la fenêtre d’Overton, « c’est-à-dire le périmètre de ce qui peut être dit et discuté au sein d’une société ».

Fonctionnement de la fenêtre d’Overton

Dans son blog vidéo Besogon.TV, le réalisateur russe Nikita Mikhalkov expose le schéma de ce processus à l’exemple du cannibalisme. On peut le transposer aux idées écomalthusiennes.

Degré d’acceptabilité

 

 

 

Cannibalisme

 

Éco-démographie

Concept impensable

 

Étape 1 : Pratique considérée comme répréhensible

 

Pratique du cannibalisme considérée comme immorale et répréhensible au sein de la société étudiée.

 

Des malthusiens plaident pour l’instauration d’un diplôme pour avoir le droit d’être parents

Idée radicale

 

Étape 2 : Pour faire changer la position de l'opinion publique, on commence par transformer le sujet en question scientifique. Le sujet cesse d'être un tabou absolu.

 

Des savants renommés en parlent. De petits groupes d'« extrémistes » pro-cannibalisme se crée et font des percées dans les médias. Cette opinion est alors perçue comme simplement radicale.

 

Des scientifiques démographes développent l’idée que la population a une croissance exponentielle et que celle de la technique est linéaire (Rapport Meadows 1969)

Idée acceptable

 

Étape 3 : ceux qui s'opposent de manière inflexible à l'ouverture sont traités en intransigeants, fanatiques opposés à la science. Un jargon pseudo-scientifique pourra être créé

 

Dans le cas du cannibalisme on préfèrera parler d'anthropophagie. L'idée n'est pas encore largement acceptée, elle intègre progressivement le débat public

 

Le concept de « jour du dépassement » est développé pour faire croire que l’humanité a dépassé un seuil de population non soutenable.

Idée mature

 

Étape 4 : D'une chose en principe inacceptable on doit passer à une pratique « raisonnable ».

 

La consommation de chair humaine trouve une justification ; par exemple, dans le cas d'une famine. les « anthropophages » se targuent d'être pro-choix, défenseurs d'une liberté somme toute fondamentale. L'anthropophagie, ne posait d'ailleurs pas de problème aux sociétés primitives.

 

La théorie de la cause anthropique d’un « dérèglement climatique » entretient l’idée que de petits éco-gestes sauveront la planète.

Concept populaire

 

Étape 5 : Intégrer la pratique défendue à la mentalité populaire par des canaux culturels (films, romans, journaux ou musique)

 

Les films de zombies recouvrent une toute nouvelle signification : utilisation de célébrités ou de figures historiques décrites comme franchement cannibales

 

Pour sauver la planète, des célébrités expliquent qu’elles ne veulent pas d’enfants pour sauver la planète

Objectif politique incontournable

 

Étape 6 : Recherche d’une représentation politique et d’une représentation légale

 

Création d'un nouveau marché de consommation de chair humaine directe ou par produits dérivés pourrait renforcer la position des courants anthropophages avec le concours de l'industrie agro-alimentaire

 

Un diplôme est jugé comme nécessaire. Un quota de CO2 est attribué à chaque famille les obligeant à n’avoir qu’un seule enfant. Les parents devront faire la preuve de leur capacité à apprendre à leur fils unique à réduire ses émissions de CO2.

 
Petit à petit, ce sont les idées jugées politiquement correctes qui deviennent "en dehors de la fenêtre" et tout retour à la pensée initiale devient alors impensable.


[1] Joseph P. Overton était un lobbyiste, juriste et politologue américain qui a exercé la fonction de vice-président du Centre de politique publique Mackinac, un think tank conservateur.