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Plus de 15 000 scientifiques de 184 pays ont récemment publié dans la revue BioScience un manifeste alertant sur l’état de la planète.
Ils lancent ce qu’ils appellent un cri d’alarme en particulier au sujet du « changement climatique potentiellement catastrophique, dû à l’augmentation du volume de GES dégagés par le brûlage de combustibles fossiles, la déforestation et la production agricole – notamment les émissions dégagées par l’élevage des ruminants de boucherie ». Pour eux, la cause anthropique du changement climatique est entendue : les émissions de CO2 seraient la cause de la situation de la planète qu’ils jugent catastrophique.
Paradoxalement, on trouve pour l’essentiel, parmi le millier de signataires français des spécialistes des conséquences de la période chaude contemporaine (biologistes, agronomes, médecins…)[1], et non des spécialistes de quantification de relations de causes à effets.
A contrario, il n’y a qu’une quinzaine de chercheurs s’occupant des causes du réchauffement climatique à l’Institut Pierre et Simon Laplace (IPSL) et au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE). Ils y sont pourtant plusieurs centaines de chercheurs. Bien sûr, on trouve Valérie Masson Delmotte, co-présidente mondiale au Giec et grande habituée des plateaux de télévision a signé. Mais, la majorité aurait-elle préférée se tenir à l’écart de ce qui n’est qu’une opération de communication ?
Car il s’agit bien d’une opération évènementielle recherchée par les initiateurs de ce manifeste. Ils ont cherché à vouloir faire masse en appelant à la rescousse plus de 15% d'étudiants ou simples post-doctorants sans expérience de publications internationales. Les organisateurs ont même été chercher linguiste, professeur de morale ou de musique, cardiologue, ou autres amateurs de sciences citoyennes !… Cette volonté d’opération médiatique parait évidente quand on rertouve là les ineffables Gilles Seralini et Joël Spiroux de Vendomois, gérants du CRIIGEN de Corine Lepage. On se rappellera les pseudo études scientifiques sur les OGM qui les ont discrédités aux yeux de toute la communauté scientifique internationale au point qu’on peut parler d’une science obscure, le « seralinisme » !
N’oublions pas que d’autres appels, parfaitement opposés, ont eux aussi été lancés depuis plusieurs années : la « Déclaration de Manhatan », la Déclaration de Leipzig, l’Appel d’Heidelberg avaient rassemblé également plusieurs milliers de signataires, dont 72 prix Nobel. Tout cela tourne au ridicule : on n’apporte pas de preuve avec une science facebook qui donnerait raison aux manifestes qui rassembleraient le plus de clics J’aime !
Le crédit de ces signataires est surtout entaché par une idéologie qu’ils ne cachent même plus, celle d’un malthusianisme démographique qui n’a rien de scientifique. Ils commencent par décrire la situation de manière subjective : « Nous mettons en péril notre avenir en refusant de modérer notre consommation matérielle intense mais géographiquement et démographiquement inégale, …. en échouant à limiter adéquatement la croissance de la population » . Il ne faut pas, dès lors, s’étonner de les voir faire des recommandations (n° 8 et 13) qui n’ont plus rien de scientifiques : « réduire encore le taux de fécondité en faisant en sorte qu’hommes et femmes aient accès à l’éducation et à des services de planning familial, particulièrement dans les régions où ces services manquent encore… déterminer à long terme une taille de population humaine soutenable et scientifiquement défendable tout en s’assurant le soutien des pays et des responsables mondiaux pour atteindre cet objectif vital » !
On trouve d'ailleurs, dans la liste des signataires, Jacques Testart, médecin auteur du premier bébé éprouvette en France en 1982. Dans son blog personnel, il parle de la surpopulation comme un des « éléments constitutifs de notre période [qui] sont inédits ».
Dans cette affaire, on est loin de la science, mais on est surtout proche d’une vision politique relevant du lobby et du jeu médiatique pour faire pression. Les signataires ne s’en cachent pas : « il est possible de vaincre n’importe quelle opposition… Les responsables politiques étant sensibles aux pressions…, les transitions exigent une pression de la société civile… ». Il est d'ailleurs symptomatique de voir que, dans leur esprit, ceux qui ne partagent pas leurs conclusions scientifiques sont des « opposants » !
Nous proposons ci-dessous le texte exact de l’appel, la liste des signataires français, et les raisons qui conduisent des centaines de scientifiques à chercher du côté de l’activité solaire l’explication de la période chaude contemporaine. Il en ressort que cette alerte sonne faux. La seule alerte qui mériterait d'être sonnée, c'est celle de la mobilisation contre la pauvreté mondiale.
Commentaire "les2ailes.com"