C'est le titre de l'article paru dans le journal LaCroix.fr du 31 août 2015 sous la plume de Gérard Thoris, professeur à Sciences Po. Il évoque la cause anthropique du réchauffement climatique en écrivant: "Un collège d'experts définit une doctrine dont il clame le fondement scientifique. Les hommes politiques la reçoivent pieusement; ils la transmettent à leurs électeurs dans une rhétorique qui relève surtout de la répétition. Il ne manque plus qu'une liturgie: ce sont les sommets sur le climat. On le voit, après la religion de la progression indéfinie, voici la nouvelle religion de la régression! À ce stade, on ne voit pas bien pourquoi le pape François a cru devoir intervenir dans le débat au travers de son encyclique Laudato si'."
L'auteur évoque, dans le titre de son papier, celui du film américain réalisé par Kevin Costner en 1990 [1]. 
Nous reprenons intégralement le texte de la tribune de Gérard Thoris

Source: La Croix.fr du 31 août 2015

Transcription "les2ailes.com"

Le texte de la tribune de Gérard Thoris est ici repris dans son intégralité:

"Pénitence ! Repentance ! Décroissance ! Dans un monde sans transcendance, on comprend qu'il est impossible d'imposer quelque limite que ce soit à la liberté de l'homme. La démocratie elle-même confirme cet asservissement du pouvoir législatif à la volonté populaire. Le fait que, dans un pays comme la France, la dette publique égale un an de production montre à quel point les parlementaires sont incapables de résister à la pression de leur électorat. C'est alors qu'entre en scène la double hypothèse d'un réchauffement climatique exponentiel d'une part, de l'origine anthropique de ce réchauffement supposé d'autre part. Les hommes politiques s'en saisissent au travers d'une structure intergouvernementale (Giec) pour essayer de reprendre le pouvoir sur l'opinion publique.
Pénitence: vous avez épuisé la planète par vos prélèvements inconsidérés. Désormais, il vous faudra modérer vos envies et vous engager dans un mode de consommation plus sobre, rouler moins vite, arrêter le climatiseur, etc. Repentance : en fait, ce sont les pays développés qui ont épuisé les ressources naturelles et saturé l'atmosphère de CO2. Il faut donc qu'ils dédommagent les pays qui n'ont pas connu de développement économique. Décroissance: on ne sait pas très bien ce qu'il y a derrière ce mot, mais il sonne bien. Concrètement, il s'agirait de diminuer le volume de la consommation par tête… ou de diminuer le nombre de têtes !
Un collège d'experts définit une doctrine dont il clame le fondement scientifique. Les hommes politiques la reçoivent pieusement; ils la transmettent à leurs électeurs dans une rhétorique qui relève surtout de la répétition. Il ne manque plus qu'une liturgie: ce sont les sommets sur le climat. On le voit, après la religion de la progression indéfinie, voici la nouvelle religion de la régression!
À ce stade, on ne voit pas bien pourquoi le pape François a cru devoir intervenir dans le débat au travers de son encyclique Laudato si'. Si l'hypothèse scientifique d'un réchauffement climatique d'origine anthropique se transforme demain en certitude, l'onction spirituelle qu'il donne implicitement à ce qui sera devenu un fait est inutile. Si cette hypothèse scientifique n'est pas vérifiée, on se retrouve avec une sorte d'affaire Galilée à l'envers : l'Église catholique, au sommet de sa hiérarchie, prend fait et cause pour une erreur scientifique. D'autant que, a priori, le pape n'a aucun besoin de cette théorie pour prôner une consommation responsable, le respect, voire l'amour de la nature, la solidarité entre tous les vivants: toute l'Écriture sainte y conduit ! À moins que son projet ne soit pas celui de la conversion spirituelle de l'homme, mais celui du contrôle politique de sa consommation! Il faut le dire en effet, dans cette encyclique écrite à plusieurs mains, il y a des paradigmes bien contradictoires.
Pendant ce temps-là, le projet Open Worm travaille à recréer artificiellement le comportement du Caenorhabditis elegans, un petit ver non parasitaire; la simulation de sa structure neuronale permet déjà de contrôler un robot Lego! Ce n'est évidemment qu'un prélude puisque le projet européen Human Brain a pour objectif de mieux comprendre le cerveau mais de l'homme cette fois et, à nouveau, de le simuler. Chez Google, Ray Kurzweil travaille à l'hybridation de la pensée biologique et non biologique; il s'agit d'une étape vers cette réalité humaine augmentée qu'est le transhumanisme. À Guangzhou, en Chine maintenant, l'équipe du docteur Huang, de Sun Yat-Sen University, a annoncé avoir tenté de modifier le génome d'embryons humains. On le voit, pour qui veut une écologie intégrale, il y a un énorme travail pour tenter de définir ce qu'est un être humain en tenant compte des nouvelles découvertes scientifiques. Il y a un enjeu extraordinaire à comprendre ce qu'est réellement la liberté alors qu'on découvre de façon de plus en plus précise le chemin de la décision dans le cerveau humain. Comme dans notre relation à la nature, il y a des limites à ne pas dépasser car elles mettent en danger l'homme lui-même et il est indispensable d'apprendre à les repérer. Car, à l'arrivée, à quoi sert de protéger la planète si elle finit par être peuplée de cyborgs qui obéissent au doigt et à l'œil à un pouvoir qui est directement connecté sur leur cerveau ?
Saint François d'Assise a délivré les habitants de Gubbio de la fureur d'un loup qui dévorait bêtes et gens. Il l'a fait d'une manière étrange en instaurant, entre le loup et les habitants de la ville, quelque chose qui ressemble davantage à une rançon qu'à un contrat! S'il joue sur plusieurs registres, le pape François n'en pactise pas moins avec les loups malthusiens qui rançonnent la population d'impôts nouveaux – même s'il ne partage pas l'idée qu'il y a trop d'hommes sur terre. Il en oublie même qu'il y a des loups bien plus dangereux qui ont pour projet de dévorer l'homme de l'intérieur en le privant de sa liberté et donc de sa capacité à louer le créateur !
THORIS Gérard"

 


 

[1] Le scénario est celui  d'un lieutenant nordiste muté dans un avant-poste de l’Ouest sauvage pour échapper à l'horreur du souvenir de la guerre. Il se retrouve seul et satisfait de l'être, dans un « fort ». Il a pour compagnons un jeune loup solitaire qu'il appelle « Chaussettes » (« Two Socks ») et qu'il apprivoise lentement. Une tribu indienne de Sioux installée à proximité découvre son poste. Les relations qu'il entretient avec quelques-uns des membres de la tribu sont faites de méfiance et de peur réciproques. Progressivement, le lieutenant va finir par se lier d'amitié avec la tribu, à tel point qu'il est invité régulièrement au campement indien.
Au fil des mois, le lieutenant John Dunbar délaisse totalement son rôle de soldat, et devient sioux, se fait appeler "Danse avec les Loups", se marie avec une d'elles.
Mais les soldats blancs arrivent dans les territoires des Indiens. Vêtu et paré en Indien, le lieutenant se fait tirer dessus.
Par la suite, il est renvoyé vers l'est enchaîné et sous bonne escorte, afin d'y être jugé et pendu pour trahison.
Mais les Indiens, inquiets de ne pas voir revenir Danse avec les Loups, délivrent le lieutenant.
John Dunbar finit par décider de quitter la tribu en compagnie de sa femme, pour pouvoir s'expliquer.