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Le concept de lanceur d’alerte est auréolé de multiples vertus : souci de l’intérêt général, objectivité, compétence, …Malheureusement, un exemple récent a montré à quel point ce statut de lanceur d’alerte protégeait en réalité de véritables idéologues. C’est ce qui ressort d’une série d’audition organisée à l'Assemblée nationale le 14 juin 2018 par la commission d’enquête sur l’alimentation. Le compte rendu évoque Pierre Rustin, directeur de recherche au CNRS, suite à « l’alerte » qu’il a lancée en exclusivité dans Libération le 16 avril 2018 concernant les Fongicides « inhibiteurs de la succinate déshydrogénase » (SDHI). Gérard Lasfargues, DG délégué de l’ANSES a témoigné avoir demandé à Pierre Rustin de lui fournir les données des études fondant ses affirmations. Faute de réponse, il a proposé, en réciproque, à Pierre Rustin de faire des corrections sur l’évaluation menée par l’ANSES. Mais Pierre Rustin a qualifié d’ « inhumaine » l’idée de « regarder ces dossiers ».
Une fois de plus, le débat contradictoire n’est pas de mise. Dans le cas présent, un débat approfondi est considéré comme « inhumain ». Gérard Lasfargues a déclaré, publiquement et avec raison, que « avant de lancer une alerte, peut-être aurait-il fallu prendre le temps de consulter attentivement ces dossiers et d'échanger avec les collègues chercheurs et experts ».
Dans cette affaire, on oublie la prudence du monde agricole. Il n’oublie pas de peser les bénéfices et les risques. Dans la culture du blé, il existe des maladies qui rendent le blé totalement impropre à la consommation : la fusariose est causée par un champignon qui secrète des « mycotoxines » dangereuses pour l’homme. C’est en fonction d’une observation attentive de leurs cultures que les agriculteurs décident tel ou tel programme de traitement, non pas tant pour améliorer les rendements de quelques quintaux, mais pour assurer une sécurité alimentaire aux récoltes.
Transcription: "les2ailes.com"
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La Commission européenne a autorisé le renouvellement de la licence du glyphosate pour cinq ans. Personne n’a commenté, à cette occasion, la publication d’un article dans le Journal of the National Cancer Institute (JNCI du 9 nov. 2017) de l’Académie d’Oxford.
Peu importe la conclusion de l’article et la décision de l’UE, car ce qui est intéressant, c’est le protocole utilisé par l’étude. Les études épidémiologiques sont une nécessité absolue pour fonder une allégation santé quelle qu’elle soit. Il n’en n’existait pas sur le glyphosate. Le protocole retenu prévoyait l’observation de 54.000 agriculteurs et a duré plus de 20 ans. Elle a observé un grand nombre d'habitude de vie des personnes retenues, alimentation, addictions, poids, exposition à cinq autres pesticides… L’étude était longitudinale, c'est-à-dire qu’elle a suivi des agriculteurs pendant cinq ans. L’étude était ciblée cancer par cancer, au motif que des données générales auraient pu masquer l’existence d’un cancer meurtrier dû au glyphosate.
Le sérieux de ce protocole a été reconnu : « C’est un excellent travail scientifique, robuste et sérieux », a affirmé au Figaro le Dr Luc Multigner, épidémiologiste et directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).
Alors que la Commission européenne vient de prolonger l’autorisation d’utiliser le Glyphosate, les médias n’ont pas fait état de cette étude et se sont seulement référés à la "monographie 112" du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS-ONU) qui avait classé le glyphosate comme « génotoxique et probablement cancérigène ».
Il n’est pas inutile de comparer ces deux publications. Celle du CIRC était le fruit d’un groupe de travail réuni à son siège, à Lyon, les 3-10 mars 2015. Avec le recul, il s’avère que ce rapport du CIRC, avait fait appel à un seul spécialiste, Christopher J. Portier. La partialité de cet expert a été largement contestée car, pendant l’établissement de la monographie, il était employé par l’ONG anti-pesticides américaine, Environmental Defense Fund (EDF). Le plus grave est que le protocole retenu par le CIRC n’était qu’une compilation d’études et en rien une étude épidémiologique.
Le scandale n'a fait qu’enfler quand on a su que l’étude épidémiologique que vient de publier le Journal of the National Cancer Institute était déjà connu de la communauté scientifique. C’est donc délibérément que Christopher J. Portier et le CIRC ont occulté certaines données, pour ne retenir que celles qui étaient « à charge ».
Le 1.12.2015, lors d'une audition au Parlement européen, Bernhard Url, directeur exécutif de l'Agence Européenne de sécurité alimentaire (EFSA), a fait une déclaration tonitruante, devant Kathryn Guyton, directrice du CIRC et responsable de sa monographie du glyphosate : « nous entrons dans l’âge Facebook de la science. Vous avez une évaluation scientifique, vous la mettez sur Facebook et vous comptez combien de personnes 'aiment' ». Il faisait peut-être également allusion à la pétition demandant la disparition progressive du glyphosate dans l'UE, classée "initiative citoyenne européenne", et qui a récolté plus d'un million de signatures. Or une pétition n'a jamais été une preuve de toxicité, mais la mesure d'une intoxication des esprits par les ONG.
Comment le CIRC avait-il conclu à la dangerosité du glyphosate ?
Commentaire "les2ailes.com"