Après Nicolas Hulot, voilà encore un bel exemple de quelqu’un qui va se reconvertir pour user de l’image qu’il aura construite derrière le petit écran. Son objectif immédiat est de vendre son livre, puis de devenir une victime, ce qui est toujours un excellent ressort de compassion pour le grand public. Le Figaro.TV titrait le 23 novembre 2014 : "d'un naturel discret, le présentateur de la météo revient sur son union avec Ludovic... ". On peut penser que la discrétion n’est pas vraiment le moteur qui l’anime. Il rêve très probablement de se faire licencier par son employeur ? Tout le monde tombe dans le panneau, y compris les plus actifs des climato-réalistes qui lancent une pétition pour le défendre. Ils n’ont peut-être pas compris que Philippe Verdier ressemblait plus à un "faux dissident" qu’à un héros. Pourquoi ?
Commentaire "les2ailes.com"
Philippe Verdier : un journaliste d’investigation ?
C’est d’ailleurs le titre de son ouvrage : "Climat- Investigation". On s’attendait à ce qu’un présentateur de météo développe une pensée sur la réalité du réchauffement ou de ses causes. Détrompons-nous, il enquête, sans citer la moindre source, sur les acteurs du Giec, de l’ONU, des négociateurs français de la COP21.
On lit des passages sur Jean Jouzel, gravement accusé sur ses complaisances avec les entreprises du CAC40, sur le voyage glamour de François Hollande aux Philippines pour promouvoir la COP21, sur NKM piégée au Mexique, sur les frasques du président du GIEC, sur les "lenteurs bureaucratiques" du Giec et ses méthodes autoritaires pratiquant une "censure oppressante" (p. 239) etc.... Tout cela, en réalité, est connu de ceux qui suivent l’actualité.
Philippe Verdier : un faux-dissident !
Il énumère une longues listes de conséquences du réchauffement qui ne seraient pas aussi catastrophiques qu’on veut bien le dire. Il a peut-être raison, mais la question n’est pas là. Que penser des causes ?
Philippe Verdier résume lui-même sa position en se distinguant du scepticisme de son collègue Laurent Cabrol, présentateur météo comme lui et dont il dit à tort qu’ "il doutait du réchauffement ": Laurent Cabrol était sceptique sur la cause attribuée à l’homme et non sur le réchauffement lui-même. Philippe Verdier ajoute que Laurent Cabrol : "doutait du réchauffement. Je doute de ceux qui s'en occupent. Les arguments de mon confrère ne m'ont jamais totalement convaincu" (page 130)… En cela, il n’a pas tort. Mais, il faut bien voir qu’il est un climato-manipulateur comme les politiques dont il se moque. Il dit clairement : "Il n'est pas question de contester le réchauffement déjà avéré et dont l'ampleur s'intensifiera certainement" (p. 35). Il ajoute: "un enfant a aujourd'hui de grandes chances d'atteindre la fin du siècle. Il découvrira de son vivant la progression du réchauffement". (p. 57). Il n'en sait absolument rien! … D’ailleurs, il reconnait que "la science reste incapable de déterminer l'élasticité de la hausse des températures par rapport à la concentration de CO2 dans l'atmosphère" (p. 38) . Mais ajoute ailleurs que "la corrélation entre la concentration de gaz à effet de serre et les dixièmes de degrés d'augmentation de température est depuis longtemps avérée" (p. 180). Il n'est pas à une contradiction près.
Autrement dit, Verdier croit au discours du Giec de la cause humaine, tout en appelant à un "GIEC nouveau" qui ne serait plus l’organe "ultra-politisé" qu’il est et qui publierait un rapport annuel et non tous les 5 ans. Ce sont des contorsions qu’on peut avoir du mal à suivre. Philippe Verdier se moque du politique, du Giec et de l'ONU sur la forme mais absolument pas sur le fond.
Donnons à Philippe Verdier le crédit qu’il soit qualifié en analyse météorologique, mais fait ses affirmations sur le climat sans fondement. Ce type de comportement est symptomatique de celui des faux dissidents dans nos démocraties modernes empreintes de "politiquement correct" : il s’agit d’avancer masqué sous une identité falsifiée, celle d’un climato-sceptique, mais de diffuser des fondamentaux conformes aux thèses en vigueur.
Or, derrière les partisans de la théorie anthropique des variations climatiques de la fin du XX° siècle, il y a le malthusianisme ambiant. Et Philippe Verdier en est un tenant évident.
Philippe Verdier : un malthusien conformiste
Chacun connait ce vieux sophisme des années 1960 :
- Les vieux sont pauvres et se chauffent au charbon
- Les vieux mourront avant les jeunes
- Donc le charbon tue les vieux!.... et arrêtons de chauffer les vieux !
Philippe Verdier sous des airs modernes, pratique la même dialectique :
- Chaque homme émet du CO2,
- Le CO2 réchauffe la planète
- Donc, l’accroissement de la population est la cause du réchauffement climatique.... et limitons la population !
Rien n’est avéré dans cette fausse logique, bien qu’elle ait une puissance anxiogène formidable auprès des opinions publiques. Il n’empêche que Philippe Verdier y revient souvent.
Philippe Verdier a du mal à cacher son accord avec la philosophie malthusienne de ceux qu'ils condamnent. Il reproche à l'ONU de ne pas désigner l'explosion démographique comme "cause principale du réchauffement climatique" (p.89), ajoutant que "le climat se réchauffe à mesure de la croissance phénoménale de la population mondiale" (p.243) . Il reproche à la COP21 de "passer sous silence l'argumentaire concernant la population" (p. 88). Il se fait l'écho des fonctionnaires de l'ONU qui "admettent qu'une naissance entraîne, non seulement les émissions imputables à tout nouveau terrien durant tout le cours de sa vie, mais aussi génère à l'avance les émissions produites par toute sa descendance". On imagine bien Philippe Verdier appuyant l'idée d’Yves Cochet d'une taxe CO2 sur les familles nombreuses.
Philippe Verdier : une reconversion en perspective
Pourquoi donc voler à son secours en signant une pétition pour le défendre? N'ayons crainte: il est serein, car il sait que son image médiatique va lui assurer un bel avenir. Tous les journalistes vont le relayer, car, inconsciemment, chacun d’eux rêve de la performance qu'est en train de réaliser Philippe Verdier !
Il a adressé une lettre ouverte à François Hollande, publiée en intégralité par Le Point : "Je peine à percevoir dans vos paroles la sincérité, l'intention d'agir pleinement pour l'environnement de manière posée et constructive. Entre vos mains, le climat n'est qu'une fiche parmi toutes les autres", a notamment écrit Philippe Verdier.
Il mène une excellente stratégie de communication. Il profite de son image pour se lancer dans le business médiatique, mais cet homme ne devrait pas rester dans l’histoire des héros. Il serait dommage que France Télévisions en fasse une victime dans l’opinion publique. Quant à NKM, elle a eu bien tort de le traiter de "connard", car Philippe Verdier est tout sauf cela !