Il est intéressant, après une encyclique, d'écouter le Pape et ce qu'il dit dans ses interventions qui suivent la publication. C'est souvent un moyen de préciser certains points et de donner des éclairages complémentaires. On notera en particulier, que pendant son voyage en Amérique latine, du 5 au 13 juillet 2015, qu'il l'a conduit en Equateur, Bolivie, Paraguay,  il n'a pas prononcé une seule fois le mot "réchauffement climatique". Serait-ce que beaucoup de commentateurs se sont trompés d'encyclique en insistant sur ce point. 
Les2ailes.com reprennent, ci-dessous certains points développés par le Pape François depuis la publication de l'encyclique

Commentaire "les2ailes.com"

Nous avons analysé la plupart des discours et homélies du Pape François lors de son voyage en Amérique latine, du 5 au 13 juillet 2015, du moins ceux traduits en français ou anglais sur le site du Vatican

1- Sur la thématique du réchauffement climatique

Dans aucun des discours et homélies, le Pape n'a parlé de réchauffement climatique. Ce n'est probablement pas un hasard. 
Le seul moment où le Pape l'évoque, c'est dans le cadre d'un jeu de mot:

"Vous savez que récemment j’ai écrit sur les problèmes du changement climatique. Mais, cette fois-ci, je veux parler d’un changement dans l’autre sens. Un changement positif, un changement qui nous fasse du bien – nous pourrions dire – rédempteur. Car nous en avons besoin. Je sais que vous cherchez un changement et pas vous uniquement : au cours de nos diverses rencontres, au cours de différents voyages, j’ai constaté qu’il existe une attente, une intense recherche, un ardent désir de changement de la part des peuples du monde. Même dans cette minorité toujours plus réduite qui croit bénéficier de ce système règnent l’insatisfaction et spécialement la tristesse. Beaucoup espèrent un changement qui les libère de cette tristesse individualiste asservissante".

En revanche, le Pape a renouvelé son avertissement que l’Église n’a pas la prétention de juger des questions scientifiques ni de se substituer à la politique:

"N'attendez pas de ce Pape une recette. Ni le Pape ni l'Église n’ont le monopole de l'interprétation de la réalité sociale ni le monopole de proposition de solutions aux problèmes contemporains. J'oserais dire qu'il n’existe pas de recette. L’histoire, ce sont les générations successives des peuples en marche à la recherche de leur propre chemin et dans le respect des valeurs que Dieu a mises dans le cœur, qui la construisent".(conclusion de la Rencontre des mouvements populaires sociaux du monde, 9 juillet 2015, palais des expositions de Santa Cruz de la Sierra - Bolivie)

Le pape François se fait ici l'écho du § 188 de l'encyclique.

2- Sur la thématique de la biodiversité

"Et, parlant toujours de justice, l'exploitation des ressources naturelles, si abondantes en Équateur, ne doit pas viser un bénéfice immédiat. Être administrateurs de cette richesse que nous avons reçue nous engage envers la société dans son ensemble et envers les générations futures, à qui nous ne pourrons pas léguer ce patrimoine sans une adéquate sauvegarde de l'environnement, sans une conscience de gratuité qui germe de la contemplation du monde créé. Ici, aujourd'hui, nous accompagnent des frères de peuples autochtones, provenant de l’Amazonie équatorienne. Cette zone est l’une des « plus riches en variétés d’espèces, [en] espèces endémiques rares ou ayant un faible degré de protection effective…..[Ces zones] requièrent une protection particulière à cause de leur énorme importance pour l’écosystème mondial [car elles ont] une biodiversité d’une énorme complexité, presqu’impossible à répertorier intégralement, mais quand ces forêts sont brûlées ou rasées pour développer des cultures, d’innombrables espèces disparaissent en peu d’années, quand elles ne se transforment pas en déserts arides » (Laudato si’, n. 37 - 38). Et là, l'Équateur – avec d’autres pays ayant des régions amazoniennes - a une opportunité pour exercer la pédagogie d'une écologie intégrale. Nous avons reçu le monde comme héritage de nos parents, mais souvenons-nous aussi que nous l’avons reçu comme un prêt auprès de nos enfants et des générations futures à qui nous devons le rendre !Et amélioré ! C’est cela la gratuité !" ("Rencontre avec la société civile", Église saint François, Quito (Équateur), Mardi 7 juillet 2015)

3- Sur la thématique de la pauvreté

Nous ne reviendrons pas sur les citations. C'est le principal thème qu'a retenu le Pape pendant son voyage, avec un appel au renouveau économique.